Actualité en Afrique :
Analyse de la rédaction :
Éthiopie/Soudan : le projet de déstabilisation tombé à l’eau
En effet il y a quelques jours, des informations relayée par des médias mainstream faisait état du fait que la situation dans les frontières soudano-éthiopiennes s’était aggravée et que l’armée soudanaise avait lancé une offensive d’envergure dans ce secteur mardi 28 juin, après la mort de sept soldats et d’un civil.
Mais de nouvelles informations concernant une présence de plus en plus prononcée de la Chine dans cette région nous donnent plus d’indications, quant aux intentions de ces déstabilisations entre ces deux pays.
Remontons un peu en arrière, avec ce qui s’est passé le 28 juin dernier, selon les médias mainstream :
« Le triangle d’El-Fashaga est un territoire agricole très fertile, arrosé par une abondante saison des pluies, enserré entre le désert soudanais et les collines arides de l’Éthiopie. On y cultive sur 260 km2 du sésame, du sorgho, du tef. Mais Éthiopiens et Soudanais s’y battent aussi depuis longtemps, à coups de mortiers, de raids commandos et d’assauts d’infanterie. Ces derniers temps, la question du triangle d’El-Fashaga est redevenue un enjeu politique dans les deux pays. Au Soudan, alors même que des milliers de manifestants exigeaient le retour des civils au pouvoir cette semaine, la télévision publique soudanaise affichait, au nom de l’union sacrée, le hashtag “Nous sommes tous les forces armées” en rendant compte des opérations militaires ».
Mais une information concernant l’ouverture d’une route maritime chinoise avec le Soudan nous fait penser que toutes ces tentatives de déstabilisations avaient un objectif bien plus profond.
« Depuis le 11 juin, un navire-cargo ayant démarré du Soudan est en route vers le port chinois de Qingdao pour inaugurer la première ligne maritime directe entre les deux pays. Pour Pékin qui a rallié le Soudan à son projet de nouvelle route de la soie, l’objectif est de doper les échanges avec Khartoum ».
À travers cette nouvelle ligne maritime, Pékin et Khartoum annoncent vouloir marquer « une ouverture majeure pour élargir et revitaliser les horizons de la coopération économique entre les deux pays ». Pour Mohamed Ahmed El-Zein, secrétaire général de l’Union des employeurs soudanais, « ce partenariat contribue à augmenter les échanges commerciaux et économiques entre Khartoum et Pékin, autant que sa contribution à réduire le coût du transport des exportations vers la Chine et à faciliter les importations du Soudan ».
Il semblerait que c’est via les rebelles du TPLF qui ont déjà à plusieurs reprises tenté de créer une guerre entre l’armée soudanaise et l’armée éthiopienne, que l’axe US-OTAN cherche à créer une tension interrégionale entre les deux parties.
En rappel, neuf groupes rebelles éthiopiens ont signé une alliance à Washington, baptisée Front uni des forces fédéralistes et confédéralistes éthiopiennes. Et leur mot d’ordre : « Notre intention est de renverser le régime », a déclaré le représentant du TPLF lors de la signature de cette alliance à Washington.
En fait, ce que chercheraient le Mossad et les autres puissances occidentales et leurs alliés, c’est de déclencher une crise dans cette région de l’Afrique et de la transformer en une région comme le Soudan du Sud et donc d’avoir un tremplin pour d’autres projets divisionnistes à venir.
Pourtant, les pays d’Afrique sont bien décidés à mettre en échec ces plans néocoloniaux et de s’unir pour mettre une bonne fois pour toutes, les présences occidentales néfastes hors du continent.
RCA : adieu FCFA, adieu colonisation !
La République centrafricaine lance officiellement dimanche 3 juillet le « projet sango » : c’est le nom de la cryptomonnaie voulue par le président Faustin Archange Touadéra, dans le sillage de l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle fin avril. Le chef de l’État devrait prendre la parole sur la plateforme dédiée à cette nouvelle monnaie, qui serait adossée aux vastes ressources naturelles du pays.
« La cryptomonnaie est révolutionnaire, elle va démocratiser la démocratie » : c’est dans une vidéo de six minutes chantant à la fois ses louanges, celles de la Centrafrique et des cryptomonnaies, que Faustin-Archange Touadera donne rendez-vous pour le lancement officiel du Sango. Attendu en ligne dimanche soir sur la plateforme dédiée, le chef de l’État sera accompagné de quatre ministres et de quatre conférenciers présentés comme des spécialistes du blockchain, la technologie censée préserver la sécurité et le stockage des cryptomonnaies.
Cette nouvelle décision rentre clairement dans le droit fil des politiques indépendantistes et anti-Occident du président Touadera.
Après avoir repris en main l’armée nationale et l’avoir renforcé afin de diminuer le poids des forces étrangères dans le pays qui ont pendant des années contribué à l’affaiblissement de l’armée et l’insécurité, et ensuite après avoir restreint les vols d’espionnage français au-dessus du ciel centrafricain et enfin, depuis le retrait d’une grande partie du contingent de la Minusca du pays, le nouveau volet de la lutte anticoloniale de Touadera est en cours et c’est à travers un détachement du système financier dirigé par l’Occident, et la monnaie colonialiste FCFA que la RCA compte se dédouaner totalement de la colonisation moderne.
Avec l’argent des investisseurs, le « projet sango » transformerait l’île des Singes, située face à la capitale sur la rivière Oubangui, en « île de la crypto » : une zone franche sans taxes où palaces, casinos, grand stade et parc aquatique verraient le jour. La valeur du sango serait garantie par les multiples ressources minières centrafricaines. Les partisans du projet affirment qu’il permettra de faire entrer des capitaux dans le pays, et d’investir massivement dans les infrastructures.
Cette initiative centrafricaine est le début d’un vrai processus contre la monnaie colonialiste, le FCFA dans laquelle beaucoup voient les vestiges de l’époque coloniale française.
La RCA aurait ainsi choisi de confier l’architecture de sa nouvelle monnaie à des acteurs qui dépendent des marchés et des capitaux à risque.
OTAN/Mali : une confrontation ?
L’ambassadeur d’Espagne a été convoqué par le gouvernement malien après des propos du chef de la diplomatie espagnol, qui a déclaré « ne pas exclure » une intervention militaire de l’OTAN dans le pays, sur fond de problèmes migratoires et terroristes.
« Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ces propos », a déclaré le soir du 1er juillet le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, lors d’un entretien à la télévision nationale.
Nous avons analysé la situation avec Luc Michel, géopoliticien.