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Zoom Afrique du 16 mars 2022

Zoom Afrique du 16 mars 2022

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Les États-Unis prennent position en Côte d’Ivoire militairement et la France assècherait le pays de ses ressources ?

Actualité en Afrique :

  • Burkina Faso : l'architecte Diébédo Francis Kéré devient le premier Africain à remporter le prix Pritzker
  • Afrique subsaharienne : les achats de riz paddy attendus à un niveau record de 20 millions de tonnes en 2022
  • Ali Bongo et la présidentielle 2023 au Gabon
  • Nouvelles technologies : le Cameroun invité à un forum international en Russie au mois de juin 2022

Analyses de la rédaction :

1. La Côte d'Ivoire partagée ?

Les États-Unis prennent position en Côte d’Ivoire.

Après les exercices militaires Flintlock organisés en Côte d’Ivoire qui comprenait que les pays occidentaux, les États-Unis veulent maintenant renforcer leur position dans le pays.

Le terrorisme, présent au Sahel, tend à s’étendre aux pays du golfe de Guinée, notamment en Côte d’Ivoire, qui a déjà subi plusieurs attaques à ses frontières nord. Bien que des mesures aient été prises pour y faire face, le gouvernement reste en quête de moyens supplémentaires pour enrayer la menace.

La Côte d’Ivoire a besoin de 1 milliard de dollars pour renforcer la sécurité dans ses zones frontalières et, visiblement, Washington va visiblement mettre la main au portefeuille. L’information émane d’un communiqué de presse relatif à une rencontre entre le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, et le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, publiée sur le site internet du gouvernement, lundi 14 mars.

D’après la note d’information, ce fonds servira à financer des projets, améliorer l’accès à l’eau potable et électrifier des villages. Il sera aussi utilisé pour l’autonomisation de la femme, le financement de formations professionnelles et des transferts monétaires aux ménages vulnérables avec un objectif de 500 000 foyers. Une part sera également destinée au volet militaire.

Des milliards et des milliards qui sont toujours investis dans les mêmes domaines, et pourtant, on ne voit toujours pas vraiment de grand changement. Cela fait des décennies que les ONG, les États occidentaux, débloquent des sommes faramineuses pour investir dans des domaines, comme l’eau potable et l’électrification des villages, mais pourtant, il manque toujours d’eau potable et d’électricité en Afrique. Mais nous savons bien que ces fonds vont principalement aller dans le volet militaire. Donc évidemment, on a plus l'impression que le volet électrification, viserait plutôt des installations électriques visant a assurer l'apport en électricité de bases militaires, et même chose pour l'eau potable et le reste.

« Face à ces défis de sécurité, nous avons nous-mêmes commencé à renforcer la formation de nos militaires, nous avons également renforcé nos équipements et nous avons surtout investi dans des infrastructures sociales de base, aussi bien que dans les projets d’insertion de jeunes pour pouvoir améliorer les conditions de vie des populations aux frontières nord, pour essayer de freiner le terrorisme, qui est menaçant », a fait savoir M. Patrick Achi, tout en insistant sur l’insuffisance de toutes ces mesures, car « les dépenses sécuritaires de la Côte d’Ivoire pour faire face à la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime nécessitent plus de moyens ». Mais évidemment, avec le nombre de navires de guerre occidentaux présents dans le golfe de Guinée, il est clair que l'on va assister également à une augmentation de la piraterie dans les prochaines années.

Poursuivant, le chef du gouvernement ivoirien a annoncé qu’un accroissement de l’aide américaine dans ce domaine était attendu. Une aide qui constituera « un complément indispensable de la lutte contre le terrorisme à moyen et long terme ». En mars 2021, via son agence de développement USAID, l'Oncle Sam avait déjà octroyé 19,5 millions de dollars à Abidjan pour lutter contre l’extrémisme violent dans la partie nord du pays. Pourtant le terrorisme est ailleurs pour le moment, comme au Mali et au Burkina Faso.

Depuis 2016, avec l’attaque meurtrière de Grand-Bassam, les violences terroristes ont causé une vingtaine de morts dans les rangs des soldats ivoiriens.

Les autorités ivoiriennes, en vue de se prémunir contre l’avancée des extrémistes, ont doté le pays d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) censée renforcer la formation des militaires et ont acquis deux nouveaux avions pour la surveillance des frontières ainsi que plusieurs nouveaux équipements. Le budget alloué à la défense pour 2022 connaît aussi une hausse de 7%. Un recrutement d’au moins 3000 soldats est, en outre, prévu en 2022.

En plus du volet militaire, plusieurs actions sont également menées au niveau social. Le 19 novembre dernier, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, alors en tournée dans la partie septentrionale du pays, a annoncé la création d’un fonds de 3,4 millions de dollars en faveur des jeunes vivant dans les zones sous menace terroriste. Le fonds est destiné à financer les projets de 3 000 jeunes, femmes et hommes ayant entre 18 et 40 ans.

De beaux discours, et toujours de beaux discours. Bref, la Côte d’Ivoire se transforme en une base arrière pour l’Africom, contre les pays du Sahel, mais également pour prendre possession du golfe de Guinée.

Un pays stratégique à partir duquel les États-Unis veulent recoloniser l’Afrique de l’Ouest, en commençant par renforcer les groupes terroristes, saper les relations des pays de l’Afrique de l’Ouest entre eux, mais également avec leur partenaire international comme l’Iran, la Russie ou encore la Chine. Les États-Unis veulent principalement faire du pays leur base arrière, et la France va plutôt se concentrer sur le volet économique.

Invités à un dîner de gala offert par la première dame Dominique Ouattara, les grands groupes français ont profité de leur présence à Abidjan pour relancer des projets d’envergure. Ce gala a réuni de nombreux VIP et chefs d’entreprises africains ainsi que le gotha des patrons du CAC40.

Bref, le pays est en train d’être partagé comme un gâteau entre la France et les États-Unis ?

 

2. Éthiopie : comme au Mali l'armée est la cible de l'Occident !

Aux quatre coins de l’Afrique, la guerre médiatique contre les armées nationales.

Dernièrement, l’armée nationale malienne se trouve être devenue la cible d’une guerre médiatique qui a seulement pour but de discréditer les militaires, d’entraver leur mission de sécurisation du territoire et de saper le soutien du peuple malien. La méthode de cette guerre médiatique reste pourtant la même.

L’armée éthiopienne se trouve également être la cible de cette guerre médiatique.

Une vidéo particulièrement horrible a été tournée fin février dans la région où se trouve le barrage de la Grande renaissance éthiopienne. Il s'agit de la mise à mort de civils tigréens par des soldats de l'armée fédérale et des miliciens amharas.

C'est une séquence de cinq minutes, particulièrement épouvantable. On y voit une foule de soldats et de civils armés, d'autres non armés, parlant l'Amharique et rassemblés autour d'un bûcher fait de bois et de paille. Et on y voit des hommes attachés être tout simplement jetés dans le feu, l'un d'eux étant manifestement encore vivant, sous les moqueries et les injures de l'attroupement.

La circulation de cette vidéo, à partir de vendredi, a provoqué une vague de dégoût dans le pays sans pour autant créer une haine contre l’armée éthiopienne. Le gouvernement a aussitôt qualifié la scène « d'acte particulièrement horrible et inhumain » commis contre « des civils innocents », a-t-il dit. Il a aussi situé le lieu du crime : un village de la région sensible du Benishangul-Gumuz, dans l'ouest du pays, entre la capitale et le barrage de la Grande Renaissance.

La Commission éthiopienne des droits de l'homme a quant à elle apporté ses propres précisions : le crime aurait eu lieu le 24 février, en représailles d'une embuscade meurtrière tendue à des militaires, la veille. Selon elle, les victimes étaient des Tigréens liés au groupe rebelle terroriste du TPLF d'abord fusillés avant d’être incinérés. Huit, en tout, plus un autre qui n'était effectivement pas mort lorsqu'il a été jeté dans le feu.

Le Benishangul-Gumuz est une région éloignée de la guerre du Tigré. Mais elle est frontalière du Soudan. Tout comme avec la région d’El-Fashaga, les éléments du TPLF, avaient tenté de créer un conflit armé entre Addis-Abeba et Khartoum, en tirant sur des militaires soudanais.

Ensuite, c'est là que se trouve le barrage de la Grande renaissance éthiopienne.

Les rebelles du TPLF ont donc profité de la situation pour y alimenter une extension de la guerre qu'ils livrent contre les forces fédérales, dans le Nord.

Le crime filmé ici a d'ailleurs été commis, à en juger par les uniformes, par des soldats de l'armée régulière et des forces régionales, mais aussi par des forces populaires amhara. Ces derniers ont apporté leur soutien, en septembre dernier, au gouvernement éthiopien pour la sécurisation du pays.

Les rebelles du TPLF étaient accusés avec ses alliés de l'Armée de libération oromo, d’être complices dans l'embuscade contre un convoi militaire qui se rendait précisément au barrage.

Cette vidéo est particulièrement horrible, certes, mais il est tout de même inhumain de la part des médias mainstream d’utiliser ce genre d’affaires pour tenter de discréditer entièrement l’armée fédérale éthiopienne, qui est pourtant, comme au Mali d’ailleurs, soutenu par la population et même la diaspora.

Pour rappel, l’offensive de l’armée éthiopienne contre les rebelles du TPLF a permis à l’Éthiopie de préserver la sécurité nationale, car les rebelles ont clairement battu en retraite. Cela dit, toutes les exactions du TPLF contre la population tigréenne ne sont toujours pas fermement condamnées par la Communauté occidentale qui a tenté par tous les moyens de nuire à l’Éthiopie en favorisant les groupes rebelles. Les États-Unis n’ont jamais caché leur soutien aux groupes rebelles. C’était en novembre 2021, les États-Unis ont appelé 9 groupes rebelles d’Éthiopie à Washington afin de créer une alliance officielle contre le gouvernement éthiopien. Une alliance qui serait donc dirigée par des éléments terroristes du TPLF, qui ont en tout temps menacé de marcher sur la capitale, Addis-Abeba, qui ont procédé a des exécutions extrajudiciaires des tigréens qui ne soutenait pas les rebelles, et qui ont également enrôlé des enfants tigréens dans leur rang contre l’armée éthiopienne. Mais, Washington récompense et soutien ces rebelles.

 

3. Mali : la menace ne fonctionne plus !

L’Occident est encore dans le système de menace contre le Mali.

Les menaces du retrait de Barkhane, de sanctions économiques, de guerre médiatique contre les Fama, et cela continue encore, et aucun pays occidental n’est visiblement pas encore prêt à tirer des leçons de ses mauvaises expériences.

Le service européen d’action extérieure, dirigé par Josep Borrell, aurait écrit le 9 mars au ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop pour demander des garanties en vue du maintien de la mission EUTM de formation des soldats des Forces Armées maliennes. 

Les Européens voudraient être sûrs que les quelque 16 000 militaires maliens formés par l’EUTM ne se retrouvent pas un jour sous la direction des soldats russes. C’est le but de cette lettre qu’aurait envoyée le chef de la diplomatie européenne au ministre des Affaires étrangères maliens. Soit dit en passant, il est tout de même important de rappeler que les soldats maliens et russes sont dans un partenariat d'égal à égal, contrairement à ce qu'il en était des soldats occidentaux.

À Bruxelles, le service européen d’action extérieure ne confirme pas le contenu de la lettre de Josep Borrell à Abdoulaye Diop. Une telle lettre est « par nature confidentielle », selon la diplomatie européenne, qui voit par ailleurs une bonne raison pour ne pas s’attarder sur son contenu, à savoir le fait que « la décision n’est pas encore prise ».

Le maintien des deux missions européennes au Mali et surtout de la mission de formation militaire EUTM a toujours été relié par Josep Borrell à la présence des forces Takuba et Barkhane. Mais le fait qu’ils aient été mis à la porte du Mali pose également la question du futur de l'opération de formation européenne.

La date d’envoi de cette lettre se situe, en tout cas, après le retour de la mission envoyée au Mali pour évaluer le maintien d’EUTM, dans les conditions politiques actuelles. Il s’agit donc ici, de la part de la diplomatie européenne, d’une demande de garanties sur l’emploi des forces armées maliennes formées par les militaires européens. Nous ne savions pas que le fait d'avoir une formation de l'EUTM voulait également dire que nous appartenons également à l'EUTM. Il est toujours bon pour les autres pays de savoir de petit point de détail.

Bref, pourquoi cela dérange-t-il tant l’Europe, que les soldats maliens, une fois formés, puissent avoir à leur côté des militaires russes ou même d’autres pays, car les partenariats du Mali ne se limitent pas seulement à la Russie contrairement à ce qu’affirment continuellement les médias occidentaux ?

L’Europe n’a pas encore compris que le système du chantage ne fonctionne pas avec le Mali, ou bien c’est une manière de préparer son départ ?

En Centrafrique, le prétexte était le même. L’EUTM a annoncé la suspension de ses activités alors que les soldats russes et rwandais étaient présents aux côtés de l’armée centrafricaine dans le processus de sécurisation du territoire. Mais en fait, l’EUTM n’apportait pas grand-chose à l’armée centrafricaine, et c’est le pays qui a décidé dans un premier temps d’arrêter la collaboration.

Visiblement, l’Europe sent qu’elle va également être éjectée du pays avec ses alliés, et comme eux, elle préfère préparer son départ pour tenter de garder un semblant de tête haute.

L’EUTM sert à la base à former les militaires africains dans la lutte contre le terrorisme, alors que jusqu’à présent, il n’existe aucun pays occidental qui a réussi à éradiquer le fléau du terrorisme. C’est assez paradoxal.

Ces derniers mois, l’armée malienne a déjà prouvé à mainte reprise que ce n’est pas une formation qu’elle a besoin, mais bien de l’équipement. Le gouvernement de Transition a remédié à ce problème, tout en trouvant des nouveaux alliés. Du nouveau matériel, des renseignements précis, leur son fourni et voici qu’ils avancent haut la main dans la lutte contre le terrorisme.

L’état-major général des Armées a encore communiqué que les forces armées maliennes continuent leurs missions de recherche et de destruction des sanctuaires terroristes dans le cadre du plan Maliko et de l’opération Keletigui. Depuis le dernier communiqué hebdomadaire datant du 9 mars 2022 les actions majeures face à un ennemi en débandade tentant de se réorganiser se sont résumées comme suit : Sur le théâtre Est de l’opération Maliko.

Les FAMa ont mené le 13 mars 2022, des opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka, suite aux attaques terroristes contre les populations. Les frappes aériennes sur les zones refuges ont permis de desserrer l’étau et briser l’élan des groupes terroristes dans les zones de Ménaka, Andarboukane, Inchinana, Harodi infokaratene, in Araban, Tabankort Tamalet avec de nombreuses pertes infligées dans leurs rangs.

Du 8 au 15 mars 2022, les opérations dans la localité de Diabaly précisément à Bekaye-were, région de Ségou ont permis de neutraliser 01 terroriste récupérer du matériel et 6 suspects ont été appréhendés.

Suite aux tirs de mortier sur l’emprise de Boni la patrouille FAMA, sortie pour une reconnaissance offensive, est tombée dans une embuscade dans la forêt de serma. Le bilan fait état de 12 terroristes tués, 2 pickups, 2 mitrailleuses 12,7,03 PKM et 10 PM récupérés.

Dans la région de Sikasso les patrouilles ont été menées dans la localité de Tandio suite à des informations indiquant le retour de certains éléments des GAT dans le secteur 01 terroriste a été neutralisé, 01 arme et une moto récupérées.

La patrouille Keletigui, lors de la reconnaissance offensive le 11 mars 2022 dans la localité de Goumbou, région de Nara a neutralisé 02 terroristes récupéré 02 AK 47 et 04 téléphones portables

Par ailleurs le chef d’état-major général des armées rassure les populations que les FAMa dans leur montée en puissance ne ménageront aucun effort pour la protection des populations et des biens la lutte contre le terrorisme et la défense de l’intégrité du territoire malien.

En bref, même si l’EUTM veut se retirer, elle verra les Maliens faire la fête, car ce serait une victoire de plus contre le néocolonialisme.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV