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Leader : là où les Occidentaux cherchent à s'imposer

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Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, reçu le dimanche 19 juin 2022 à Téhéran par le Leader de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Khamenei. ©Leader.ir via Fars News

Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, en visite à Téhéran, a rencontré, dimanche 19 juin, le Leader de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Khamenei.

Au cours de cette rencontre, le Leader de la Révolution islamique a déclaré que l’Occident se servait de la question de l’Ukraine pour ouvrir la voie à une nouvelle expansion de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

L’honorable Ayatollah Khamenei a ajouté : « Dans le cas de l’Ukraine, le plus gros problème est que l’Occident entend étendre l’OTAN vers l’est et ne veut pas perdre le temps pour approfondir davantage son influence partout où elle est capable de le faire. »

Le Leader de la Révolution islamique a souligné : « Diverses questions doivent être minutieusement surveillées et nous devons être prudents, car les Américains et l’Occident en général cherchent toujours à étendre leur mainmise et leur influence dans différentes régions, y compris en Asie de l’Est et de l’Ouest, au détriment de l’indépendance et de la souveraineté des pays de cette région.

L’honorable Ayatollah Khamenei a également souligné les liens historiques et culturels profonds entre la République islamique d’Iran et le Kazakhstan, soulignant la nécessité d’élargir davantage la coopération entre Téhéran et Noursoultan, en particulier en ce qui concerne la coopération régionale.

Le Leader de la Révolution islamique a également appelé à plus de coordination entre les deux pays quant aux questions politiques et économiques, affirmant que cela serait nécessaire pour donner un élan au développement des relations entre le Kazakhstan et la République islamique d’Iran.

Soulignant la nécessité d’activer les commissions mixtes économique entre le Kazakhstan et la République islamique d’Iran, l’honorable Ayatollah Khamenei a déclaré que Téhéran et Noursoultan doivent intensifier leurs efforts pour le suivi et la mise en œuvre des accords bilatéraux.

Plus loin dans ses propos le Leader de la Révolution islamique a évoqué l’un des grands scientifiques de l’Iran médiéval (872-959) al-Farabi, né en actuel Kazakhstan avant de souligner : “Al-Farabi était un grand philosophe et savant musulman originaire du Kazakhstan. Ses œuvres font l’objet d’étude depuis mille ans. Sa personnalité et son œuvre peuvent donc devenir la base d’une vaste coopération culturelle et scientifique entre nos deux pays.” 

Le Leader de la Révolution islamique a évoqué la perspective des liens eurasiatiques de l’Iran alors même que toute la semaine Téhéran a été hôte des présidents, des PM ainsi que des ministres de plusieurs pays centrasiatique. L’Iran s’ancre-t-il définitivement à l’est ? C’est le moins qu’on puisse dire. 

Pour sa part, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a, également déclaré avoir eu de “très bons” entretiens avec son homologue iranien, Ebrahim Raïssi plus tôt dans la journée avant sa rencontre avec le Leader de la Révolution islamique.

Le président Tokaïev a ajouté que les deux parties ont signé de nouveaux accords de coopération, ce qui contribuera à développer davantage les relations entre les deux pays.

Le Président kazakh est arrivé ce dimanche matin 19 juin à Téhéran, à la tête d’une délégation de haut rang. Il a été reçu par un accueil officiel du Président Raïssi au complexe historique et culturel de Saadâbâd à Téhéran.

Kassym-Jomart Tokaïev a salué les accords et a ajouté que les deux parties peuvent contribuer à élargir davantage les relations bilatérales grâce à ces pactes de coopération.

S’exprimant toujours à l’occasion de sa rencontre avec le Président kazakh, Ebrahim Raïssi, a déclaré que la présence étrangère n’apporterait point la sécurité dans la région de l’Asie occidentale. Le chef du gouvernement iranien a souligné à cette occasion que les pays de la région sont tout à fait capables de résoudre leurs problèmes par leurs propres potentiels.

Raïssi a fait ces remarques à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés de son homologue kazakh, ce dimanche à Téhéran.

S’exprimant devant les journalistes M.Raïssi a souligné que l’Iran et le Kazakhstan avaient des points de vue similaires sur les questions mondiales et régionales, y compris la situation en Afghanistan et la nécessité d’y former un gouvernement inclusif.

“Nous sommes d’accord que la présence étrangère dans la région ne créera jamais la sécurité. Une telle intervention est la source même de nombreux problèmes”, a prévenu le Président de la RII.

“Nous pensons également que les responsables régionaux sont capables de résoudre les problèmes régionaux et que les crises peuvent être dénouées par les pays de la région eux-mêmes”, a-t-il insisté.

Ebrahim Raïssi a noté que ses entretiens avec son homologue kazakh plus tôt dans la journée ont ouvert la voie au renforcement de la coopération bilatérale, affirmant que les deux pays sont “déterminés” à étendre leurs relations aux niveaux bilatéral et régional.

M.Raïssi a ajouté que Téhéran et Noursoultan ont également de riches potentiels pour promouvoir leur coopération au sein d’organisations régionales telles que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’Union eurasienne.

“Pour la République islamique d’Iran, la coopération avec les voisins de la mer Caspienne est une priorité. Nous cherchons à accroître à cet effet une coopération tous azimuts”, a encore souligné le Chef de l’Exécutif iranien.

Outre la coopération régionale, a-t-il poursuivi, l’Iran et le Kazakhstan sont déterminés à prendre des mesures pour améliorer leurs relations au sein des organisations internationales. »

Pour sa part le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a déclaré que son pays avait réussi à renforcer la coopération avec l’Iran dans divers domaines, dont notamment le secteur culturel et les questions régionales.

« Les deux pays souhaitent accélérer le transit des marchandises, a réaffirmé Tokaïev, ajoutant que les corridors de transport Est-Ouest et Sud-Nord jouaient un rôle de premier plan à cet égard. »

L’Iran et le Kazakhstan signent 9 documents de coopération

Les délégations iranienne et kazakh ont signé ce dimanche neuf documents de coopération et protocoles d’accord pour étendre les relations dans divers domaines en présence de Raïssi et Tokaïev.

Sur la base de ces documents, les deux pays amélioreront leur coopération dans divers domaines à savoir : le transport de transit (transfrontaliers), les échanges scientifiques et culturels, l’énergie, l’agriculture, la politique, le commerce et l’économie.

Le Kazakhstan, un important producteur de pétrole et d’uranium, fait partie du bloc intergouvernemental de huit membres institué en 2001 par la Chine, mieux connu sous le nom de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui réunit la Russie, l’Inde, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizistan, le Pakistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et l’Iran.

L’année dernière, lors d’une rencontre entre le Président Raïssi et son homologue kazakh en marge d’un sommet de l’OCS au Tadjikistan, les deux parties ont convenu de renforcer les relations bilatérales, y compris la coopération pour mieux faciliter le transport ferroviaire de marchandises, ce qui accélérerait le transit des marchandises entre les deux nations.

Le déplacement du Président kazakh va dans le cadre de multiples visites officielles effectuées récemment en Iran des dirigeants de haut niveau mondial visant à étendre les liens avec Téhéran face à l’unilatéralisme occidental, sa politique de sanctions et de l’extraterritorialité.

Dans une interview accordée à l’IRNA ce dimanche, Hasan Hanizadeh, analyste iranien spécialiste du Moyen-Orient, a commenté la visite du Président kazakh à Téhéran.

Pour lui la visite du Président Kazakh à Téhéran peut être analysée dans le cadre de l’approche du 13e gouvernement visant à élargir les relations politiques et économiques avec les pays voisins et d’Asie centrale.

Vu le fait que le Kazakhstan est considéré comme l’un des pays les plus importants d’Asie centrale en termes de population et de géographie (le pays est l’un des cinq États riverains de la mer Caspienne), il peut être un partenaire commercial et politique fiable de l’Iran, estime-t-il.

Le grand potentiel d’accueil des investissements étrangers, depuis divers pays dont l’Iran, et le besoin de ce voisin du nord-est pour la technologie iranienne dans le domaine des services agricoles et industriels, ont conduit les dirigeants des deux pays à prendre des mesures importantes pour renforcer les relations bilatérales.

« Les récentes visites officielles à Téhéran des Présidents tadjik et turkmène, celle de leur homologue kazakh ce dimanche, montre que l’objectif de coopération avec les pays d’Asie centrale fixé par l’Iran est assez précis et basée sur une stratégie logique qui peut conduire à la formation d’un important bloc dans cette région sensible », insiste l’interlocuteur de l’IRNA.

Pour ce commentateur, l’ingérence des puissances extrarégionales dans les affaires intérieures des pays d’Asie centrale a conduit à négliger les capacités existantes entre les pays de la région et l’Iran.

« Le volume des échanges annuels entre l’Iran et le Kazakhstan est inférieur à 230 millions de dollars, et cela malgré d’immenses potentiels qui existent entre les deux pays », déplore-t-il.

Hanizadeh a prévu qu’avec la visite du Président kazakh à Téhéran, ce chiffre pourrait atteindre 5 milliards de dollars par an dans un proche avenir. « Le pays serait donc un marché prometteur pour les produits made in Iran », a-t-il espéré.

Il a ajouté : « La volonté de l’Iran de former un marché commun entre les pays d’Asie centrale, les capacités de l’Iran dans le domaine des technologies médicales, de l’agriculture, du pétrole et du gaz et de la pêche peuvent fournir de bonnes occasions pour la présence d’hommes d’affaires iraniens au sein des marchés des pays d’Asie centrale ».

L’Iran est devenu un centre de consultations régionales

Compte tenu de la guerre russo-ukrainienne qui entre dans une « phase prolongée », on s’attend à ce que dans un proche avenir, les pays d’Asie centrale aient tendance à former une union de type UE et s’approche de l’Iran, une alliance qui peut faire prospérer les potentiels latents de tous les pays d’Asie centrale ».

 « Ce n’est pas étonnant si Téhéran s’est transformé en un centre de consultations régionales au cours du mois dernier. Une telle union peut offrir un avenir radieux à l’Iran et aux pays d’Asie centrale dans le domaine de la coopération politique et économique, loin de l’ingérence des puissances suprarégionales », a-t-il conclu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV