Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Burkina : la junte va droit dans le mur
Décidément, la junte burkinabée est décidée à mettre à l’eau tout ce que l’armée, le gouvernement de Kaboré et les forces de défenses volontaires avaient semé durant toutes ces dernières années au Burkina Faso.
L'armée du Burkina Faso va accorder un délai de 14 jours aux populations de deux zones d'intérêt militaires où toute « présence humaine » est interdite, dans le nord et l'est du pays, afin de lutter contre les violences jihadistes meurtrières. Lundi, le Conseil supérieur de défense nationale (CSDN) a décidé de la création de ces sites, l'une dans la province du Soum frontalière avec le Mali (nord) et l'autre qui regroupe des réserves protégées entre Pama et le parc du W (est).
Le chef de la junte devient effectivement un vecteur des Occidentaux afin de pousser la population à quitter ces régions stratégiques pour ensuite aplanir le terrain à un déploiement massif et installation des bases militaires occidentales.
L’est et le nord du Burkina Faso sont concernés par cette nouvelle décision, soit les frontières avec le Bénin et toute la zone des trois frontières ! Le fait de pousser la population à quitter ces régions, ne fait que de mettre en œuvre le plan déstabilisateur de l’axe US-OTAN qui cherche depuis des années à s’installer dans la région des trois frontières et qui, voit désormais ses rêves se réaliser avec cette nouvelle décision de la junte burkinabée.
D’ailleurs une autre information concernant le déplacement de la population prouve à quel point cet exode est crucial pour l’axe occidental, puisqu’il semblerait que l’attaque terroriste qui a fait 86 morts dans la nuit du 11 au 12 juin contre la commune de Seytenga dans la province du Séno dans le Sahel burkinabè a occasionné le déplacement de plus de 26 000 personnes vers la ville de Dori, le chef-lieu de la région du Sahel, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"Cette attaque armée a occasionné plus de 26 000 personnes déplacées qui ont tout abandonné pour rejoindre les populations résidentes de Dori déjà confrontées à des défis sociaux humanitaires importants", a déclaré Laurent Saugy, Chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge au Burkina Faso lors d'une conférence de presse tenue jeudi soir à Dori, à une trentaine de kilomètres de Seytenga.
Mais comment pourrait-on faire face à cette situation ? L’exemple du Mali ou encore de la RCA peuvent être très bien reproduit au Burkina Faso : le fait de se faire aider par les Africains et Sahéliens, de créer des coalitions interafricaines et donc se détacher de toutes confiance et alliance avec l’axe occidental.
Les Africains ont prouvé à maintes reprises que le fait de se fier à eux-mêmes et d’épauler les armées nationales apportera ses fruits et il est effectivement temps que le peuple burkinabé, brave et souverainiste qu’il est, se relève et reproduise le scénario du convoi français pendant lequel il a résisté mains nues face aux convois de l’ennemi sans avoir froid aux yeux.
Russie/Ukraine : pour qui optent les Africains ?
Kiev qui estime que les capitales africaines sont capables d’influencer la position de Moscou alerte sur une crise alimentaire « prolongée sur plusieurs années », si le blocage des céréales devait perdurer dans les prochains mois.
Mais est-ce réellement la Russie, à l’origine de ce boycott ? Bien sûr que non ! En effet avec le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, et par la suite, des sanctions infligées contre Moscou à cet égard, l'Occident est confronté à une véritable crise où les prix des denrées alimentaires ont atteint des niveaux record dans le monde entier. La Russie et l'Ukraine sont les plus grands exportateurs de céréales et la guerre et les restrictions anti-russes ont porté un coup sévère aux approvisionnements agricoles. Si les restrictions et les sanctions frappent également le secteur de l'énergie et de l'approvisionnement en engrais chimiques, la crise s'aggravera et touchera directement le premier monde.
Malgré les sanctions et les restrictions, les responsables russes affirment que Moscou ne renoncera pas à ses engagements alimentaires. Dans ce cadre, Dmitry Birichevsky, directeur du centre des coopérations économiques au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré dans une interview : « La Russie reste un acteur fiable sur le marché alimentaire mondial. Nous remplirons toutes nos obligations internationales dans le cadre de tous les contrats d'exportation, peu importe à quel point cette tâche sera difficile à accomplir. »
Effectivement c’est l’Occident qui utilise cette affaire pour pousser les Africains à s’aligner sur ses positions anti-russes, puisque jusqu’ici, les Africains ou au moins, une grande parti des Africains ont refusé de s’aligner sur les politiques occidentales et de s’opposer à la Russie.
Beaucoup de médias mainstream ont déclaré que le conflit entre la Russie et l’Ukraine a divisé l’Afrique. Cela n’est absolument pas vrai, la position de l’Afrique était très claire, ce conflit appartient à l’Occident et non à l’Afrique. Et cela s’est fait ressentir lors du vote de la résolution du Conseil de l’ONU, beaucoup de pays africains ont opté pour l’abstention. Ce qui a fait paniquer l’Europe. Et les pressions de l’UE ont donc commencé avec même des menaces de sanctions, essayant par la même occasion de créer une division au sein de l’Afrique.
Alors que les pays africains restent majoritairement fidèles à leur approche de non-alignement aux politiques occidentales face au conflit russo-ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a suggéré l’organisation d’une grande conférence Ukraine-Afrique et la nomination d’un représentant spécial pour le continent.
« L'Afrique est « otage » de l'intervention russe en Ukraine, à l'origine de fortes perturbations dans les chaînes mondiales d’approvisionnement alimentaire et agricole, a estimé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de son adresse par visioconférence à l’Union africaine (UA), dans l’après-midi du lundi 20 juin ».
Comme toujours, l’Europe se base sur l’Afrique pour s’en sortir.
Mais l’Afrique est-elle réellement l’otage de la Russie ou c’est plutôt l’inverse dans le sens où ce sont les Occidentaux, autrement dit les néo-colonialistes qui ont pris les pays africains pour leurs colonies et otages pendant des décennies ?
Il est évident que l’Occident cherche à faire payer à l’Afrique, ses choix indépendantistes, via cette affaire ukrainienne, mais il est loin de l’atteindre !
RDC/Rwanda : à qui la faute ?
Ce vendredi 24 juin, les représentants des pays du Commonwealth vont se rencontrer à Kigali. C’est l’ouverture officielle ce matin de la réunion des chefs d’États et de gouvernement de cette organisation qui comporte 54 pays, dont 19 Africains. Il s’agit du premier sommet de ce type depuis quatre ans.
Vers où se dirige le conflit RDC-Rwanda ? Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.