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Détroit de Tiran: les navires saoudiens en danger?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une photo prise le 14 janvier 2014, des îles Tiran, au premier plan, et Sanafir, au second plan, en mer Rouge, dans le détroit de Tiran, entre la péninsule égyptienne du Sinaï et l'Arabie saoudite. ©AFP

Selon un expert du Moyen-Orient, Israël cherche à établir un nouveau bloc avec ses nouveaux alliés arabes à travers le détroit de Tiran et l'Arabie saoudite joue entre-temps le rôle de facilitateur de ce nouveau scénario israélien dans cette artère géostratégique entre la mer Rouge et la mer Méditerranéenne. 

Un expert du Moyen-Orient déclare : « Tel-Aviv vise à créer une ceinture "maritime " à travers le détroit de Tiran, de s'en servir à l'effet de commettre des actes déstabilisateurs et d'en accuser Téhéran. A vrai dire, le climat de la détente dans la région est particulièrement inquiétant pour Israël qui voit non seulement son projet de DCA intégrée se casser en mille morceaux mais encore ses projets d'une coalition composée de neuf pays sous commandement d'Israël tomber aussi à l'eau. Il lui faut donc un espace plus éloigné du golfe Persique où commettre des actes sans qu'elle risque aucune riposte immédiate et Tiran et Sanafir offrent cet espace. »

L’expert des questions régionales, Hassan Haniezadeh, évoquant la décision de l’Égypte de céder la propriété des deux îles de Tiran et de Sanafir au Royaume saoudien et l'exploitation par Israël du récent accord Riyad-Le Caire, a estimé: « Les îles Tiran et Sanafir sont d'une grande importance géopolitique parce que ces deux îles donnent accès à la mer Rouge et à la Méditerranée. Au fait c'est une arrière-base qui évite à Israël d'être exposé aux tirs du Hezbollah et d'Ansarallah.

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Il convient de mentionner que depuis 70 ans, ces îles ont changé de mains à plusieurs reprises entre l'Égypte et l'Arabie saoudite. À l'époque, le défunt président égyptien, Gamal Abdel Nasser, savait comment utiliser ces îles à l’avantage de son pays, et pendant la guerre avec Israël en 1967, Le Caire a pu changer le conflit avec Israël en sa faveur, en fermant le détroit de Tiran et en prenant le contrôle de l'île. »

« Les Saoudiens étaient, incapables de maintenir et protéger les deux îles au moment de la guerre et ont été donc contraints de les remettre à l'Égypte. Après cet événement, des revendications de propriété ont été évoquées sur ces deux îles. La vérité est que la présence d'Israël dans les voies navigables stratégiques et internationales, y compris le détroit de Tiran, peut être prise comme une percée militaire importante pour les responsables de Tel-Aviv. Est-ce une bonne nouvelle pour l'Egypte ou l'Arabie? Du tout. Israël a fait du Sinaï une arrière base contre l'armée égyptienne. Il en fera autant avec Tiran et contre l'Arabie. Mais au niveau de la sécurité de la navigation dans les eaux de la région, elle peut être dangereuse pour les Arabes de la région et la circulation des navires. »

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Le commentateur iranien précise d’ailleurs : « La présence d'Israël dans cette voie navigable peut être considérée comme un privilège accordé par les autorités américaines aux responsables israéliens, l’action que les Saoudiens sont également contraints d'accepter. Le fait est que le déploiement de l’armée israélienne dans ces zones navales peut constituer une menace flagrante pour la région et les Arabes, et c'est pourquoi l’hypothèse d’un conflit ouvert dans cette zone n’est pas exclue. Israël tente de créer un nouveau bloc militaire afin d'augmenter finalement le coût du transport maritime pour l'Iran. L'objectif d’Israël dans les eaux stratégiques de la région et sa tentative de normalisation avec la Somalie étant d'accéder à la mer Rouge et au golfe d'Aden, sans avoir besoin de passer par le détroit de Bab el-Mandab, où Ansarallah l'attend de pied ferme ».

Le gouvernement du salut national du Yémen vient de le réitérer : il ne va pas permettre à Israël de concrétiser son rêve ambitieux. Dans ce contexte, le Premier ministre du gouvernement de salut national, Abdel Aziz ben Habtour, déclare : « Le Yémen aura le dernier mot dans le détroit de Bab el-Mandab et ne permettra pas à Israël de transformer la mer Rouge en un lac pour lui-même. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV