Lors d’une rencontre le lundi 27 juin à Téhéran avec son homologue pakistanais, le général Nadim Reza, le chef d’État-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Baqeri, a tenu à évoquer les soucis sécuritaires communs partagés par les deux pays voisins.
« La région où se trouvent l’Iran et le Pakistan est une région très névralgique, d’autant plus que de récentes évolutions à l’échelle régionale ont abouti aux ingérences des acteurs extrarégionaux, non sans causer des problèmes pour les pays de la région », a affirmé le général de division Baqeri, cité par l’agence de presse Fars.
Le haut cadre militaire iranien a dénoncé le régime israélien pour être le plus à l’origine des immiscions et actes déstabilisateurs dans la région. « Le régime sioniste travaille à concocter des plans afin de se rapprocher des pays de la région et parvenir à ses objectifs interventionnistes », a-t-il ajouté.
« Le transfert d’Israël sous la responsabilité du Commandement central américain (CentCom) et la participation de l’armée israélienne aux manœuvres militaires représentent une menace pour la région », selon le chef d’État-major iranien qui, à ce propos, s’est exprimé avec la plus grande fermeté pour dire : « Nous ne tolérerons pas ces menaces et y réagirons sans nul doute. »
Les ingérences américano-israéliennes dans la région ne s’arrêtent pas là, toujours selon le général Baqeri qui a affirmé : « La création des groupes takfiristes dans la région surtout en Irak et en Syrie est aussi le fruit des interventions américaines et israéliennes dans la région. Ces derniers ont créé et soutenu les groupes terroristes takfiristes qui sont allés, toujours dans le cadre de la politique expansionniste de leurs maîtres, jusqu’à pousser l’Irak et la Syrie vers l’effondrement. »
Baqeri n’a pas manqué de parler de la « catastrophe » du Yémen, « qui doit prendre fin le plus rapidement possible ».
Le général Baqeri a également évoqué la question du Cachemire, en réitérant que « la position de la RII à ce sujet reflète la sage prise de position du Leader de la Révolution islamique, qui a su insister sur l’appui au peuple opprimé musulman touché par cette affaire ».
Ailleurs dans ses évaluations sur les questions du jour, le général Baqeri a fait allusion à l’opération spéciale russe en Ukraine. « La guerre entre la Russie et l’Ukraine finira certes par impacter la région voire le monde ; l’expansion de l’OTAN vers les frontières de la Russie représente une menace pour la sécurité de ce pays. Nous espérons que les deux parties pourront résoudre les problèmes et différents par le dialogue ».
Baqeri a aussi et surtout parlé de l’Afghanistan, « une question des plus décisives sur la donne bilatérale », selon le responsable iranien qui a insisté sur les efforts collectifs représentatifs de tous les groupes et ethnies afghans pour assurer la sécurité de ce pays.
« La propagation du terrorisme en provenance de l’Afghanistan nous préoccupe toutefois et à ce propos, nous avons justement envisagé des plans à mettre en œuvre ; nous avons la conviction que ces problèmes pourront être réglés grâce à la coopération entre l’Iran et le Pakistan sans nul besoin de la présence des pays étrangers », a-t-il indiqué.
Le général Baqeri s’est également réjoui des interactions renforcées qu’ont connues ces cinq dernières années la RII et le Pakistan, dans le domaine, entre autres, de la sécurité frontalière. Le chef d’État-major des forces armées de la RII a rappelé avoir suivi personnellement cette affaire au cours d’une précédente visite à Islamabad.
« Les relations militaires irano-pakistanaises se sont développées au cours des dernières années et cela a permis aux deux pays voisins d’envisager un développement économique de façon plus efficace et avec beaucoup moins de souci sécuritaire », a indiqué Baqeri, faisant allusion au « regard particulièrement braqué vers l’Est » qui caractérise la diplomatie iranienne, notamment sous ce 13ème gouvernement de la République islamique.