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L’interview piège de TV5 avec le président nigérien n’est rien qu’un fiasco... Le président envoie balader le journaliste...
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali/Sénégal : une union pour briser l’embargo
Partis de Dakar le 16 février dernier, 18 Sénégalais panafricanistes ont marché 1360 km pour arriver à Bamako. Une arrivée après 40 jours de marche célébrée par des Maliens avec des chants. Pour ces Sénégalais, c’est une manière de soutenir le peuple malien qui subit actuellement les lourdes sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa. Ils ont été reçus par le président malien Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel Maïga ; et déclarés citoyens d’honneur du Mali. Dans une déclaration lue à la mythique place de l’Indépendance à Bamako, l’activiste Dj Keeman a affirmé que « cette décision de faire, à la sueur de leur front, la jonction entre le Sénégal et le Mali était une puissante manifestation de leur idéal panafricaniste ».
De son côté, les propos de Diop prouvent à quel point le Mali est décidé et déterminé à briser l’embargo, quitte à préparer le terrain à un retrait du Mali du FCFA parallèlement à la guerre que mènent la Russie et les états comme l’Iran contre l’impérialisme.
Alors que le peuple africain avance main dans la main dans une lutte sans précédente contre l’occupation étrangère, l’administration Biden dit vouloir consulter les dirigeants africains sur la réponse diplomatique à l’offensive russe en Ukraine et s’employer à atténuer les effets économiques du conflit sur le continent.
« Nous cherchons une réponse africaine forte à l’agression russe et nous saluons l’occasion de nous associer avec le Sénégal et d’autres (pays) Africains sur la réponse à l’agression russe, mais aussi sur les moyens de faire face aux implications globales » du conflit, a dit à des journalistes l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’Union africaine, Jessica Lapenn.
Ces déclarations sont d’autant plus ridicules quand on sait ce sont ces mêmes États-Unis et leurs alliés qui ont pendant des années pillé les ressources du continent africain, affaibli les capacités économiques et tenté d’isoler les pays africains en les rendant dépendants des multinationales. De plus, le fait d’avoir choisi le Sénégal comme première destination de « coopération » dans le cadre de la guerre en Ukraine, prouve encore une fois l’hypocrisie occidentale, quand on sait que le Sénégal, était l’un des pays africains qui se sont abstenus lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution qui exigeait « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ».
Près de la moitié des pays africains s’étaient abstenus ou n’avaient pas voté lors des deux votes.
Par ailleurs, le Sénégal vient encore une fois d’insister sur ses liens étroits avec le Mali, pays qui a mis plus d’une gifle à l’axe occidental. Tout ceci laisse croire que la panique à Washington, a poussé les autorités américaines à frapper encore une fois à la porte du Sénégal, coup d’épée dans l’eau bien sûr !
Il est vrai qu’en plus de dix ans d’existence, l’Africom qui siège à Dakar n’a jamais pu obtenir les objectifs souhaités qui étaient de transformer ce pays en une base grandeur nature des opérations de déstabilisation contre les pays de l’Afrique de l’Ouest et ceux du Sahel. Le Sénégal s’est même transformé en un lieu d’aide et de contribution au contournement des sanctions US contre les États indépendants.
Une chose est sûre, dans cette sous-région ouest-africaine, voire au niveau africain, tous les observateurs et experts militaires s’accordent à reconnaître que le Sénégal est, depuis l’accession au pouvoir du président Macky Sall, une puissance militaire qui a déjà montré ses preuves sur tous les théâtres d’opérations.
De son côté, les Famas, ont enregistré leur premier record depuis que Barkhane, grand complice des terroristes takfiristes au Sahel a fait place nette et a quitté les lieux.
200 terroristes ont été « neutralisés » d’un seul coup par les soldats maliens, équipés depuis peu par des armements russes, et bénéficiant de temps à autre de conseils de leurs amis algériens.
Et cette victoire ne s’est pas produite dans n’importe quelle région, c’est à Mopti, là où l’axe France-Otan a si ardemment travaillé pour en provoquer le déplacement de la population. Mais cette grande victoire militaire ne va pas sans une victoire de caractère économique.
L’échec de l’embargo de la CEDEAO est consommé depuis que les chiffres prouvent une hausse des exportations du Coton du Mali, des exportations rendues possibles par l’appui des populations sahéliennes, qui se moque des sanctions occidentales.
C’est le cas des Sénégalais, des Mauritaniens et autres qui ont tenu à manifester leur solidarité cette semaine en organisant une grande marche de soutien au Mali.
2. Niger/Bazoum : l’Occident prend cher
C’est assez futé de la part du président nigérien de vouloir esquiver les réponses aux questions très précises du journaliste de TV5, média pour le reste parfaitement colonialiste comme le sont RFI et AFP. En fait, le journaliste veut arracher au président une condamnation de la « junte malienne » alors que ce dernier vient d’entrer dans une phase parfaitement inattendue en faisant armer l’armée de l’air malienne de radars de surveillance sophistiqués, de missiles et d’hélicoptères made in Russie.
Évidemment, les propos du prédisant contre la junte est important pour la France dans la mesure où la base d’Agadez récemment le théâtre du déploiement des B-52 américains pose désormais comme ligne de front anti-alliance Afrique-Russie.
Mais Bazoum au lieu de condamner Goita et son équipe, s’en prend subtilement à Barkhane, à ses promesses non tenues, et surtout à cet état d’encerclement qu’il a imposé au peuple du Mali, état dans lequel il lui dit, « cours ou tu dois mourir »
La déception du journaliste devra être grande puisque Bazoum n’a pas condamné la junte.
Vient ensuite une seconde question, dans laquelle le journaliste de TV5 cherche à faire dire à Bazoum ce qu’il n’a jamais dit clairement à savoir une demande pour le redéploiement de Barkhane expulsé du Mali au Niger.
Mais là encore, le président dont l’homologue burkinabé a été renversé pour cause de ses idées trop indépendante et souverainiste, esquive encore !
« S’agissant du redéploiement qu’il souhaite de la force Barkhane du Mali vers le Niger, il a indiqué que des pourparlers formels allaient commencer bientôt. Avec, selon lui, un objectif pour le Niger : « La seule chose que nous devons à notre population et sur laquelle elle s’attend à ce que nous fassions quelque chose, c’est de lui assurer sa sécurité, a-t-il assuré. Quels sont les moyens que nous pouvons utiliser ? Avec qui pouvons-nous nous organiser ? C’est notre affaire à nous ! »
À travers ces phrases ce qui saute aux yeux c’est une ferme critique de la puissance d’occupation.
À qui Bazoum reproche-t-il son incapacité et son refus de ramener la sécurité ?
Et ensuite c’est là qu’il s’écarte effectivement de la puissance d’occupation en se référant directement aux prérogatives de l’état nigérien quand il dit « Avec qui pouvons-nous nous organiser ? C’est notre affaire à nous ! »
Pour lui le sentiment anti-français grandissant en Afrique n’est pas un sujet. En termes forts, il a insisté pour dire que ce que les Nigériens attendent d’abord de lui, c’est qu’il soit « efficace » et que ses promesses soient tenues.
L’interview piège de TV5 fini sur un fiasco quand le président jette à la figure de la force d’occupation sa non-efficacité en termes de lutte contre le terrorisme.
3. Somalie : Atmis, nouvelle force de déstabilisation ?
Une force plus mobile, plus offensive, avec un volet politique renforcé et pour objectif de quitter la Somalie d’ici deux ans, c’est la promesse d’Atmis, la nouvelle force de maintien de la paix conduite par l’Union africaine de transition en Somalie dont le mandat a été approuvé jeudi par les Nations unies. Mais la mise en application de ces nouveaux principes laisse sceptiques les spécialistes de la Somalie.
De quoi s’agite-t-il exactement cette nouvelle force ? Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.