Des sources d’information ont rapporté, samedi 11 juin, que les forces de défense saoudiennes et françaises ont lancé un exercice militaire conjoint intitulé Santol-2 dans le nord-ouest du Royaume.
Le commandant adjoint de la zone nord-ouest pour les affaires opérationnelles, le général de division Khalid ben Mohammed al-Khashrami, a déclaré que l’exercice de plusieurs jours avait pour but de renforcer les liens de coopération et d’action conjointe, et d’échanger des expériences dans les domaines militaires, ce qui contribue à élever la capacité de combat militaire et une coordination accrue entre les forces armées saoudiennes et françaises.
Les équipes auraient utilisé à la fois des munitions réelles et des simulateurs lors de l’exercice. Les deux pays partagent des liens diplomatiques solides.
Selon le rapport annuel sur les exportations d’armes présenté par le ministère français de la Défense, le régime saoudien a été le premier client d’armes françaises en 2020.
La vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite intervient alors que le pays continue de mener des frappes aériennes et des bombardements contre le peuple opprimé du Yémen depuis sept ans.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite a lancé en avril 2015 une offensive militaire au Yémen avec de lourdes attaques aériennes, terrestres et maritimes dans le but de ramener au pouvoir Mansour Hadi, le président démissionnaire du Yémen.
L’agression saoudienne s’est soldée par la destruction des infrastructures du Yémen ainsi que la propagation de la pauvreté, du chômage et des maladies infectieuses dans le pays.
Trois organisations non gouvernementales ont annoncé début juin avoir déposé une plainte devant un tribunal de Paris contre des producteurs d’armes français pour complicité de crimes de guerre au Yémen après avoir vendu des armes à la coalition saoudienne.
« Les frappes aériennes de la coalition ont causé de terribles destructions au Yémen. Les armes produites et exportées par les pays européens, et en particulier la France, ont permis ces crimes », a déclaré Abdul Rashid al-Faqih, directeur exécutif de l’organisation yéménite Mwatana for Human Rights, l’un des trois groupes qui ont intenté des poursuites contre des sociétés d’armement françaises.
« Sept ans après le début de cette guerre, les innombrables victimes yéménites méritent des enquêtes crédibles sur tous les auteurs de crimes, y compris ceux potentiellement complices », a-t-il ajouté.
En vertu de la loi française, l’exportation d’équipements militaires est soumise à un principe général d’interdiction, sauf autorisation du gouvernement, mais cette loi est toujours violée par le gouvernement et les entreprises d’armement.
Les Émirats arabes unis, allié stratégique de longue date de la France, sont impliqués dans la guerre au Yémen qui, selon les Nations unies, a provoqué la plus grande catastrophe humanitaire au monde, tuant près de 400 000 personnes.
La France est devenue le troisième exportateur mondial d’armes en 2020. Une grande partie des armes de la France sont exportées vers des pays accusés de crimes de guerre, de violations des droits de l’Homme et du droit international.
Le partenariat de la France avec des pays comme l’Arabie saoudite, et surtout les Émirats arabes unis, est un exemple flagrant de la violation du droit international depuis des années pour poursuivre cette course aux armements.