La fermeté iranienne à recouvrer ses droits pétroliers dans la récente affaire du vol par les États-Unis de la cargaison de pétrole d’Iran dans les eaux grecques a porté ses fruits. L’affaire de la saisie de la cargaison pétrolière iranienne va être menée à bien dans le port du Pirée, dans le même temps que les tensions montent d’un cran entre la Grèce et son voisin turc. De la comparaison de ces deux conflits, dans lesquels la Grèce est l’un des principaux acteurs, on peut conclure que l’Iran a mieux agi que la Turquie pour résoudre les différends avec la Grèce.
Des sources grecques ont rapporté : « Le pétrolier Lana devrait reprendre une partie de sa cargaison, qui a été saisie par les États-Unis, et se diriger vers l’Iran ».
Des sources proches du gouvernement grec ont annoncé que suite à la décision de la Cour suprême de ce pays, le pétrolier battant pavillon iranien ancré dans le port du Pirée devrait reprendre d’ici dimanche prochain une partie de sa cargaison, saisie par les États-Unis pour la restituer à l’Iran.
Un responsable du gouvernement grec, qui a souhaité conserver son anonymat, en raison de la sensibilité de l’affaire, a déclaré que la décision de la Cour suprême de la Grèce était en faveur de l’Iran. « Mardi, le gouvernement a été informé de ce verdict, dont le contenu n’a toujours pas été rendu public », a-t-il souligné.
Un autre responsable grec a confirmé la décision. Un porte-parole du gouvernement grec a par ailleurs déclaré qu’Athènes a évité de tout commentaire sur la décision du tribunal.
Toujours selon le même rapport, les autorités grecques ont confirmé la libération de ce pétrolier au début de juillet après qu’une cour d’appel grecque a infirmé le 8 juin la décision de justice de la confiscation par les États-Unis de la cargaison de brut iranien du pétrolier Lana, arraisonné en Grèce fin avril. Ensuite, le navire, qui avait des problèmes de moteur, a été remorqué au Pirée.
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Les États-Unis ont mis en cause la décision et porté l’affaire devant la Cour suprême grecque, ont rapporté des médias grecs, en poursuivant : « Une partie de la cargaison de pétrole iranien a été transférée sur un autre navire, Ice Energy, qui a été loué par les États-Unis et est également amarré au large du port du Pirée.
Le Lana devrait recevoir du carburant et tester son moteur plus tard dans la journée (27 juillet) afin de pouvoir commencer le transfert de pétrole à la fin de la semaine et prendre le large », a déclaré un responsable officiel à Reuters.
Auparavant, l’ambassade d’Iran en Grèce avait annoncé que la Cour suprême grecque s’était prononcée en faveur de l’Iran devant la Cour d’appel et que l’opération de restitution du pétrole iranien saisi par Athènes commencerait bientôt. A cet égard, elle a annoncé dans un tweet : « La Cour suprême de Grèce, en tant que plus haute instance judiciaire du pays, a confirmé la décision de la Cour d’appel en faveur de l’Iran. L’opération de transfert va bientôt commencer et le pétrole iranien doit être restitué au navire Lana ».
Simultanément à cette information, des sources font état d’un clash naval entre la Grèce et la Turquie.
Alors que la montée des tensions entre Ankara et Athènes font la une, les garde-côtes turcs ont accusé la Grèce de harceler un yacht en pleine mer d’Égée.
Un voilier turc a été harcelé par les garde-côtes grecs en mer d’Égée lors d’une course de yachts, ont annoncé mardi les autorités.
Le commandement des garde-côtes turcs a annoncé que les forces de ce commandement étaient rapidement intervenues et qu’elles avaient intercepté le navire grec en mer Égée qui avait harcelé le voilier turc.
« Le 25 juillet, une tentative a été faite pour harceler un voilier qui participait à la “Navy Cup Open Sea Yacht Race”, à 3,8 miles nautiques au sud-ouest de l’île de Bulamaç par les garde-côtes grecs », selon le commandement des garde-côtes turcs.
La Turquie et la Grèce ont des différends de longue date sur les frontières maritimes et aériennes qui se sont intensifiés avec des mesures pour explorer les réserves potentielles de gaz naturel sous-marin.
Le désaccord a entraîné des patrouilles quasi quotidiennes de l’armée de l’air et des missions d’interception, principalement dans l’espace aérien contesté autour des îles grecques proches de la côte turque.
Comment se fait-il que la Grèce, elle-même membre de l’OTAN, se livre au clash avec un autre pays membre de l’Alliance, alors qu’elle cède face aux Iraniens dans l’affaire des pétroliers ? Cela renvoie aux mesures iraniennes d’avoir libéré ses cargaisons pétrolières saisies dans les eaux grecques.