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Sanafir/Tiran, ou comment l'Égypte se trahit

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les îles Tiran et Sanafir de la mer Rouge dans le détroit de Tiran, entre la péninsule égyptienne du Sinaï et l'Arabie saoudite. ©Middleeastobserver

L'Égypte a amputé deux de ses îles au profit de l'Arabie Saoudite qui veut les acquérir si Israël le permet, et Israël ne le permettrait qu'au prix d'une normalisation en ouvrant son ciel à Israël ? Voilà ce que sont les coulisses des discussions en cours entre MBS et Israël, profiter de la trêve avec Ansarallah pour renforcer les liens. Mais dans quel but ? Évidemment pour remettre les compteurs à zéro au Yémen ou pour lancer des frappes via le ciel saoudien contre l'Iran. Mais est-ce aussi simple que cela peut paraître sur le papier ?

"Israël acceptera de nouveaux accords de sécurité qui permettront à l'Égypte de transférer le contrôle de deux îles stratégiques de la mer Rouge à l'Arabie saoudite", rapporte jeudi le Jerusalem Post.

Le Jerusalem Post a rapporté que le président américain Joe Biden, lors de son voyage dans la région à la fin du mois, ferait part d'un accord conclu par Israël pour transférer les îles stratégiques de Tiran et Sanafir du Caire à Riyad.

Selon le JPost, Israël autorisera le transfert en Égypte d'une force d'observation multinationale stationnée sur les îles de Tiran et de Sanafir qui assure la liberté de navigation dans le détroit de Tiran.

Le journal écrit qu'en échange de l'autorisation accordée aux compagnies aériennes israéliennes de traverser son espace aérien, l'Arabie saoudite ne souhaite pas que ces forces restent sur les îles après le transfert de contrôle.

L'annonce de l'accord coïncide avec des rapports faisant état de mesures américaines visant à renforcer la coopération entre l'Arabie saoudite et Israël.

En 1950, l'Arabie saoudite a cédé à l'Égypte le contrôle des deux îles, qui sont les principaux points d'entrée des ports d'al-Aqaba et d'Eilat. Les îles sont ensuite devenues civiles dans le cadre du traité de paix de 1979 entre Tel Aviv et l'Égypte.

Citant la coopération de longue date entre Riyad et Tel Aviv dans le domaine de la sécurité et du renseignement, le site Internet Al-Arabi Al-Jadeed a cité des diplomates égyptiens affirmant que des consultations tripartites étaient en cours pour régler le statut des deux îles et rendre leur propriété à l'Arabie saoudite dès que possible.

Selon le traité de paix de 1979 entre l'Égypte et le régime sioniste, les îles de Tiran et Sanafir doivent être démilitarisées avec la présence de forces d'observation multinationales dirigées par les États-Unis.

Malgré les protestations publiques en Égypte, le parlement égyptien en juin 2017 et la Cour suprême égyptienne en mars 2018 ont approuvé un accord visant à transférer la propriété et la souveraineté des deux îles à l'Arabie saoudite, mais cet accord nécessitait également le consentement et l'approbation du régime sioniste en raison de l'accord de 1979.

Le régime sioniste a exprimé son accord de principe pour transférer la propriété des îles à l'Arabie saoudite en cas d'accord entre l'Égypte et l'Arabie saoudite sur le maintien de la force d'observation multinationale, mais cette question n'a jamais été finalisée, car plusieurs questions sont restées en suspens, notamment la véritable mission de la force multinationale.

Les médias israéliens ont rapporté que des dizaines d'hommes d'affaires et d'innovateurs technologiques israéliens se sont rendus en Arabie saoudite pour discuter des investissements saoudiens dans des entreprises et des fonds communs de placement israéliens.

Bien qu'il n'existe pas de relations diplomatiques officielles entre Israël et l'Arabie saoudite, les relations secrètes entre les deux parties se sont améliorées ces dernières années. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane estime que le régime israélien est un partenaire stratégique pour l'Arabie saoudite dans la région.

Bien que l'Arabie saoudite refuse de signer un accord visant à normaliser les relations entre Israël et les États arabes, Riyad semble avoir donné le feu vert à Bahreïn pour qu'il se joigne aux accords.

En pleine signature de l'accord d'Abraham, qui a bien sûr échoué dans la pratique, l'Arabie saoudite a autorisé les compagnies aériennes israéliennes à utiliser son espace aérien pour desservir les Émirats arabes unis et Bahreïn.

Depuis lors, des accords dans les secteurs civil et de la défense ont été signés entre Israéliens et Saoudiens en Europe et dans d'autres pays, y compris des accords de plusieurs millions de dollars dans le domaine des technologies agricoles et de l'eau.

 

 

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV