Actualité en Afrique :
Analyse de la rédaction :
1- Le niet de Macky Sall
Le Sénégal n’est pas du genre à se laisser faire devant les remarques de l’axe colonialiste et en plus de cela, quand il s’agit de riposter, il le fait d’une manière directe et claire.
En effet, il y a quelques jours, l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure s’est permis de publier un tweet dans lequel il critique le gouvernement de Sall de ne pas respecter la démocratie :
« La démocratie sénégalaise est piétinée » : sur le réseau de la concision et du buzz, le politicien français ne mâche pas ses mots, précisant que « la liberté de manifester est entravée » et « la justice instrumentalisée » au pays de la Teranga. L’objet de son courroux est la détention, notamment pour rassemblement illicite, des députés Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Bara Dolly Mbacké et du maire Ameth Aïdara qui, selon les termes catégoriques de son tweet, « doivent être libérés ». Cerise sur le gâteau de l’ingérence, il conclut son post par un #Stop_Macky_Sall.
Dès dimanche, des responsables de la majorité sénégalaise réagissent.
Pour le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, Olivier Faure a cédé aux « réflexes paternalistes de donneurs de leçons ».
Le porte-parole de la coalition présidentielle Benno Book Yaakar, Papa Mahaw Diouf, évoque pour sa part un « néocolonialisme mental ». Le président du groupe parlementaire de la majorité, Aymerou Gningue, entend quant à lui saisir le groupe parlementaire d’amitié France-Sénégal.
Certes, Olivier Faure a besoin de se distraire avec de l’actualité internationale. Depuis son adhésion au Parti socialiste français, le score du PS à l’élection présidentielle a été divisé par 30 –1,75% des voix pour Anne Hidalgo en 2022 contre 51,76 % pour François Mitterrand en 1981– et le nombre des députés par 10 – 28 actuellement contre 285 au début des années 80. Le premier secrétaire a donc tenté une envolée lyrique digne de l’époque de l’Internationale socialiste conquérante.
Ces ripostes fermes et claires des autorités sénégalaises ne prouvent qu’une chose : non seulement en plus de dix ans d’existence, l’Africom qui siégeait à Dakar et qui a plutôt dû commencer son installation en Côte d’Ivoire, n’a jamais pu obtenir les objectifs souhaités, mais encore, il est vrai que cet esprit anticolonialiste qui a commencé depuis les pays du Sahel et qui s’est propagé vers l’Afrique de l’Ouest et ceux de la côte, touche également les autorités et ces derniers ne mâchent plus leurs mots quand il s’agit de remettre quiconque remet leur souveraineté en question.
Le Sénégal de Macky Sall, on le sait, contribue au bon fonctionnement du corridor maritime anti sanction US qui relie l’Iran aux caraïbes. Le Sénégal a également surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui exigeait « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine », alors que le président occupe également la présidence de l’Union africaine.
Les populations, les gouvernements, les présidents forment à eux seuls un rempart face à aux politiques sournoises des néo-colons, et la partie occidentale le sait et continue de jouer le rôle de donneur de leçon afin de préserver la division. Mais cette ère est révolue.
2- L'alliance Guinée/Mali se renforce
En septembre 2021, la Guinée d’Alpha Condé a été touchée par un coup d’état, qui, pendant les premières semaines donnait l’air un coup d’état pro-Occident, au contraire de ce qui s’est passé au Mali. Mais au fil des jours, et via des décisions prises par le président de la Transition, le colonel Mamady Doumbouya qui a prouvé à plus d’une reprise qu’il prônait plutôt pour une politique indépendantiste et la formation des coalitions interafricaines et non Afrique-Occident.
L’une des démarches surprenantes du gouvernement guinéen, a alors été le fait que le président de la transition guinéenne, le Colonel Mamadi Doumbouya, a annoncé l’envoi du gazole en provenance de ce pays vers le Mali, et ce, en pleine campagne occidentale anti-Mali et sanctions économiques de la CEDEAO contre ce pays du Sahel.
Depuis le début de la décision de la CEDEAO et de ses acolytes occidentaux de mettre des pressions et donc des sanctions contre le Mali, solidaire d’Assimi Goïta et des autorités de transition maliennes, Mamadi Doumbouya a gardé ses frontières avec le Mali ouvertes et entend en profiter pour réhabiliter le corridor entre les deux pays.
Désormais, les États-Unis haussent le ton sur la transition en Guinée. À quelques jours du sommet de la Cédéao, à Accra, censé statuer sur d’éventuelles sanctions contre la Guinée, l’ambassadeur américain dans le pays, Troy Fitrell, a lancé un avertissement aux autorités de transition.
Troy Fitrell a mis en garde contre les risques d'instabilité d'une transition longue alors que le colonel Mamadi Doumbouya prévoit un délai de 39 mois avant d’organiser d’éventuelles élections : « Les Guinéens ont faim pour une plus grande prestation politique, une prestation de services plus efficace, plus de sécurité, plus d’opportunités et un système politique plus ouvert et plus transparent. En bref, les Guinéens veulent plus de démocratie, pas moins. Nous continuons d’exhorter le gouvernement à une transition rapide, vers une démocratie constitutionnelle. Plus elle sera longue, plus le gouvernement risquera l’instabilité et la frustration de la population. »
En effet, cette mise en garde américaine intervient alors que c’est devant un parterre de personnalités politiques, de la société civile, religieux et de diplomates accrédités en Guinée que le Premier ministre Mohamed Béavogui a ouvert les débats. Objectif : « permettre à la Guinée d’avancer », selon le chef du gouvernement guinéen qui dit vouloir sortir de la transition militaire entamé depuis le coup d’État du 5 septembre dernier.
Les USA mettent clairement en garde la Guinée contre les répercussions de toute décision prises en dehors des intérêts occidentaux.
L’axe US-OTAN menace désormais ouvertement la Guinée.
La Guinée opte pour la politique de réconciliation interne et non pas confiance en l’Occident.
Les menaces et mises en garde n’ont plus de sens pour les Africains. Une coalition et union interafricaine sans précédent est en train de naître et de s’étendre à une vitesse inimaginable. Ce qui fait que les menaces ne prendront pas.
3- RDC : face au Rwanda et au M23, Félix Tshisekedi va chercher de l’aide à Washington
Décryptage avec le géopoliticien belge, Luc Michel.