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Zoom Afrique du 17 juin 2022

Zoom Afrique du 17 juin 2022

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Actualité en Afrique :

  • RDC : les recettes fiscales plafonnent à 2,4 milliards USD en moins de 5 mois
  • Mali : l’État lève 50 milliards FCFA pour la construction d’une cimenterie
  • Produits de première nécessité : le Cameroun porte à 40 milliards FCFA le budget dédié au soutien des prix
  • Nigeria : le gouvernement approuve le financement de plusieurs projets de transport routier et aérien

Analyses de la rédaction :

1. Au Mali, les États-Unis veulent semer la panique, comme au Kenya. 

L’ambassade des États-Unis au Mali a mis en garde ses ressortissants contre une éventuelle « attaque terroriste » visant les bureaux du gouvernement malien, l’aéroport ou les lieux fréquentés par les Occidentaux ainsi que les installations diplomatiques, les hôtels et les restaurants. 

Dans une note publiée jeudi sur sa page officielle Facebook, la représentation diplomatique des États-Unis a informé les citoyens américains « qu’une attaque terroriste à Bamako pourrait être planifiée contre les bureaux du gouvernement malien, l’aéroport et/ou les lieux fréquentés par les Occidentaux, y compris les installations diplomatiques, les hôtels et les restaurants ». 

Elle annonce avoir pris « les mesures supplémentaires suivantes en réponse aux menaces persistantes à la sécurité : l’instauration d’un couvre-feu pour les employés de l’ambassade de 23 h à 5 h tous les jours et la limitation des déplacements des employés à Bamako ». 

L’ambassade des États-Unis à Bamako recommande, en outre, à ses ressortissants de faire preuve de vigilance pendant leur séjour au Mali. 

Le 20 novembre 2015, une attaque terroriste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, revendiquée par « Al-Mourabitoun », groupe terroriste affilié à Al-Qaida et à Aqmi, avait fait 27 morts parmi les clients étrangers et trois parmi les assaillants. 

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis procèdent de cette manière pour menacer un pays ouvertement. En février 2020, le Kenya était également dans le collimateur de Washington. 

L'ambassade des États-Unis au Kenya avait mis en garde contre une attaque terroriste dans un grand hôtel de la capitale, Nairobi, bien que l'hôtel exact n'ait pas été identifié. 

Dans une alerte de sécurité, l'ambassade avait également déclaré que « des groupes terroristes pourraient préparer un attentat » sur une cible « populaire auprès des touristes et des voyageurs d'affaires ». 

L'alerte a fait craindre une répétition de l'attaque terroriste de janvier 2019, lorsque des terroristes d'al-Shabab ont pris d'assaut l'hôtel et le complexe d'affaires DusitD2 et tué au moins 21 personnes. 

Les États-Unis ont exhorté leurs citoyens à « faire preuve d'une vigilance accrue lorsqu'ils visitent ou séjournent dans des hôtels de la région de Nairobi ». 

Même scénario maintenant pour le Mali, les offensives et les ingérences de Washington se multiplient au Mali. Ce même mode opératoire montre encore une fois les liens qu'entretiennent Washington et les groupes terroristes qui sont présents dans le monde et particulièrement au Sahel. Évidemment, plus personne n’est dupe. 

2. RDC/Rwanda : les Congolais veulent leur vraie indépendance!

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Goma, à la frontière avec le Rwanda, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pour dénoncer l'« agression rwandaise » et exprimer leur soutien à l'armée congolaise, dans un contexte de tension maximale entre Kinshasa et Kigali. 

Dès le matin, dans une ambiance très tendue, les manifestants, des jeunes hommes surtout, se sont dirigés en courant en deux groupes vers la frontière, à la « petite barrière » et la « grande barrière » qui séparent la RDC du Rwanda, en scandant des slogans hostiles à ce pays et à son président Paul Kagame.  

« Nous ne voulons plus des Rwandais, laissez-nous aller affronter Kagame chez lui », criaient les manifestants. 

De plus en plus nombreux au fil de la matinée, ils ont été dispersés par la police anti-émeute alors qu'ils tentaient de forcer le passage vers le Rwanda. 

« Nous manifestons contre l'incursion des rebelles M23 en République démocratique du Congo. Nous demandons au gouvernement de nous doter de tenues militaires et d'armes pour aller nous battre » contre l'armée rwandaise, a déclaré un manifestant. 

Mardi, dans la capitale Kinshasa, quelques milliers de personnes avaient de nouveau manifesté pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, et appeler le président congolais Félix Tshisekedi à sortir de son silence. 

Depuis fin mai, des rassemblements sont organisés pour réclamer le départ de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega, qui avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde « sévère » des autorités congolaises. 

Dès le 28 mai, Kinshasa avait aussi annoncé la suspension des vols de la compagnie Rwand'Air sur son territoire pour protester contre le soutien de Kigali au M23. 

Mardi soir, le gouvernement congolais a haussé le ton, « condamnant » dans un communiqué « la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l'armement de cette rébellion » et promettant de défendre « chaque centimètre » de son territoire. 

Lundi, la localité congolaise de Bunagana, un centre d'échanges commerciaux situé à la frontière ougandaise, est tombée entre les mains de ces rebelles. L'armée congolaise a accusé le Rwanda d'« invasion » de son territoire. 

Le Chef de l'État Félix Tshisekedi a présidé mercredi 15 juin 2022 la réunion du conseil supérieur de la défense élargie aux présidents de deux chambres du parlement. C'est la deuxième réunion du genre depuis les hostilités déclenchées par la rébellion du M23 dans l'est du pays avec le soutien du Rwanda. 

Le gouvernement congolais a réaffirmé sa détermination à défendre l'intégrité de son territoire et déploré comme toujours, l'attitude du Rwanda qui est une stratégie de troubler la paix et la quiétude des populations congolaises. 

« Cet acte constitue une énième agression et une violation délibérée de l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. Cette attitude belliqueuse du Rwanda procède d'une stratégie annoncée et programmée de troubler une nouvelle fois la paix et perturber la quiétude de nos paisibles et innocentes populations. La République Démocratique du Congo est déterminée à défendre chaque centimètre carré de son territoire », dit le compte-rendu du conseil supérieur de la défense.  

Ainsi, Kinshasa exige au Rwanda « de procéder au retrait immédiat de ses troupes sous couvert du groupe terroriste M23 du sol congolais ; au gouvernement de la République Démocratique du Congo de suspendre tous les protocoles d'accords, accords et conventions conclues avec le Rwanda ».   

Il y a un an, la RDC et le Rwanda ont signé à Goma (Nord-Kivu) des accords portant notamment sur la raffinerie de l'Or congolais par Kigali. Plusieurs voix s'élèvent en RDC pour demander la fin de ces accords. 

La rébellion vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses éléments. 

Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines et Kinshasa a clairement accusé Kigali de soutenir cette rébellion. 

Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées en RDC pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda.

Le ras-le-bol des Congolais se fait de plus en plus ressentir en RDC concernant leur insécurité et notamment concernant les ingérences de l'Occident dans les affaires intérieures du pays, mais également de voir que des pays africains continuent de se plier aux volontés des Occidentaux alors que l'Afrique cherche à se défaire de ces néocolons.

3. RDC/Rwanda : l’axe US/OTAN profite du conflit pour entrer militairement en RDC?  

Les États-Unis ont fini par prendre position dans la crise qui oppose le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC). Dans une déclaration dans laquelle il dit être foncièrement préoccupé par la situation, Washington a accusé Kigali de soutenir l’avancée des rebelles du M23. 

« Nous sommes extrêmement préoccupés par les récents combats dans l’est de la RDC et par la présence signalée de forces rwandaises sur le territoire de la RDC », a déclaré ce mercredi, la représentation diplomatique des États-Unis à Kinshasa. « Les comportements provocateurs et les propos incendiaires doivent cesser. De telles actions augmentent le risque de violence et de destruction dans l’est du Congo et nuisent à tous les habitants de la région », a-t-elle poursuivi. 

Condamnant la prise de la cité de Bunagana par des rebelles du M23 dans l’est de la RDC, près de la frontière avec l’Ouganda, la commission des affaires étrangères du Sénat américain affirme que « le soutien rwandais aux rebelles du M23 qui attaquent les civils, les Casques bleus de l’ONU et les Forces armées congolaises dans l’est de la RDC est inacceptable ». 

Elle a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU, la mission onusienne en RDC et le département d’État américain à « enquêter immédiatement ». 

Mardi, la République Démocratique du Congo (RDC) a réuni les diplomates des pays membres permanents du conseil de sécurité des Nations-Unies accrédités à Kinshasa et leur a fait part, de la prise de la ville de Bunagana, près de la frontière avec l’Ouganda, par les rebelles du M23. 

Le représentant diplomatique de Moscou à cette réunion a déclaré que la Russie soutenait Kinshasa dans les « efforts de trouver la solution qui pourrait maîtriser la situation dans l’est de la RDC et dans la région en général ». 

La RDC accuse le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23. Mais Kigali récuse toutes les accusations de Kinshasa. La situation reste tendue malgré les appels de l’Union Africaine et celle de l’ONU à la cessation des violences et à une entame du dialogue pour une résolution pacifique. 

L’offensive rwandaise du M23 en RDC annonce l’entrée en jeu de la coalition militaire UE – OTAN – AFRICOM en Afrique des Grands Lacs 

En 2015, les USA, le Vatican, et l’Union Européenne dont la France et la Belgique, soutenus par le Rwanda avaient tenté un changement de régime au Burundi, par coup d’État militaire appuyé par le réseau de l’ancien dictateur muhima burundais Buyoya Pierre. Souhaitant contrer entre autres le projet de la Chine de la Route de la soie dans cette Afrique des Grands Lacs, notamment la route Dar-Es-Salam en Tanzanie et le Katanga en RDC. 
Le mardi 10 mai 2022, à Abuja au Nigéria, la CEDEAO a annoncé une collaboration avec l’OTAN, alors que, pour le Mali, cette force serait responsable de la déstabilisation en cours du Sahel. 
Pour rappel, en 2011, la coalition OTAN/AFRICOM  avait détruit la Libye dont Khadafi, leader panafricaniste, financier depuis 2002 du projet de défense africaine, soit l’African Standby Force (ASF). Cette coalition militaire occidentale OTAN-AFRICOM, portée haut et fort par la FRANCE et les USA, venait de porter un coup dommageable à l’initiative de la naissance de l’armée africaine ASF, ayant vocation à défendre l’Afrique. 
Au même moment, l’Union Africaine, qui, grâce à Khadafi et à l’Algérie, était devenue quasi indépendante financièrement, est retombée dans la totale dépendance financière des anciennes puissances coloniales occidentales, à travers l’UE. 
Ainsi, l’UE, dès 2004, lançait – African Peace Facility – un programme prévu pour financer à hauteur de 3,5 milliards EUR un projet de défense africaine – Européen – en vue de contrer l’ASF de Khadafi et Mandela, faisant découvrir que la Politique européenne de Sécurité et de Défense repose essentiellement sur l’OTAN, c’est-à-dire une galaxie des USA, visant à contrer l’influence russe, chinoise ou encore iranienne en Afrique. 
Ce dimanche, Tshisekedi Félix, président de la RDC, affirmait dans les médias que la rébellion M23 relancée ces derniers jours dans son pays était soutenue par le Rwanda. L’offensive rwandaise du M23 en RDC fait partie de la stratégie de déstabilisation et de balkanisation de la RDC, mise en place par la coalition UE – OTAN – AFRICOM, en vue de contrer les influences du bloc de l’Est dans cette région africaine. 

Pourquoi l’idée d’envoyer une force africaine, par exemple l’ASF, pour aider la RDC ou le Mali n’est pas évoquée ? 

Au sommet de l’UA à Durban en 2002, l’ASF était née car les dirigeants africains présents avaient vu la nécessité primordiale de défendre les intérêts économiques de l’Afrique face aux prédateurs occidentaux qui commençaient à installer depuis 1996 en Afrique des forces armées – types néocoloniales – tel, pour les USA, l’ACRI qui devenait ACOTA puis AFRICOM, ou RECAMP projet onusien porté par le ministère de la Défense de la FRANCE. Il n’était pas question pour l’Afrique de revivre une 2ème colonisation. L’ASF prit son essor jusqu’en 2011 où la coalition UE – OTAN – AFRICOM finissait de détruire Khadafi, financier de l’initiative. 
De plus, l’UE, avec son – African Peace Facility –, boostée par la France et les USA, à travers des missions onusiennes de forces de paix (Centrafrique, Somalie, Soudan, Mali, Haïti, Côte d’Ivoire, etc.), ont endormi – avec l’argent de nombreuses armées de pays africains de tradition guerrière, devenant peu à peu des armées au service de la coalition UE – OTAN – AFRICOM, ennemi de l’Afrique. 
Aujourd’hui, la coalition UE – OTAN – AFRICOM, projette ensuite, un changement de régime politique en Afrique et dans la région de l’Afrique Centrale. Mais les coalitions militaires africaines se mettent tout de même en place et cette nouvelle guerre entre la RDC et le Rwanda créer de toute pièce par des puissances occidentales sert justement à saper ces alliances. 

Ce mercredi, le président kenyan, Uhuru Kenyatta, a appelé à l'activation de la Force régionale de l'Afrique de l'Est pour pacifier l'est de la RDC. 

Uhuru Kenyatta, Président en exercice de la Communauté des Pays d'Afrique de l'Est (EAC), se dit préoccupé par le dernier développement des hostilités dans l'est de la République démocratique du Congo, en particulier, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Il appelle à l'activation de la Force régionale de l'Afrique de l'Est sous les auspices de la Communauté de l'Afrique de l'Est. 

Cette Force sera déployée dans les trois provinces de l'est de la RDC (Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu) qui doivent être déclarées « Zone exempte d'armes ». 

La Force régionale de l'Afrique de l'Est va travailler en collaboration avec l'armée congolaise ainsi que les autorités locales afin de soutenir le processus de démobilisation. 

Par la même occasion, le président Uhuru Kenyatta annonce que la réunion des commandants régionaux des Forces de défense respectives, coopérant au Processus de Nairobi, prévue le dimanche 19 juin 2022, à Nairobi, devrait finaliser les préparatifs pour entreprendre le déploiement de cette Force régionale. Il a aussi appelé tous les groupes armés nationaux et étrangers présents en RDC de déposer les armes immédiatement et sans condition afin de rejoindre le processus de paix. 

Une force armée régionale et même continentale reste le moyen incontournable pour mettre fin au fléau du terrorisme, mais également, pour empêcher les conflits entre les pays du continent et montrer par la même occasion que l’Afrique n’a pas besoin des interventions militaires des Occidentaux sur le continent. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV