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Les dessous d'un étrange virage royal

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
C’est à l’antenne de la BBC en langue arabe que le Premier ministre jordanien Bisher al-Khasawneh a réitéré que son pays ne considérait pas la RII comme une menace. (Capture d’écran de BBC via Rai al-Youm)

Dans une interview exclusive accordée à la chaîne d’information télévisée arabe BBC, diffusée dimanche soir, le Premier ministre jordanien Bisher al-Khasawneh a affirmé que son pays n’avait jamais considéré l’Iran comme une menace pour sa sécurité nationale et qu’il se félicitait des relations bilatérales avec Téhéran.

« Amman est ouvert à des relations saines avec la République islamique », a-t-il déclaré. La publication de cette interview a éveillé auprès des observateurs politiques des questions sur le moment choisi par Amman pour faire ces déclarations, et cela, à la chaîne BBC. Le journal arabophone londonien revient sur ce sujet.

« Pourquoi “BBC” et pourquoi maintenant ? : Un mouvement “médiatique surprenant” du Premier ministre jordanien et dont le but est de “rassurer les Iraniens”, de dissiper cette impression que le gouvernement “ne mène pas le dossier politique” et un jour férié avec la saveur de “répondre à toutes les questions” », écrit Rai al-Youm.

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« C’est une question que répètent des observateurs politiques en Jordanie tout en essayant de comprendre ce “geste médiatique intelligent” du Premier ministre Bisher al-Khasawneh qui tombe après le tumulte causé par la chute d’un conteneur avec du gaz liquide au port d’Aqaba, et en marge de ses vacances annoncées à l’occasion de l’Aïd Al-Adha [Fête du sacrifice].

En effet, il semble qu’Al-Khasawneh a décidé de parler des dossiers politiques et a répondu de manière transparente à de nombreuses questions. Il paraît que son gouvernement adhère au moins à son engagement d’expliquer sur les dossiers régionaux évoqués, et qu’il a des réponses à toutes les questions, et cela, alors que M. Al-Khasawneh est l’un des ceux qui n’aiment pas beaucoup les médias, et qui n’a pas beaucoup apparu devant les médias publics depuis qu’il a été désigné Premier ministre il y a un an et demi.

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À l’antenne de l’édition arabe de la BBC, Al-Khasawneh a parlé en général de la façon dont son gouvernement envisageait les dossiers régionaux sur lesquels étaient soulevées des questions, y compris la prochaine étape d’un “projet de modernisation politique” et la “nature des problèmes liés aux relations entre la République islamique d’Iran et le Royaume de Jordanie concernant notamment le dossier du processus de paix et la cause palestinienne”.

La chose la plus importante dans cette interview est peut-être une clarification directe dans laquelle il y a une grande prise de conscience politique de la sensibilité des relations de son pays avec l’Iran en particulier, d’autant plus qu’à l’approche de la visite de Joe Biden dans la région, des analyses et pronostics abondent actuellement sur les équations sécuritaires régionales.

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Al-Khasawneh a également ajouté que son pays était confronté à toutes sortes de tentatives d’infiltration, mais il n’a surtout pas formulé d’accusations contre Téhéran dans ce contexte. Ainsi, a-t-il transmis un message aux Iraniens en ce sens que l’Iran ne menaçait pas la sécurité nationale de la Jordanie et n’était pas considéré comme une source de menace d’après Amman. 

C’est presque pour la première fois qu’un haut responsable politique d’Amman exprime clairement le désir d’ouvrir une page de bon voisinage avec l’Iran. Al-Khasawneh a affirmé que son pays attendait des développements positifs dans les relations avec les Iraniens, notant que les relations de son pays avec la RII sont bonnes.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, avait lui aussi déclaré le 28 juin que les pays arabes cherchaient à promouvoir les relations diplomatiques avec l’Iran, rejetant catégoriquement l’existence de pourparlers sur la formation d’une alliance militaire anti-iranienne de type OTAN au Moyen-Orient avec la participation d’Israël.

Plus tôt, lors d’une interview avec la chaîne de télévision américaine CNBC, le roi Abdallah II de Jordanie, faisant allusion à la place de l’Iran dans la région, avait suggéré que les dirigeants politiques des pays de la région doivent se demander comment passer à côté des différends politiques pour mieux servir les peuples de la région.

Des analystes politiques y ont vu un signal positif en réaction aux négociations en cours entre l’Iran et l’Irak dont le ministre irakien des Affaires étrangères a clairement parlé le 30 juin, avec cette importante explication que cela pourrait être un prélude à des négociations Iran-Jordanie et Iran-Égypte.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV