Au sommaire:
1. La construction de raffineries de bauxite en Guinée oppose l’État et les compagnies minières
La Guinée héberge les premières réserves mondiales de bauxite et est le deuxième producteur de ce minerai indispensable à la production d’aluminium. Cependant, le pays ne transforme pas la matière première et ne peut donc pas profiter des bénéfices liés à cette étape de la chaîne de valeur.
En Guinée, la construction des raffineries de bauxite est en passe de devenir l’objet d’un bras de fer entre le gouvernement et les compagnies minières. Le Conseil des ministres réuni le jeudi 9 juin a en effet constaté la fin du moratoire accordé début avril aux exploitants du minerai d’aluminium par le président Mamadi Doumbouya, sans qu’aucun d’eux n’ait soumis des plans de transformation de la production dans le pays.
« En conséquence, le président de la Transition a instruit le ministre des Mines et de la Géologie de signifier aux sociétés concernées qu’à compter de la réception du courrier qui leur sera transmis, qu’elles disposent d’un délai de 10 jours, pour faire parvenir leur chronogramme », indique un communiqué du gouvernement publié le 10 juin.
Alors que la demande des autorités de Conakry ne semble pas recevoir pour le moment un écho favorable auprès des compagnies minières, aucune d’elles n’a non plus communiqué officiellement pour s’y opposer. Il faut dire que la situation est assez délicate, entre les conventions signées avec l’État guinéen qui prévoient effectivement le développement d’une industrie locale de transformation, et les contraintes réelles sur le terrain.
Construire des raffineries signifie engager des investissements de plusieurs millions de dollars dans une juridiction que de nombreux analystes considèrent « à risque ». Par ailleurs, la disponibilité de l’énergie électrique représente une autre contrainte avec laquelle les exploitants doivent composer, même si l’insuffisance du réseau national peut être surmontée grâce à la construction de centrales électriques indépendantes (solaires, hydroélectriques ou au charbon).
« Les projets de raffinerie en Guinée ne bénéficient que de leur bauxite, car tous les autres besoins en matières premières, tels que l’énergie et la soude caustique, doivent être importés », précise Anthony Everiss, consultant principal du cabinet CRU cité par Reuters.
Quoi qu’il en soit, les prochaines semaines devraient apporter davantage d’éléments dans cette affaire, car, après tout, l’État guinéen se trouve en position de force. Le pays est le 2ème producteur mondial de bauxite et le premier en termes de réserves.
2. Les USA préviennent des pays africains contre l’achat de céréales ukrainiennes « volées » par la Russie
N'est ce pas que cela constitue une totale ingérence dans les affaires africaines et qui semble être surtout une tentative destinée à rattraper le coup raté de l'Occident qui en inventant la bio arme Covid-19 s'attendait à ce que l'Afrique plonge, chose qui ne s'est pas produite et que maintenant espère arriver au même résultat par la guerre Russie/Ukraine interposée?
La diplomatie américaine a envoyé des missives à 14 pays, principalement africains, pour les appeler à ne pas acheter des céréales que la Russie aurait « pillées » en Ukraine pour les vendre à son propre profit.
Les Etats-Unis ont prévenu de nombreux pays africains contre l’achat de céréales ukrainiennes qui auraient été « volées » par la Russie en Ukraine, a rapporté The New York Times, le lundi 6 juin, citant des sources diplomatiques.
Des diplomates américains ont confirmé au quotidien que le département d'État a envoyé des missives à 14 pays, principalement en Afrique du Nord et de l’Est, pour les alerter du fait que la Russie pourrait leur vendre des « céréales ukrainiennes volées ».
Plusieurs pays occidentaux ont accusé ces dernières semaines, la Russie de « voler » des céréales ukrainiennes. C’est notamment le cas du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui a affirmé que « des rapports crédibles montrent que la Russie pille les céréales ukrainiennes pour les exporter à son propre profit ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la ministre britannique de l'Agriculture, Victoria Prentis, ont aussi accusé Moscou des mêmes faits.
La Russie a démenti à maintes reprises ces accusations
Cité par The New York Times, Hassan Khannenje, directeur de l'Institut international d'études stratégiques HORN, un organisme de recherche basé au Kenya, a estimé qu’il est « peu probable » que de nombreux pays africains hésitent à acheter des céréales fournies par la Russie, quelle que soit leur provenance.
« Les Africains ne se soucient pas de savoir d'où ils tirent leur nourriture, et si quelqu'un veut faire la morale à ce sujet, il se trompe. Le besoin de nourriture est si grave que ce n'est pas quelque chose dont ils doivent débattre », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « si l’Occident peut fournir des alternatives, les pays africains écouteront cela. Mais faire preuve d’hystérie à ce sujet ne fera que les pousser dans les bras de la Russie ».
A l’issue de son entrevue, le vendredi 3 juin avec le président russe Vladimir Poutine, le président sénégalais, Macky Sall, qui assure la présidence de l’Union africaine (UA), avait indiqué que son homologue russe a « exprimé sa disponibilité à faciliter l’exportation des céréales ukrainiennes ».
Au début de l'entrevue, Macky Sall, qui était accompagné du chef de la Commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a demandé à Vladimir Poutine de « prendre conscience » que l'Afrique était « victime » du conflit russo-ukrainien.
La Russie et l’Ukraine assurent 30% des exportations mondiales de blé, mais entre 20 à 25 millions de tonnes de grains restent bloquées dans les silos ukrainiens en raison du conflit.
Le programme alimentaire mondial (PAM), une agence onusienne spécialisée dans l'aide alimentaire d'urgence, avait estimé récemment que le nombre de personnes souffrant de faim aiguë allait augmenter de 33 millions pour atteindre 47 millions, en raison de la guerre en Ukraine, indiquant que les pays d'Afrique subsaharienne seront les plus touchés par les perturbations des livraisons de céréales.
3. Burkina Faso: la sécurité des sites miniers en débat après plusieurs attaques
On le voyait venir : le coup d'État au Burkina a coïncidé avec un affaiblissement des forces populaires et partant une multiplication d'actes terroristes téléguidés par les services secrets occidentaux non seulement sur les frontières avec le Mali et le Niger, mais encore et surtout dans des régions aurifères. Le But? Dessaisir l'État de son droit de disposer de l'or burkinabé et ce, dans la foulée d'une fronde parfaitement préméditée et planifiée des multinationales. Voici ce qu'en dit RFI :
Après plusieurs attaques en trois jours visant un convoi et des installations des sociétés minières au Burkina Faso. Des faits qui inquiètent les sociétés minières industrielles et aussi les exploitations artisanales de l’or. L’Office national de sécurisation des sites miniers (Onassim), censé assurer la protection des mines, a du mal à mener à bien sa mission. Sur une dizaine de mines industrielles, l’Onassim n'assure que la sécurité sur trois sites. Les autres sociétés ayant déjà contracté avec d'autres services de sécurité, comme la police ou la gendarmerie.
« Plusieurs mines industrielles ont contracté directement avec la Gendarmerie et la Police pour leur sécurité », souligne un spécialiste qui a enquêté sur le sujet. « Ces contrats de sécurisation n’ont pas été automatiquement rétrocédés à l’Office national de sécurisation des sites miniers depuis sa création », soutient un responsable de cette structure.
Avec la mobilisation des forces de défense et sécurité, sur le champ de bataille contre le terrorisme, difficile en ce moment de mettre à la disposition de chaque société minière un nombre important de forces militaires pour la sécurisation de leurs personnels et installations, fait-on savoir.
L’option d’une équipe de sécurité mixte, composée d’acteurs communautaires, de forces de défense et sécurité, est en réflexion. « Dans cette configuration, chaque entité jouera un rôle bien précis », soutient un responsable de l’Onassim.
Les sociétés militaires privées ne sont pour le moment pas autorisées au Burkina Faso, contrairement aux vœux de certaines sociétés minières. « Nous ne savons pas quels types d’armements ces sociétés militaires privées vont utiliser et vu le contexte, il serait difficile d’avoir toujours un contrôle sur ces sociétés », souligne-t-on du côté de l’Office national de sécurisation des sites miniers.