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Zoom Afrique du 17 février 2022

Tchad: un coup d'État couve?

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Ce mercredi 16 février, RFI a fait état de la demande d’un « chef rebelle tchadien » en l’occurrence Timan Erdimi, leader de l’UFR de vouloir par RCA interposée entrer en contact direct avec la Russie et partant avec Wagner. À quoi joue exactement la France ? Après les fiascos au Mali, au Burkina et au Niger, s’inquiète-t-elle de sa présence au Tchad pays qu’elle a transformé en QG de ses opérations de déstabilisations à travers tout le Sahel ?

Actualité en Afrique :

  • Gaz naturel : le bloc de Logbaba de Gaz du Cameroun a produit 21 milliards de pieds cubes au 4e trimestre 2021 
  • Les exportations de bois du Ghana en hausse de 34 % en volume en 2021 
  • Sénégal : l’opérationnalisation du projet de bus à haut niveau de service, annoncée pour le premier trimestre 2023 
  • Kenya : des motos-taxis électriques pour limiter la pollution de l’air

Analyses de la rédaction :

1. Tchad : un coup d’État couve ? 

C’est fou la trouille qu’inspire désormais Wagner en Afrique de l’Ouest aux puissances occidentales. Ce mercredi 16 février, RFI a fait état de la demande d’un « chef rebelle tchadien » en l’occurrence Timan Erdimi, leader de l’UFR de vouloir par RCA interposée entrer en contact direct avec la Russie et partant avec Wagner : « Au Tchad, c’est l’inquiétude après la circulation sur les réseaux sociaux d’une conversation téléphonique enregistrée entre le leader d’un groupe armé tchadien et un ancien ministre centrafricain au sujet du groupe Wagner. Hier après-midi, les parlementaires tchadiens ont pris à partie le ministre tchadien des Affaires étrangères, demandant à ce que l’ambassadeur de Centrafrique vienne s’expliquer sur les liens entre Bangui et Timan Erdimi ».

Dans le document sonore, authentifié par plusieurs sources, Timan Erdimi, leader de l’UFR s’entretient avec un ancien ministre conseiller spécial du président centrafricain, Aboulkassim Algoni Tidjani. On entend le chef rebelle tchadien faire part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique aux côtés du gouvernement de ce pays, de l’aider « à chasser du Tchad le président du Comité militaire de transition », Mahamat Idriss Déby. »

Voici comment la France qui a réussi en été 2021 de se débarrasser, via un guet-apens peaufiné sous forme d’une pseudo offensive rebelle, de l’ex-président Deby, car l’ancien homme fort du Tchad refusait que son pays et surtout son armée l’une des plus puissantes de l’Afrique devienne des mercenaires pour l’axe nouvellement formé en Afrique et qui est composée des éléments soutenus par l’axe USA/OTAN, voit les choses désormais au lac Tchad, soit depuis que l’État-nation malien la pousse vers la porte et que sa Barkhane est réduite à l’état de la cible légitime d’une population sahélienne qui en a assez de l’occupation de ses terres de ses richesses au nom d’une lutte occidentale qui n’a jamais été contre les terroristes, mais contre les Africains.

Remarquons que la crainte la plus vive dans cet article de RFI est moins le fait que le fils Deby soit chassé du pouvoir par une alliance rebelle-Wagner que le fait que Bangui soit associée à une partie de rebelles tchadiennes, une partie que rappelons-le, les mirages-2000 de la France ont d’ailleurs bombardé lors d’un assaut vers la capitale en 2020. 

Au fait on a même l’impression que cette affaire vise davantage Bangui que le Tchad, ce qui saute aux yeux à travers un second article publié ce matin où le média colonialiste qu’est RFI s’obstine à publier les démentis de la RCA tout en glissant le mot « Diable », pour qualifié le Wagner tel qu’il apparaîtrait aux yeux du chef de la transition Mohamad Deby :  

« Pour le gouvernement tchadien une chose est claire, pas question de s’asseoir à la même table que Timan Erdimi, qui veut pactiser avec le groupe Wagner, “le diable” à ses yeux. Il estime désormais que le leader de l’UFR s’est exclu de lui-même du prédialogue de Doha. « Sous prétexte qu’il veut chasser la France, il veut chasser le Conseil militaire de transition. Mais si Timan Erdimi est capable d’aller pactiser avec le diable pour venir semer le trouble, venir semer la déstabilisation dans le pays, c’est une chose extrêmement grave. Nous n’accepterons pas que cet homme qui projette de faire la guerre au moment où les gens veulent faire la paix, puisse assister à un prédialogue”, s’insurge le porte-parole Abderaman Koulamallah. »

À quoi joue exactement la France ? Après les fiascos au Mali, au Burkina et au Niger, s’inquiète-t-elle de sa présence au Tchad pays qu’elle a transformé en QG de ses opérations de déstabilisations à travers tout le Sahel ?

Après tout pour être un groupe paramilitaire, Wagner ne s’engage pas sur n’importe quel terrain si l’État concerné ne le lui demande pas et c’est ce qui a été le cas de la RCA ou du Mali... Quelque chose dit que les choses ne vont bien pour la France au Tchad non plus. Que le fils Deby ne satisfait pas entièrement les exigences... Un nouveau coup d’État est en préparation ? 

 

2. Iran/Mali : une alliance qui fait peur

Bien que les médias mainstream veuillent faire croire qu’après le retrait de Barkhane, rien n’est terminé et que les forces d’occupations étrangères pourront maintenir leur mainmise dans cette région sous d’autres formes, le Mali qui a noué de solides relations avec l’axe de la résistance, laissera-t-elle la France maintenir sa présence contre la volonté du peuple malien dans ce pays ? En effet, ce qu’exige le peuple malien c’est le retrait pur et dur des forces militaires du Mali et non pas une transformation de la forme de cette présence.

« Une idée semble faire son chemin. Celle de dupliquer dans d’autres pays le concept de task force européenne, comme l’est aujourd’hui Takuba. Selon Paris, le Niger serait ainsi intéressé. “L’expérience de travail entre forces spéciales européennes et armée nationale est une expérience qui intéresse les autorités nigériennes et nous allons voir comment nous pouvons le décliner dans le pays”, explique un conseiller du président français qui ajoute : “L’idée, c’est de garder une méthode qui a fait ses preuves au Mali”, lit-on sur RFI.

Il est très clair qu’un Mali, depuis que cette junte a décidé de se rapprocher de l’Algérie, de laisser la Russie s’introduire dans les régions du nord au détriment de la force d’occupation française, un peu à l’image de la RCA, et qu’elle va jusqu’à étaler des liens avec l’Iran en organisant une visite de son ministre des A.E. à Téhéran, et d’évoquer la coopération bilatérale entre les deux pays notamment dans le secteur économique, il y a un gros coup de panique au sein de l’axe US-OTAN, et surtout chez la France qui voit le résultat du second coup d’État tombé à l’eau.

Car le fait que la nation malienne qui continue à se battre contre l’occupation étrangère décide de choisir des alliés et qu’elle aille voir du côté de ses voisins puissants comme l’Algérie, puis du côté de l’Iran, cela veut dire que le concept de la Résistance s’est largement consolidé.

En effet lors de sa dernière visite en Iran, une visite qui a choqué plus d’un dans le cercle de l’axe occidental, le ministre malien des AE, Abdoulaye Diop, a déclaré que son pays souhaitait renforcer les relations avec l’Iran, notamment dans les domaines commercial et économique.

Diop a invité Amir-Abdollahian à effectuer une visite à Bamako au plus tôt, ce qui a été accepté par la partie iranienne.

Les deux ministres des Affaires étrangères ont également souligné la nécessité d’élargir la coopération sur des questions d’intérêt commun, notamment l’éducation, la santé, les technologies modernes, l’élevage et l’énergie, en particulier l’énergie solaire, et se sont mis d’accord sur une feuille de route pour renforcer les coopérations.

En effet, les Africains pour avoir été victimes des décennies de colonialisme et d’impérialisme des Européens et des Américains, ne peuvent ne pas être sensible à la lutte acharnée d’une vieille nation qui depuis 40 ans clame la justice, l’équité entre les peuples et qui combat au prix du sang de ses meilleurs fils cette idée d’un ordre international égalitaire où la France, la Belgique, l’Allemagne, le Canada, la couronne britannique et puis les Yankees ne puissent s’arroger le droit autoproclamé de disposer des richesses inouïes d’un continent noir contre lequel ils sont depuis des siècles en guerre sans pouvoir pour autant y éteindre les flammes de la Résistance.

 Le penchant du Mali vers l’Est et le soutien qu’apporte son peuple à cette décision n’est qu’un début pour pousser la France vers la porte de sortie du continent.

 

3. Sommet Europe-Afrique : un sommet bidon de plus

Sécurité, santé et stabilité. Ce sont les trois défis communs auxquels l’Europe et l’Afrique veulent s’attaquer pour “changer la donne” de leurs relations lors du 6e sommet Union européenne-Union africaine ce jeudi et vendredi à Bruxelles.

Mais est-ce réellement l’objectif de ce sommet ?

Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV