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Zoom Afrique du 26 mai 2022

Gabon: la France bientôt expulsée?

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Actualité en Afrique :

  • Sénégal : l’opérateur télécoms Free construira et hébergera une nouvelle passerelle satellite pour Avanti
  • Ghana : face à une inflation à 23,6 %, la Banque centrale relève son principal taux directeur de 200 points de base

  • Ouganda : le Parlement s’engage à soutenir l’exploitation pétrolière, face à la pression écologiste

  • Kenya : le gouvernement ordonne l’arrêt de l’exploitation d’or à Kom

Analyses de la rédaction :

Niger : la Turquie, marionnette de l’axe US-OTAN ?

On s’y attendait depuis que le Mali a mis à la porte Barkhane et ses paires otaniens, qu’il leur a fermé son ciel, et qu’il a rompu ses accords militaires qui n’étaient à vrai dire que sorte de « fardeau » pour aliter l’armée nationale et permettre aux terroristes made in Barkhane dit jihadistes de mieux tuer les Maliens et de mieux permettre aux multinationales de piéger leurs richesses : 

Que se passe-t-il au Niger à peine quelques semaines après le « redéploiement » des forces de l’OTAN dans ce pays ou mieux dire, l’occupation territoriale du pays ? Disons que l’affaire ukrainienne et la tournure que prennent le débâcle des troupes occidentales après la perte de Marioupol et la reddition des dizaines d’officiers voire des généraux américains, français et otaniens sur quoi la Russie trop généreuse sans doute a gardé un total silence, semble avoir décidé les occidentaux dont l’empire est en miette à rallumer la mèche de la guerre au Sahel, car déjà cette guerre ukrainienne a permis une certaine relance de leur industrie d’armement.

Des réseaux de trafic d’armes et de terroristes sont sur le point de s’organiser à l’heure qu’on parle en Europe de l’Est pour les envoyer, dixit des sources bien informées vers le Sahel et c’est là que les mouvements de troupes occidentales au Niger dit réorganisation prend son sens. Également quand ont lit une information comme la suivante il faut s’en alarmer…

« Le Niger a reçu le week-end dernier des drones turcs. Six Bayraktar TB2 ont été livrés à l’aéroport de Niamey. Il s’agit d’une première partie d’un contrat d’armement passé en novembre qui prévoit aussi l’achat par le Niger d’avions légers et de véhicules blindés. Avec cet achat les capacités aériennes du pays montent d’un cran, et Niamey en profite pour diversifier ces partenaires dans le secteur de la défense. Les drones turcs ont une portée de 150 kilomètres, une autonomie de 20h et peuvent être armés… Un outil donc fort utile pour la lutte antiterroriste ». « Ces drones complètent les capacités de surveillance du Niger, explique une source sécuritaire française dans la région, mais il faut maintenant mettre en place tout le système qui permettra leur utilisation ». Comprendre ici : la formation de pilotes et d’agents d’analyse des images, la maintenance des appareils, la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées, etc.

D’après une source sécuritaire nigérienne, l’aménagement d’une base aérienne pour accueillir ces drones est déjà à l’étude. « Avec cet achat, le Niger diversifie surtout ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme », explique Pieter Wezeman, de l’Institut de Stockholm de recherche sur la paix. Le président Mohamed Bazoum s’appuie ainsi sur la solidarité entre États musulmans, alors qu’il est parfois critiqué pour son alliance sans faille avec la France.

Les drones Bayraktar arrivent au Niger et au Sahel comme annonciateur des conflits à l’ukrainienne, et ce, au prix du sang des Africains qui ont déjà payé lourd les aventurismes occidentaux depuis 2013 date de l’occupation du Mali.

Mais le peuple nigérien ne tolérera aucune sorte d’ingérence et de tentatives de déstabilisations. La souveraineté du continent africain doit arrêter d’être constamment bafouée, les Africains ne comptent plus se laisser faire et montrent qu’ils sont prêts à défendre leur pays et leur continent face au néocolonialisme.

Gabon : la France bientôt expulsée ?

Il était temps que le Gabon rompe avec la France, mais pourquoi ?

En effet, plus que tout autre pays africain, le Gabon a toutes les raisons du monde de vouloir s’éloigner de la France.

En commençant par le coup d’État du décembre 2021, où des militaires de la Garde républicaine ont pris d’assaut la Radio nationale pour lire un communiqué où ils ont annoncé vouloir mettre en place de façon imminente un « Conseil national de la restauration » et en passant par l’affaire de son ex-bras droit, Brice Laccruche Alihanga qui a été condamné par le tribunal de Libreville à cinq ans de prison fermes pour « délivrance indue de documents administratifs », et en ajoutant également son kidnapping en 2018, affaire dans laquelle la France l’a fait kidnapper en plein vol vers l’Arabie saoudite puis l’a pris en outrage au terme d’une saga incroyable qui a duré plus d’un an, mais qui a fini par échouer Ali Bongo a plus d’une raison de tourner le dos à la France.

Tout ceci a clairement mené Bongo à choisir le Commonwealth. Mais le fait qu’il interdise les manifs anti-françaises n’en reste pas moins contradictoire.

« Ce devait être une manifestation pacifique pour protester contre la présence de l’armée française et plus globalement contre la politique de la France au Gabon. Mais les autorités ont interdit cette marche qui devait se tenir à Libreville, et qui avait été organisée par une partie de l’opposition et de la société civile.

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur gabonais Lambert Noël Matha a tenu à rappeler que des accords de coopération et de défense lient Libreville et Paris, qui par ailleurs, entretiennent d’excellents rapports diplomatiques, selon ses propres termes. »

Les Gabonais tout comme les autres Africains en ont assez de l’occupation et du colonialisme français et ils ont droit de l’exprimer alors pourquoi le leur interdire ? En effet, c’était il y a quelques mois que le Gabon présidé par Ali Bongo, a annoncé une adhésion de son pays au Commonwealth. Il semblerait que cette décision n’a rien apporté au pays que des exactions de plus, des exactions, qui font élever de plus en en plus de voix contre les multinationales. 

Mais dans la foulée, il faut également dire que le Gabon était parmi les pays qui n’ont pas hésité à voter contre l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme, ce qui n’a évidemment pas plu à la France.

Un message clair de soutien à Moscou dans le conflit russo-ukrainien, alors que l’Occident — Washington, Paris et Berlin en tête — tente de faire pression sur les pays africains pour que ces derniers soutiennent les sanctions contre Moscou.

D’un autre côté, une session de la commission mixte permanente de sécurité transfrontalière entre le Cameroun et le Gabon s’est ouverte mardi à Yaoundé, capitale camerounaise, a-t-on constaté sur place.

Couplés à ceux de la commission ad hoc des frontières, les travaux, qui dureront trois jours, devraient se pencher sur les mécanismes de régulation des flux humains, économiques et commerciaux entre les deux pays qui partagent une frontière terrestre de quelque 300 kilomètres avec parfois des familles communes situées de part et d’autre de ladite barrière.

La commission mixte permanente de sécurité transfrontalière a été instituée en septembre 2012 avec pour but de permettre aux ressortissants des deux pays, surtout ceux vivant en zone frontalière, de pouvoir circuler sans avoir besoin d’un passeport, mais également de combattre le phénomène du braconnage.

Le Gabon semble se rallier petit à petit aux coalitions interafricaines et miser sur des coopérations entre pays voisins, plutôt que de faire confiance aux instances occidentales.

Là où les décisions gabonaises agacent, c’est que les relations entre la France et le Gabon s’étaient réchauffées en 2021, malgré la procédure d’adhésion au Commonwealth de la part d’Ali Bongo. Paris avait même été le principal soutien de Libreville pour l’obtention d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

D’un autre côté, les échanges entre le Gabon et le reste du monde ont progressé de 3,6 % à 4 494,2 milliards de FCFA, en lien avec les commandes de la Chine, l’Inde, la France et l’Italie. Si de manière globale le flux des échanges a enregistré une baisse évaluée à 1201,5 milliards de FCFA, la Chine conserve sa position de partenaire privilégié du Gabon en matière d’importation et d’exportation. 

Une seule raison pourrait expliquer l’interdiction de manifestations anti-française : Bongo voit un dangereux shift power qui se fait entre les colonialistes français et les criminels de guerre anglo-saxon et il veut faire un numéro d’équilibriste... Mais visiblement un mauvais numéro. Il serait peut-être temps que le Gabon prenne exemple sur des pays comme le Mali, où les décisions prises ont anéanti toute présence interventionniste, que ce soit du côté français, américain ou otanien.

RDC : les combats continuent entre le M23 et l’armée congolaise

Les combats entre l’armée congolaise et le mouvement rebelle du M23 se sont poursuivis toute la journée ce mercredi 25 mai. Des combats qui se sont déroulés à proximité de Goma, l’une des principales villes de l’est du Congo, dans une zone frontalière avec le Rwanda - pays qui a affirmé lundi que des tirs de roquette congolaise avaient été tirés par l’armée congolaise sur le sol rwandais. Une situation explosive qui réveille d’anciens traumatismes.

Que se passe-t-il en RDC ? Réponse avec Luc Michel, géopoliticien, à ce sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV