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Rabat dit non à l'investissement israélien dans l'industrie aérienne (Moniban)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Hélicoptères Apach à la disposition de l'armée royale marocaine. ©Atalayar

Avec toutes les bonnes volontés du monde, les Iraniens ne comprendraient pas en quoi ils menaceraient le Maroc physiquement et organiquement, eux dont le pays se situe à des milliers de km du Maghreb, pour que le MAE du roi Mohamed VI soit dépêché au Néguev, en territoires occupés de la Palestine où il y a trois jours l’américain Blinken a sacré une entité sioniste aux abois, chef de l'OTAN anti-Iran. Certes les divergences existent entre l'Iran d'une part et les Emirats voire Bahreïn de l’autre et les analystes golfiens conspuent à la longueur de la journée l'Iran pour son soutien à Ansarallah, cette puissance balistique dont la portée des drones et des missiles couvrent à la fois la mer Rouge et le golfe Persique mais delà à voir Rabat se mêler à ce genre de débats et s'annoncer l'ennemi direct de l'Iran pour le combattre sous le drapeau israélien, c'est une démarche tout de même étonnante.

Même les accusations infondées que le royaume chérifien maintient depuis 2016 contre l'Iran et le Hezbollah qu'il dit être en collusion avec le Front Polissario ne peuvent expliquer ce degrés incompréhensible de mauvaise foi. Par contre et là, on se placerait bien dans la logique de choses, la contribution marocaine a une coalition Israël/golfiens de guerre contre l'Iran pourrait renvoyer par extrapolation à l'actualité maghrébine où l'axe US/OTAN/Israël continue à souffler sur la braise des tensions Maroc et Algérie dans l'espoir d'avoir un jour sa guerre, quitte  à voir à travers le Maroc un rempart pour Israël qui meurt d'envie d'en découdre avec Alger.

Et même si il y a des bémols américains à cette guerre car il y en a effectivement, la raison n'en est pas parce que les USA auraient pardonné à Alger son intransigeance anti Israël ou l'impasse royale qu'il a fait  sur l'infiltration sioniste au sein de l'UA mais parce que le contexte énergétique du monde ne s'y prête pas et qu'engagée dans une guerre très dure contre la Russie, guerre dont elle n'a plus les moyens, l'Amérique a besoin du gaz algérien.

A l'heure où ces lignes sont écrites Blinken tente par tous les moyens de convaincre Alger de doubler la Russie sur le marché énergétique européens et à ouvrir ses vannes en direction du vieux continent et il a avec lui tout ce qu'il faut ; bâton et carotte. Des carottes que sont selon lui "toutes ces entreprises américaines qui sont actives en Algérie " et qui " aident à la création de l'emplois", contribution dont Alger devra tenir compte "dans les modalités de la lutte contre le terrorisme " que les Américains leur proposent. Et les bâtons? Il y en plus que les carottes : le 26 mars, un accord en matière de "défense" a été signé entre Rabat et Tel-Aviv, lors de la visite d’une délégation israélienne au Maroc, juste avant que Bourita se rende au Néguev déclarer sa guerre contre l'Iran

Sur cette base, l’armée israélienne a fait part des premières rencontres des responsables israéliens avec leurs homologues marocains, depuis la normalisation des relations entre les deux parties. La délégation israélienne regroupait d'ailleurs le chef de la direction de la stratégie, Tal Kelman, chargé des affaires iraniennes, le commandant de la coopération militaire internationale, Effie Defrin, ainsi que le chef de la division des opérations de la direction du renseignement ; une composition qui mérite réflexion. Quelques jours plutôt il y a eu un exercice conjoint Maroc France non loin de la zone militaire nouvellement créée par le royaume et à l'instigation directe de l'axe US/Israël non loin des frontières algérienne, là où Alger entend, par ricochet mener un vaste exercice militaire. Mais en matière de bâton il y a plus.

Il y a ce rapport militaire trop détaillé que publie le Desk et où il est pour la énième fois consécutive depuis la normalisation d’Israël avec le Maroc et la rupture des liens qu'elle a causé entre deux voisins,  question d'une guerre qui devrait les opposer et surtout de comparer leur capacité respective.  "Le guide détaillé publié sur le site Web, Le Desk, dévoile la supériorité des forces terrestres de l’Armée nationale populaire (ANP) de l’Algérie sur celles de l’armée royale marocaine, ce qui ne fait évidemment pas de doute avec toutes ces unités blindées que l'ANP possède et qui sont bien performante. Mais là où le rapport se sert de bâton contre l'ANP c'est quand il parle du ciel du Maghreb voire de l’Algérie qui finirait par lui échapper si l'axe US/Israël investissait suffisamment dans le secteur aérien marocain.

D’ailleurs les accords militaires récemment signés entre Rabat et Tel-Aviv auraient porté sur ce secteur où l'entité sioniste veut investir à fond à défaut des chasseurs qu'il refuserait de livrer à Rabat :  "les États-Unis et Israël peuvent tenter de doter l’armée marocaine des systèmes de télécommunication grâce auxquels le Maroc pourrait bénéficier du renseignement et des capacités cybernétiques américaines et israéliennes très supérieures à celles de l’Algérie, de même que de l’appui de drones suicides israélien, Harop. Une bonne partie des futurs achats d’armement du Royaume marocain est tournée vers la défense aérienne avec le renforcement de la flotte de combat ainsi que les drones."

Le site de préciser : "Rabat attend des livraisons de 25 nouveaux chasseurs F-16 ainsi que de 36 hélicoptères d’attaque Apache et de 4 drones armés MQ-9B Sae Guardiant. Le pays négocie également l’achat de systèmes anti-aériens qui peuvent rééquilibrer le rapport de force. La récente activation par le Maroc de sa première base de défense à longue portée à Sidi Yahya du Gharb abritant déjà des batteries chinoises FD200B conforte cette stratégie marocaine. « La supériorité aérienne algérienne, actuellement indéniable, pourrait diminuer avec le temps en raison de livraisons prévues au Maroc. Si les États-Unis et Israël s’engagent, l’équilibre pourrait être rétabli au profit du Maroc par l’acquisition rapide de systèmes A2AD plus performants ».

Bref c'est à renfort d'un pareil bâton que Blinkin négocie en ce moment une trahison d'Alger envers son allié historique qu'est la Russie. La réponse d'Alger dont le ministre des AE est parti ce jeudi en Ukraine proposer une médiation est bien claire : c'est non au largage énergétique de la Russie. Reste à savoir tout ce mange US Israël qui du Néguev à Alger, se base sur la diabolisation de l'Iran d'une part et la pression maximale version maghrébine sur Alger de l'autre aboutira à ce que veulent Américains et Israéliens à savoir un clash entre le Maroc d'une part et l'axe Alger-Téhéran de l'autre. Aux dernières nouvelles, Rabat aurait décliné la proposition de Tel-Aviv d'investir dans son secteur aérien après le refus israélien de livrer des avions de combat au Maroc. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV