Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali : un an de la Transition, le pays est respecté !
Il y a un an, la transition malienne prenait un nouvel envol avec le début de la présidence de Assimi Goïta. En effet, suite à un remaniement ministériel mouvementé, le colonel Goïta, alors Vice-président et ses compagnons ont décidé mettre fin à la présidence controversée de Bah N’Daw, le 24 mai 2021. Dès lors une nouvelle page s’ouvre pour le Mali et pour la transition avec l’arrivée à la Primature de Choguel Maïga, président du MPR et premier responsable du M5, un mouvement qui était au-devant de l’insurrection populaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Après, la prestation de serment de Assimi Goïta et la formation d’un nouveau gouvernement des balises ont été posées dans certains domaines clés : l’équipement de l’armée, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, la restauration de la souveraineté du pays et la relance de l’économie et de l’agriculture à travers la filière coton. Un an après, qu’est-ce qui a été fait après la rectification de la trajectoire de la transition malgré l’embargo qui frappe le Mali ?
Les impacts de la « Rectification » se font surtout sentir dans le domaine de la défense et de la sécurité. Dans ce domaine, les autorités se sont fixé pour objectifs fondamentaux la reconquête du territoire national avec l’intensification des opérations militaires. L’équipement de l’armée par la diversification du partenariat entre le Mali et d’autres pays, particulièrement la Russie, le recrutement massif au sein des différents corps, l’amélioration des conditions des hommes… ce sont là, entre autres, priorités des nouvelles autorités. Objectifs : reconquérir le territoire national et sécuriser les populations.
Aussi, par conformément au premier axe du PAG (Programme d’action gouvernemental), à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, l’armée a adopté une position plus offensive et s’est efforcée de combler le vide sécuritaire laissé éventuellement avec la présence de départ de Barkhane et Cie. Le renforcement des capacités des FAMA s’est poursuivi, notamment avec « le recrutement de 6 000 éléments, l’acquisition de 9 aéronefs, la réalisation de 11 500 patrouilles de sécurité, la construction et l’opérationnalisation de 43 postes de sécurité, 41 Postes de sécurité à Bamako, I Poste de sécurité de Koulikoro – Tanabougou), et la construction de 26 unités de sécurité ont été effectuées. Ce n’est pas tout, il faudrait aussi capitaliser le renforcement des effectifs des forces paramilitaires avec le recrutement de 4 250 agents (3 250 au compte de la Police nationale et 1 000 pour la Protection civile), et l’acquisition de 52 ambulances type Véhicule de secours et d’assistance aux Asphyxiés et Blessés (VSAB) et d’autres matériels et équipements majeurs pour les forces de défense et de sécurité. Nous enregistrons également des actions de renforcement du cursus de formation à savoir, l’ouverture de l’École de Guerre du Mali (EGM) et la réouverture de l’École Militaire d’Administration le 1 er octobre 2021, après deux ans de fermeture.
S’y ajoutent le désarmement et le recrutement spécial de 2 481 ex-combattants issus des Groupes d’autodéfense.
Dernièrement, une offensive réussie de l’armée malienne a permis de neutraliser plus d’une dizaine de terroristes. Rassemblés dans une forêt près de Boni, les groupes de terroristes de la Katiba du Serma appuyés par des éléments de la Katiba du Macina et de Ansarul du Burkina voisin ont été bombardés par l’armée de l’air selon plusieurs sources concordantes. Selon des informations de sources locales, ces éléments terroristes qui avaient occupé tous les points stratégiques menant à la ville de Boni avaient fait retourner tous les véhicules de transport qui passent par Douentza. Il nous revient que les FAMa ont frappé un attroupement des terroristes autour de leurs véhicules et autres armes de guerre au niveau de la forêt Niarangou.
Au nom de la souveraineté du Mali, le colonel Assimi Goïta et son gouvernement ont posé plusieurs actes forts dont, entre autres, l’adoption d’une nouvelle politique basée sur le respect du Mali et de sa souveraineté. Cette politique a, entre autres, conduit au retrait des forces françaises, à la rupture des accords de défense avec Paris, à la suspension de médias propagandistes français (RFI et France 24), à l’expulsion du Représentant spécial de la CEDEAO au Mali, de l’ambassadeur de France au Mali, à l’interdiction faite au contingent danois de la force Takuba d’opérer dans le pays, le retrait du Mali du G5-”France-Sahel”… Ce sont là, autant d’actes forts et de décisions qui ont marqué les esprits et bouleversé les rapports entre le Mali et certains pays comme la France. Des actes forts appréciés au Mali et à travers le monde. Le Mali se fait désormais respecter !
Avec la Cedeao, la situation est tout autant tendue avec la décision de l’organisation sous régionale d’imposer le 9 janvier 2022 des sanctions économiques et financières au Mali. Lequel n’a pas tardé à répliquer par la suspension des relations diplomatiques, fermeture d’ambassades, suspension des transactions commerciales avec les pays membres (Cedeao), fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Les autorités maliennes ont continué avec cette politique de fermeté avec la décision, le dimanche 15 mai 2022, du retrait du Mali de tous les organes et instances du G5-Sahel, y compris la Force conjointe… Cette décision intervient après celle du retrait le 17 février 2022, des forces Barkhane et Takuba du territoire malien.
Ce sont ces actes forts qui ont permis au Mali de se reconstruire comme il se doit. Depuis un an, ce sont plus d’une centaine de milliers de Maliens déplacés qui avaient fui leurs villes et villages à cause des terroristes et de Barkhane, qui ont regagné leur domicile. Avec tout ça, les résultats sont bien là, et peu importe les réflexions déplacées et les nombreuses tentatives de sabotage provenant de la France ou de ses alliés, le Mali est devenu un rempart de taille face au néocolonialisme et les autres pays d’Afrique vont suivre le mouvement. Dernièrement, en Afrique du Sud, une grande manifestation a encore eu lieu devant l’ambassade de France à Pretoria pour condamner la présence et l’ingérence française sur le continent africain.
L’embrasement ne fait que commencer. Et si la France continue de faire la politique de l’autruche, elle ne fait que se ridiculiser à travers le monde.
2. Tchad : la nouvelle base arrière de la France ?
La répression, au Tchad et les nombreuses actions de la France sur ses anciennes colonies visent prioritairement à favoriser entre autres l'essor de son économie. Mais s’étant fait littéralement éjecter du Mali et de la Centrafrique, la France continue ses tentatives de déstabilisation de certains pays, mais cette fois-ci depuis le Tchad.
Selon certaines sources d’information, une filiale historique d'une entreprise publique française a cartographié une partie du Cameroun à l'insu des Camerounais depuis le Tchad. Ce qui voudrait dire que le Cameroun se trouve être la cible directe de Paris ? Dernièrement, le Cameroun a recruté plus de 10 000 nouveaux soldats dans l’armée nationale, est-ce une manœuvre d’anticipation a une guerre contre le Cameroun depuis le Tchad ?
C’est une tendance de fond géopolitique qui est à peine traitée par les médias français dominants, sauf quand il s’agit de faire dans du complotisme et de pointer du doigt les manœuvres de déstabilisation de la Russie. Un vent de révolte contre la France souffle dans l’ancien pré carré colonial et postcolonial.
Dans les pays du Sahel comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où la lutte contre le terrorisme pilotée par Paris ne règle rien, mais semble aggraver les problèmes. Le Tchad, cœur militaire d’un Empire en décomposition suite aux nombreuses ingérences de l’Élysée où de puissantes manifestations contre l’action de l’ancienne puissance coloniale ont eu lieu ces derniers jours.
On se demande forcément jusqu’à quel point la France est impliquée pour être regardée par la rue tchadienne comme un acteur de politique intérieure.
De plus, le Tchad fait lui-même partie des pays que la France compte déstabiliser pour en faire une base arrière des groupes rebelles et terroristes.
Le président du Conseil militaire de transition Mahamat Idriss Deby s'est exprimé le 28 mai à la 16ème session extraordinaire de la conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine sur le terrorisme et les changements inconstitutionnels.
Mahamat Idriss Deby a prévenu que « le terrorisme constitue de nos jours un des défis majeurs qui met en péril nos États et exige une réponse urgente et concertée à l’échelle continentale, voire mondiale ».
« La gravité de la situation sécuritaire qui prévaut aujourd’hui au Sahel et autour de mon pays, le Tchad, a pour principale cause l’expansion du terrorisme et les trafics illicites en tous genres y sont liés, notamment la circulation des armes de tout calibre, des munitions et de la drogue », a indiqué le chef de la transition tchadienne.
Pointant la déstabilisation généralisée du Sahel comme étant la conséquence directe de la crise libyenne, Mahamat Idriss Deby a relevé que « le sud de la Libye, devenu une zone de non-droit, sert encore et toujours, de repaire de terroristes et de bandes criminelles. »
« Feu Président Idriss Déby Itno (paix à son âme), fut le premier à alerter sur les risques d’une vaste déstabilisation du Sahel. Il n’a pas manqué de souligner, à toutes les occasions, l’urgence d’une solution à la crise libyenne pour stabiliser le Sahel », a-t-il dit.
Les États du Sahel et du bassin du Lac-Tchad, affectés par le terrorisme, consacre chacun, entre 18 à 32% de son budget à l’effort sécuritaire au détriment des secteurs clés, comme la santé, l’éducation, l’eau potable, l’agriculture, l’élevage, les infrastructures, l’énergie, etc.
Les conséquences des attaques terroristes sont immenses : des milliers de vies humaines emportées tant parmi les soldats engagés sur le terrain que les populations civiles, victimes des massacres les plus cruels et des déplacements forcés à grande échelle.
Malgré une mutualisation des efforts, les groupes sont toujours actifs et déterminés, plus que jamais, à étendre leur champ d’action hors du Sahel. La multiplication des attaques terroristes contre les pays côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, en est une parfaite illustration. Ces groupes font aussi des ravages énormes loin du Sahel, notamment dans la Corne de l’Afrique, au Mozambique et en RDC.
Face à cette guerre asymétrique qui ne connaît pas de frontière, « une mobilisation urgente et conséquente de tous nos États est un impératif », exhorte Mahamat Idriss Deby. À ses yeux, il importe de mettre l’accent sur la mise en place d’une nouvelle stratégie plus adaptée au contexte pour relever ce défi.
Un continent uni face au terrorisme et au néocolonialisme, c’est ce qui permettrait au continent africain de connaitre la paix.
3. Cameroun : Yaoundé se tient prêt face une guerre !
En Afrique, les armées nationales ne sont plus dans la posture défensive, mais bien offensive !
En Afrique, les armées nationales ont quitté le mode défensif. Fini l’époque où elles se faisaient passer pour des armées faibles et qui ne pouvaient sois-disant rien faire sans l’assistance d’une puissance occidentale.
Au Mali par exemple, depuis la mise à la porte de l’armée française, les FAMAs ont repris les rênes de la guerre contre le terrorisme, inspirant par la même occasion, beaucoup d’autres peuples africains qui sont également prêts à rejoindre l’armée nationale pour défendre leur patrie. En Éthiopie, nous avons également pu constater le même phénomène lorsque la guerre contre les rebelles dans la région du Tigré à commencer, l’élan patriotique a pris le dessus et beaucoup d’Éthiopiens ont rejoint l’armée fédérale afin de sécuriser le pays.
On assiste visiblement au même élan patriotique au Cameroun.
Dernièrement, on a assisté à un recrutement de près de 10 000 militaires dans l’armée camerounaise.
Ce sont 1 080 sous-officiers, 3 000 gendarmes et 5 330 soldats et matelots de 2e classe… Au total, 9 410 nouvelles recrues vont endosser l’uniforme dans les semaines qui viennent. Ils constituent le contingent du dernier recrutement de l’armée camerounaise, le plus important jamais réalisé par les forces de défense. Évaluée à environ 50 000 membres, l’armée est confrontée depuis près d’une dizaine d’années à une série de crises sécuritaires qui mettent ses effectifs à rude épreuve.
Dans le nord du pays, la lutte contre la secte Boko Haram, qui s’est intensifiée au milieu des années 2010, n’a toujours pas connu son épilogue. Et dans l’Est, la frontière avec la Centrafrique, en proie à des incursions sporadiques de groupes rebelles en territoire camerounais, fait partie, avec le grand banditisme, des points d’attention majeurs des forces de défense.
Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le conflit armé qui oppose l’armée aux milices séparatistes des « Ambazoniens » soutenues ouvertement par Washington continue de faire rage surtout depuis l’arrivée de Daech dans le nord du Nigeria. Si le nombre d’affrontements directs semble avoir considérablement baissé, la multiplication des kidnappings avec demande de rançon fait peser une nouvelle menace dans ces régions déjà éprouvées par la crise qui a démarré en 2016. Surtout qu’avec l’annonce, il y a plus d’un an, du patron de la DGSE comme quoi les groupes terroristes vont s’étendre du Sahel vers les pays de la côte du golfe de Guinée et aussi la volonté de Washington de prendre le monopole de la région, les pays africains se mettent sur leur garde.
Pour les Africains, la menace la plus prégnante réside dans l’expansion apparemment irrépressible du fléau terroriste. En dépit des efforts déployés pour l’endiguer, le mal gagne du terrain chaque jour un peu plus, au point qu’il serait permis de penser que sa fulgurance et son imprévisibilité seraient proportionnelles au volume et à la qualité des moyens engagés.
Au sol, il en va tout autrement. Faute de quoi nous devons nous demander ce qu’il serait advenu de l'Afrique, sans le concours de nos vaillantes populations, elles dont le patriotisme et la perspicacité permettent aux Forces de Défense et de Sécurité d’avoir un coup d’avance sur l’ennemi.
Si les résultats de cette autonomie d’action parlent d’eux-mêmes, ceci n’est manifestement pas du goût des puissances coloniales. Pas étonnant.
Quelque opportunes qu’elles soient, le reproche sera toujours adressé aux États d’avoir librement choisi leur propre voie.
La mobilisation prime. Surtout que l’hypocrisie, les mensonges et le deux poids deux mesures légendaires de l’Occident visent particulièrement le continent africain.
L’expansion de l’armée camerounaise, malienne, éthiopienne et autres, montrent particulièrement l’implication des populations et leurs volontés accrues de vouloir à tout prix compter sur eux-mêmes pour régler les problèmes de sécurité dans leur pays. Car les Africains ont bien compris que le terrorisme ou les rebelles sont soutenus par les mêmes États occidentaux qui déclarent vouloir lutter contre l’insécurité sur le continent africain. C’est aux Africains de libérer leur continent de ses ennemis et à personne d’autre.