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Zoom Afrique du 6 juillet 2022

Zoom Afrique du 6 juillet 2022

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Actualité en Afrique :

-Le propriétaire chinois de Kisanfu investira 1,82 milliard $ pour y produire du cuivre et du cobalt dès 2023

-Niger : six soldats tués dans une nouvelle attaque près du Tchad

-Guinée : deux géants miniers enjoints d’arrêter leurs activités à Simandou

-Le Bénin souhaite renforcer ses liens avec le Vietnam

Analyse de la rédaction :

1. Éthiopie : nouveau massacre par les rebelles ! 

En Éthiopie, plus de 150 membres civils de la communauté Amhara auraient été tués dans ce que le Premier ministre Abiy Ahmed a qualifié hier de « nouveau massacre » dans les environs de Kellem Wollega, dans l’ouest de l’État régional d’Oromia. Le Premier ministre Abiy Ahmed a imputé cette tuerie au « groupe Shene », la référence gouvernementale de l’Armée de libération oromo (OLA) et s’est engagé à « éliminer » le groupe qu’il a qualifié de « groupe terroriste ». 

L’Amhara Association of America a déclaré hier que, d’après ses sources sur le terrain, « entre 150 et 160 personnes auraient pu être tuées dans les attaques ». 

Il s’agit de la deuxième atrocité de masse contre des civils en peu de temps. Selon le récit du gouvernement, pas moins de 338 civils ont été tués le samedi 18 juin à Tole Kebele, Gimbi Woreda de la zone ouest de Wollega, État régional d’Oromia. 

« Le groupe Shene », qui fuit les forces de sécurité, « cause des dégâts sur les civils à West Wollega », a déclaré le Premier ministre Abiy, ajoutant « pendant que nous pleurons la perte de nos citoyens, nous poursuivrons ce groupe terroriste jusqu’au bout et nous l’éliminerons », avec la coopération de « notre peuple ». 

Les survivants ont imputé les meurtres à OLA qui était équipé avec des « armes lourdes » et ont également déclaré que les victimes comprenaient des femmes et des enfants. 

La Commission éthiopienne des droits de l’homme a déclaré qu’elle « surveillait la situation et s’était entretenue avec des survivants qui ont fui la région et des sources locales. Des sources indiquent que les auteurs sont des membres de l’Armée de libération d’Oromo (OLA - également connue sous le nom de Shane) et que les meurtres ont commencé aux premières heures du 4 juillet 2022. 

Le 30 juin, le ministre des Services de communication du gouvernement, Legesse Tulu, a déclaré aux médias locaux qu’à la suite des tueries du 18 juin, les zones de l’ouest d’Oromia, y compris les zones de Kellem Wollega, West Wollega et Horo Gudru Wollega étaient « sous le contrôle total ». Des opérations de sécurisation impliquant les forces de défense, la police fédérale, les forces spéciales de l’État régional d’Oromia et de la milice ont été mises en place. 

La semaine dernière, Michele Bachelet, la chef de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, a appelé le gouvernement éthiopien à mener des enquêtes « rapides, impartiales et approfondies » sur l’attaque de Tole. 

Deniel Bekele, commissaire en chef de l’EHRC, a appelé hier à « un renforcement urgent des forces de sécurité gouvernementales afin d’éviter de nouvelles tueries civiles ». 

« L’insécurité persistante dans la région et ce qui semble être des meurtres ethniquement ciblés d’habitants doivent cesser immédiatement », a déclaré Daniel. 

Cela dit, il n’y a aucune condamnation de la part de la Communauté internationale concernant ce massacre. Le nouvel émissaire américain pour la Corne de l’Afrique met visiblement les bouchées doubles pour déstabiliser l’Éthiopie, mais le gouvernement éthiopien prend également les mesures nécessaires pour ne pas se laisser faire. 

2. L’Occident inquiet de la montée en puissance des BRICS 

Longtemps stigmatisée par les prétendus experts occidentaux, l’organisation des BRICS inquiète vivement désormais les divers analystes issus de l’espace occidental qui la voient comme un bloc plus que jamais ouvertement opposé à l’Occident collectif. 

« Un bloc anti-occidental émerge, plus puissant que jamais », titre Die Welt, l’un des principaux quotidiens allemands. L’auteur dudit article, Stefan Aust, affirme que si beaucoup en Allemagne pensent que la plupart des pays du monde soutiennent l’Ukraine, la vérité est pourtant toute autre : l’alliance anti-occidentale devient de plus en plus puissante, politiquement et économiquement – et continue de s’étendre à travers le monde. 

Pour lui, le bloc anti-occidental est en train d’émerger, plus puissant qu’à n’importe quel moment de l’histoire. À ce titre, il serait fort juste effectivement de reprendre la piqûre de rappel de Lijian Zhao – porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères qui dans sa publication récente indique justement à très juste titre que si la population totale des pays composant le G7 est d’un peu plus que 770 millions de personnes, celle des BRICS représente plus de 3 milliards d’habitants de la planète. 

Le haut représentant chinois ne manque d’ailleurs pas d’ajouter que « la prochaine fois qu’ils parleront de communauté internationale – vous saurez ce que cela signifie ». En effet, les événements en cours, y compris la propagande occidentale largement russophobe autour de l’Ukraine, ont le mérite d’avoir remis amplement les points sur les « i ». À savoir que l’Occident collectif, bien que faisant bloc commun (en qualité des nostalgiques de l’unipolarité) représente dans les faits une infime partie de l’humanité, avec tout ce que cela implique. 

Les Occidentaux remarquent aussi avec stupéfaction que malgré les sanctions occidentales visant la Russie, y compris à travers les systèmes de paiement comme Visa ou MasterCard – les Russes peuvent désormais utiliser le système chinois UnionPay (accepté dans 180 pays du monde), que le nombre de voitures et d’autres produits fabriqués en Chine augmente largement sur le marché russe, et que même l’Inde – que les Occidentaux voulaient à tout prix voir dans leur bloc – non seulement n’a pas condamné l’opération militaire spéciale de la Russie, mais au contraire augmente fort considérablement ses échanges avec Moscou. Y compris dans la sphère énergétique, comme Observateur Continental l’avait déjà abordé. 

Aussi, les analystes occidentaux sont aujourd’hui forcés de reconnaître, avec amertume bien évidemment, que leur suzerain en la qualité des USA – perd progressivement son influence sur les autres continents également. Y compris dans ce que Washington considérait comme son arrière-cour, à savoir l’Amérique latine, fait qu’Observateur Continental avait également abordé. 

Les Occidentaux reconnaissent également qu’aucun pays d’Amérique latine et d’Afrique n’a soutenu les sanctions occidentales contre la Russie. Tandis qu’en Asie, ils peuvent se comptent sur les doigts d’une seule main : Japon, Corée du Sud, régime séparatiste de Taïwan. 

Les analystes occidentaux commencent également à reconnaître, alors que cela était prédit depuis de longues années, que les grandes organisations internationales non occidentales telles que les BRICS ou encore l’Organisation de Coopération de Shanghai, malgré leurs diversités culturelles et politiques – sont unis dans le rejet face la prétendue supériorité occidentale et des pseudo-valeurs que tente d’exporter l’establishment de l’Occident. 

Il faudrait certainement également rappeler que l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS – abritent ensemble 4 des 10 principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1re, Inde – 3e, Russie – 6e, Brésil – 9e) et quatre puissances nucléaires par la même occasion (Russie, Chine, Inde, Pakistan). Tout en représentant à eux seuls de facto la moitié de la population terrestre et plus d’un quart du PIB mondial. 

Cela alors que la seule et véritable communauté internationale garde les portes ouvertes pour d’autres nations. À ce titre, l’Iran et l’Argentine ont annoncé leurs ambitions de rejoindre les BRICS. Dans le cas de l’Iran, il faudrait rappeler que son adhésion a été déjà validée à l’OCS en qualité de membre de plein droit. 

Et cela en tenant compte aussi que les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping souhaitent augmenter l’interaction entre les BRICS, l’OCS ou encore l’Union économique eurasiatique. Sans oublier les grands ensembles régionaux et continentaux, notamment africains et latino-américains. 

Pour conclure, résumons. L’Occident comprend de plus en plus que l’ère de son extrême arrogance est bel et bien terminée. Et si avant il y avait encore une porte ouverte à devenir pour cet Occident collectif un membre responsable de la véritable communauté internationale, désormais c’est vraisemblablement trop tard. Le monde ne sera plus seulement multipolaire –il l’est déjà–, mais bel et bien multipolaire post-occidental. 

Car au-delà d’être effectivement une évidente minorité planétaire sur le plan démographique, sur le plan économique l’Occident ne cesse également de perdre sa position de dominant (dans le Top 10 mondial, désormais moins de la moitié sont des économies occidentales et dans un avenir assez proche elles seront encore moins représentées). Les technologies occidentales deviennent de plus en plus remplaçables, et même perdent de l’importance face aux alternatives chinoises et indiennes pour ne citer qu’elles. Quant aux ressources naturelles – l’Occident n’en possède comme au Moyen-Age tout simplement pas, mis à part celles qu’il pille encore à nombre d’endroits de la planète. 

Et dans cette réalité résumée – oui, l’Occident devra effectivement apprendre à faire profil bas face à l’écrasante majorité de la planète et de l’humanité. 

Mikhail Gamandiy-Egorov 

3. Mali : menace de « coup d’état » de Barkhane ! 

La mise à la porte de Barkhane du Mali continue, et les généraux français annoncent carrément que le troisième volet du retrait de Barkhane sera accompagné par un « coup d’état ». 

D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes, il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert de Gao.  

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, commandant de la force Barkhane, s’attendent à un éventuel « coup d’éclat » des groupes terroristes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger. 

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon. 

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclat », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficiles à conduire pour ces groupes », a-t-il dit. 

Le retrait des deux premières bases de Gao et de Ménaka, a été accompagné de coup tordu de la part de Barkhane. D’abord, l’affaire du charnier à Gao, mis en place pour faire accuser les Fama et les soldats russes et le massacre de plus d’une centaine de civils, tout de suite après le retrait de Ménaka. Cette fois-ci, on dirait bien que Barkhane met carrément en garde les autorités de Bamako, en annonçant un coup d’État prévu cette fois-ci par les terroristes. Voilà ce qu’ils sont en train de planifier pour le troisième et dernier retrait. 

De plus, avec le renouvellement du mandat de la Minusma et le transfert de Barkhane au Niger, il est clair que des coups se préparent, surtout après les nombreux échecs de ceux-ci dans leur plan de déstabilisation du Mali. 

Les forces françaises de Barkhane quittent le Mali et réorganisent troupes et matériel depuis la base aérienne projetée de Niamey, où un partenariat avec l’armée nigérienne doit permettre de continuer à lutter contre les groupes armés terroristes de cette zone sahélienne. En effet, Barkhane compte sur son redéploiement au Niger pour pouvoir continuer, avec l’aide de la Minusma de frapper le Mali. 

Les nombreux échecs de la France au Mali sont toujours coincés au travers de la gorge de l’Élysée, qui ne veut pas lâcher l’affaire. Même la CEDEAO n’a pas pu arriver à ses fins. 

Les dirigeants des pays membres de la CEDEAO ont décidé de lever les lourdes sanctions imposées au Mali après plusieurs mois de bras de fer. Cette décision pourrait être perçue par les partisans des dirigeants maliens, de victoire face à l’organisation et surtout sur la France. 

Près de sept mois après les sanctions, le Mali a réussi l’exploit de tenir bon et même d’améliorer la situation sécuritaire dans le pays avec l’aide de la puissante Russie et d’autres pays non occidentalisés. Même s’il y a encore beaucoup à faire, le gouvernement malien a su avec tact, surmonté les obstacles internes qu’externes afin de continuer à avancer vers un avenir meilleur. 

La levée des sanctions de la CEDEAO suppose que cette dernière se retrouvait dos au mur face à un pays qui veut prendre sa destinée en main et se faire accompagner au lieu de se faire diriger à une puissance extérieure qui n’a que des intérêts et non des amis, et une organisation au comportement suspect, qui était pourtant sensée être le socle même de l’union des peuples de cette partie de l’Afrique. 

La CEDEAO a échoué dans sa stratégie de pression contre le Mali, et par ricochet, la France également a échoué et s’est fait humilier par un État, qu’elle prenait pour sa « chose », son pré carré personnel. L’échec est d’autant plus fort que l’organisation a simplement accepté de se mettre d’accord avec le plan de transition du Burkina Faso et n’ose même pas mettre la pression sur la Guinée. Mais là encore, il y a visiblement un plan qui s’est mis en place. 

Le Mali a triomphé pour les peuples ayant le désir de souveraineté, la CEDEAO doit se réinventer pour sortir de l’ancien système de tutorat. On pourrait y croire avec la prise de la présidence par Umaro Ambalo Sissoko, le dirigeant Bissau guinéen qui semble assez intègre et c’est d’ailleurs peut-être pour cela, qu’une tentative de coup d’État a failli se produire en Guinée Bissau en février 2022. Reste à voir, c’était peut-être une mise en garde pour le jour où il prendrait la présidence de la CEDEAO. Quoi qu’il en soit le Mali a encore beaucoup de travail dans sa quête contre l’impérialisme, mais il est clair que Bamako a jusqu’à présent frappé très fort. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV