L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a commencé la réunion de son Conseil des gouverneurs à Vienne, où le nucléaire iranien devrait se classer au centre des négociations.
L'événement pourrait aboutir à l'adoption d'une résolution anti-iranienne rédigée par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et les États-Unis, pour accuser l’Iran d’avoir refusé de coopérer pleinement avec l'agence.
L'adoption attendue d’une telle résolution intervient à la suite d'un voyage du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, dans les territoires occupés.
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L'Iran avait précédemment mis en garde l'AIEA contre les tentatives permanentes du régime israélien visant à incriminer le programme nucléaire iranien et contre toute influence israélienne sur la prise de décision indépendante de l'agence.
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré : « Ceux qui poussent à une résolution anti-iranienne à l'AIEA seront responsables de toutes les conséquences. »
Le ministère iranien des Affaires étrangères avait également averti qu'il réagirait proportionnellement à toute décision non constructive de l’agence.
S’exprimant sur la réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Saeed Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé que l’Iran réagirait à une éventuelle résolution anti-iranien lors de la réunion.
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Concernant la soumission du projet de résolution au Conseil des gouverneurs de l'AIEA, il a déclaré : « La réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l'AIEA se tient et se poursuivra pendant plusieurs jours. Normalement, deux questions de garanties liées à l'Iran et le rapport de mise en œuvre de PGAC, qui est présenté trimestriellement, ont été à l'ordre du jour.
Khatibzadeh a rappelé : “Malheureusement, le directeur général de l'Agence a soumis à la hâte un rapport. Vu que le troisième cycle de consultations n'a pas encore eu lieu, la conclusion du directeur général au Parlement européen indique qu'une décision ait déjà été prise. Le rapport, indifférent et inexact ignore toutes les actions et réponses techniques de la partie iranienne.”
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a ajouté : « Ce rapport, en plus d'être inexact, ignore les actions de l'Iran et tente de laisser un récit farfelu sur nos plans. Le rapport est basé sur des allégations qui démontrent les traces du régime sioniste. »
Khatibzadeh a déclaré : « Le ministère iranien des Affaires étrangères n'acceptera en aucune façon ce rapport ni l'action de ces trois pays européens avec les États-Unis, qui, contrairement à la diplomatie et à ce qui se passe, tentent de présenter une résolution. Non seulement nous ne considérons pas cette résolution comme constructive, mais nous pensons qu'elle aura un impact négatif sur notre coopération avec l'Agence et sur nos négociations. »
Le haut diplomate iranien évoquant l'opposition de la Russie et de la Chine à cette résolution a déclaré : « Bien sûr, les procédures de l'Agence et du Conseil des gouverneurs sont claires, 35 membres du Conseil des gouverneurs exprimeront leurs points de vue, et l'Iran prendra la parole en tant qu'observateur. »
Khatibzadeh a noté : « Nous espérons que d'après ce qui a été dit, les trois pays européens et les États-Unis se retireront de la mauvaise voie dans laquelle ils se sont engagés. D’autre part, la Chine, la Russie ainsi que l’Iran s’opposent à l’adoption d’une telle résolution. Nous ne préjugeons pas, mais nous réagirons certainement en fonction de ce qui se passera. »
Khatibzadeh s’est également exprimé sur les conséquences de l'adoption de la résolution au Conseil des gouverneurs :
La réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence s'est ouverte aujourd'hui au siège de l'organisation à Vienne. Selon Reuters, les États-Unis et trois pays européens ont soumis un projet de résolution conjointe au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), déclarant que les problèmes non résolus liés à l'uranium trouvé sur des sites non divulgués sont un sujet de grave préoccupation. Les quatre pays ont également déclaré qu'« en raison d'une coopération insuffisante de l'Iran », les différends et les problèmes de garanties restaient non résolus, et ont appelé l'Iran à « accepter immédiatement la proposition de l'AIEA d'un engagement supplémentaire pour résoudre tous les problèmes de garanties restants ».
Dans ce cadre, notre ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait précédemment averti lors d'une conversation téléphonique avec le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell : « Toute action politique des États-Unis et des trois pays européens au sein de l'AIEA entrainera, sans aucun doute, une réaction efficace et immédiate de la part de l'Iran. »
Amir-Abdollahian a également déclaré dans un tweet ce matin : « Si les fondateurs de la résolution anti-iranienne de l'Agence internationale de l'énergie atomique suivent la méthode de la menace, ce sont eux, les responsables de toutes les conséquences. »
Fereydoun Abbasi Dawani, l'ancien chef de l'Organisation de l'énergie atomique de la République islamique d'Iran a déclaré à cet égard : « Un projet devrait être présenté lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, mais la Chine et la Russie réduiront la sévérité de la résolution. Puisque la majorité du Conseil des gouverneurs est avec l'Occident, ils auront un dossier contre l'Iran, pourtant cela n'aura aucun effet sur le processus de négociation ni sur l'économie du pays."
Abbasi a souligné : « le gouvernement doit agir conformément aux dispositions de la loi sur l'action stratégique et contre les exigences de l'Occident, ou en même temps augmenter l'enrichissement à des niveaux supérieurs. Nous devons analyser et examiner ce travail pour montrer la puissance du pays sur cette voie, car l'ennemi a commis des assassinats et des sabotages et l'Iran ne doit pas baisser les bras. »
Nous devons montrer que notre chemin est clair et nous suivrons le chemin de notre progression selon la loi stratégique. Que l'ennemi n'influence pas notre décision stratégique.