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Zoom Afrique du 11 février 2022

Que nul n’en doute encore, le Mali, grâce aux efforts du peuple et des autorités, va instaurer son autorité et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, que l'Occident le veuille ou non !

Actualité en Afrique :

  • RDC: évolution des exportations de cobalt de la RDC depuis 2003
  • Algérie : le volume de fret au port de Djen Djen dépasse la barre des 7 millions de tonnes
  • Cameroun : une société locale va investir dans une unité d’assemblage de bus à Douala
  • Le Nigeria et la Côte d'Ivoire à l'origine du niveau record du commerce mondial en riz

Analyses de la rédaction :

1. Mali: les Famas ; la fierté du peuple malien !

Que nul n’en doute encore, le Mali, grâce aux efforts des autorités, va instaurer son autorité et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire ! L’instrument pour ce faire, à savoir les outils de défense, est là pour assurer cette tâche avec abnégation, courage et dévouement. Oui, les Forces Armées maliennes (FAMa) montent en puissance et s’illustrent aujourd’hui dans la traque contre les terroristes un peu partout sur le territoire national. Galvanisées par les nouveaux matériels et équipements acquis dernièrement, l’armée malienne fait en effet la fierté de tout le peuple malien !

Le Mali, longtemps abandonné seul dans le combat contre le terrorisme et l’insécurité sur son territoire, est en passe de gagner aujourd’hui ce combat grâce au soutien du peuple et aux efforts des autorités de la Transition qui ne ménagent aucun effort pour équiper et former les Forces Armées maliennes (FAMa). Celles-ci font désormais avaler de la couleuvre aux terroristes qui écumaient en toute tranquillité au nord et centre du pays, malgré la présence de Barkhane et de milliers d’autres éléments des forces d’occupation étrangères sur le territoire malien.

En effet, en moins de deux mois, les FAMa, grâce aux nouveaux partenariats dynamiques noués par les autorités de la Transition, ne cessent plus de susciter l’espoir auprès de la population malienne prise au piège terroriste, pour avoir engrangé tant de victoire et tant de succès sur la horde terroriste et autres bandits de grands chemins ! En un mot, le Mali a tout simplement démonté la politique française en Afrique.

« Les victoires militaires éclatantes, les victoires tactiques et les victoires opérationnelles engrangées ces dernières semaines et ces derniers jours par les FAMa remplissent légitimement les Maliens et les Maliennes de fierté et d’espoir… En détruisant les bases et les sanctuaires terroristes, en les neutralisant par centaines, en capturant des dizaines, et en récupérant sur eux des armes de tous genres, dont certaines avaient été saisies sur l’Armée malienne, il y a de cela quelques mois…

Ces succès sont obtenus grâce aux soldats et par la mise à disposition d’équipements aériens et terrestres. Et cela démontre si besoin le souci constant des plus hautes autorités du pays de préserver la vie des troupes engagées sur les différents théâtres d’opération à travers le pays. Aujourd’hui, l’armée malienne est en train d’être dotée de moyens pour accomplir sa mission de protection des personnes et de leurs biens et aussi de reconquête du territoire national… Le Mali mérite la solidarité et non des sanctions dans sa lutte contre le terrorisme…

Perdre cela de vue relève soit de l’hérésie, soit d’un agenda de déstabilisation qui va en faire profiter certains. En tout cas, cet agenda ne va pas profiter aux Maliens ni aux Africains… Le Mali veut éviter l’exemple d’Afghan, où la communauté internationale, après plus de vingt (20) ans de présence, a été forcée de plier bagage sans prévenir, laissant le pays dans un désordre. Depuis, le gouvernement malien a bien compris que s’il ne compte que sur un seul partenaire, il pourra à tout moment être abandonné. C’est pourquoi nous en cherchons d’autres…». Ces propos sont du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Avant lui, le jeudi 20 janvier dernier, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, saluait les efforts de ces hommes qui, «Loin de leurs foyers, sur des terrains parfois hostiles, face à des adversaires qui ne reculent devant aucune atrocité et qui ne respectent aucune règle ou norme d’une guerre conventionnelle, nos Forces armées se battent au quotidien avec une foi, une ardeur, un courage et un dévouement qui forcent l’admiration et imposent le respect de tous… En effet, l’Armée républicaine du Mali est actuellement engagée sur plusieurs fronts…

D’où la nécessité de renforcer, sans relâche, ses capacités opérationnelles et d’améliorer les conditions de vie des soldats qui ont décidé de défendre le pays au prix de leur vie. C’est dans cette optique que le Gouvernement de la Transition, malgré la situation économique difficile du moment, est en train de consentir de gros efforts pour hisser l’armée à la hauteur des ambitions. Dans le but de faire de l’outil de défense malien, la véritable expression de notre souveraineté nationale, de profondes réformes ont été engagées afin de le moderniser et de l’adapter au contexte sécuritaire et sociopolitique du pays.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit la mise en place du Système intégré de Gestion du Personnel de la Défense. Par ce système, l’Armée entend davantage se professionnaliser tout en garantissant un plan de carrière plus efficient. Une des lignes directrices de ce processus de professionnalisation reste l’adaptation continue de la doctrine et des concepts. L’impact de cette nouvelle orientation stratégique de l’Armée est déjà appréciable au regard du renforcement conséquent des ressources humaines et des capacités opérationnelles des Forces Armées maliennes.

Sur le plan opérationnel, les efforts ont essentiellement porté sur l’acquisition d’armements majeurs, aériens et terrestres, avec un accent particulier sur le renforcement des chaînes d’approvisionnement et de soutien aux Forces. Le renforcement des ressources humaines à travers les programmes de formations continues adaptées, et l’aguerrissement des hommes, ont considérablement amélioré le niveau opérationnel des troupes.

Au départ préoccupante, eu égard aux actions des groupes armés terroristes qui s’étaient étendues à certaines parties du territoire, avec des attaques régulières qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, la situation sécuritaire connaît de nos jours une nette amélioration dont les populations elles-mêmes se font l’écho».

Ces propos des plus hautes autorités du pays sont corroborés par les actions des Forces Armées maliennes (FAMa) sur le terrain.

En effet, selon le communiqué N°008 de l’État-major Général des Armées, la dynamique offensive de recherche et de destruction des terroristes et leurs sanctuaires par les Forces Armées Maliennes conformément au plan Maliko et l’opération Kélétigui et les acquis opérationnels se renforcent face à des terroristes de plus en plus fébriles en débandade adoptant l’évitement et se dissipant dans la population comme mode d’action avec des capacités de nuisance reposant désormais sur la pose des Engins explosifs improvisés (EEI), le sabotage des réseaux GSM et des tirs indirects.

Et dépit des missions traditionnelles, indique le communiqué de l’État-major, l’exploitation des renseignements et les opérations aéroterrestres particulièrement en zones centre et sud se sont poursuivies avec les actions majeures résumées comme suit. «Dans la région de Nara, l’effort a porté sur la recherche du renseignement particulièrement sur les terroristes se dissimulant dans la population et leurs complices, de même que la surveillance des axes de mobilité le long de la frontière avec la Mauritanie permettant d’opérer avec précision et efficacité.

Dans les régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala, des reconnaissances offensives conduites dans les secteurs de Tandio, Diaraman, Goulé, Ourikela, y compris le long de la frontière avec le Burkina Faso, ont permis la destruction à l’artillerie et la fouille d’une base terroriste dans les collines de Tandio. Le bilan matériel est le suivant: la récupération de deux (02) véhicules Toyota N°AB 3484 MD et BC 2104 MD en bon état abandonnées par les terroristes; l’interpellation d’un suspect mis à la disposition de la Gendarmerie nationale.

Dans les régions de Ségou et Mopti, les reconnaissances offensives avec de violents combats dans les cercles de Koro, Bankass et Niono suivies de frappes aériennes particulièrement dans la forêt de Songo ont permis de: 4 bases terroristes, 6 plots logistiques détruits, 43 terroristes neutralisés, 31 motos, 6 véhicules, 1 camion récupéré et 9 motos brûlées. Armements récupérés: 18 AK 47, 2 mitrailleuses 12,7 mm, 2 mitrailleuses 14,5 mm, 6 mitrailleuses PKM, 3 lance-roquettes anti chars (LRAC), 1 pistolet artisanal, plusieurs caisses de munitions de tous calibres.

Autres matériels récupérés: 2 groupes électrogènes, 1 machine à souder, 1 000 litres de carburant, 12 sacs de 100 kg d’engrais et des matériels de fabrication d’engins explosifs improvisés; 20 tonnes de riz enlevés à la population; des téléphones portables et des moyens de communication radio. Dans le cercle de Ténenkou, une reconnaissance offensive à Ténéma, Dyinkel et Kora a permis d’interpeller 05 terroristes, qui rackettaient les habitants, et récupérer 10 tonnes de céréales».

Un bilan qui évolue encore depuis le 31 janvier 2022. La France et ses alliés européens et américains peuvent-ils dire mieux avec tant d'années d’occupation dans les pays à travers le monde ? Ont-il déjà ramené ce genre de bilan en Afrique ou au Moyen-Orient ?

 

2. Russie-Afrique: une relation de longue date

Une présence russe beaucoup plus globale sur le continent africain

Le retour de la Russie en Afrique ne se limite pas à l’annulation de la dette et à la vente d’armes. En 2018, les échanges commerciaux entre la Russie et le continent africain ont atteint 20 milliards de dollars (17,2% de plus que l’année précédente) et ses investissements ont atteint 5 milliards de dollars (bien loin des 130 milliards de dollars investis par an par la Chine). Sa capacité à offrir des technologies recherchées par ses pays lui confère une place de choix. Par exemple, elle coopère avec l’Algérie, le Nigéria, la Zambie ou l’Égypte dans le domaine nucléaire. De plus, ses entreprises sont particulièrement présentes dans l’exploitation de minerais, de pétrole ou de gaz. Gazprom, Rosneft ou Lukoil sont ainsi très actives au Sahara, en Afrique du Nord, au Nigéria ou au Ghana.

Ces liens se sont également resserrés d’un point de vue diplomatique, avec l’organisation du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi en octobre 2019, qui aura permis à la Russie de réunir une trentaine de chefs d’État africains et de signer plusieurs traités bilatéraux (la déclaration commune fait état de « 92 accords, contrats et protocoles d’accord […] d’une valeur totale de 1 400 milliards de roubles ». Cela répond à l’objectif fixé par la Russie de doubler ses échanges avec les États africains d’ici 2024 (ce qui ferait d’elle un concurrent direct de la France).

Des liens forts qui existent entre le Mali et la Russie depuis la fin de l’époque coloniale

En effet, dès les années 1960, la fin de l’époque coloniale en Afrique laisse le champ libre aux deux superpuissances de l’époque, les États-Unis et l’URSS, qui s’affrontent pour étendre leur influence sur le continent.

Le Mali, alors sous tutelle française, proclame son indépendance en janvier 1961. Le nouveau président, Modibo Keïta, affirme son attachement au socialisme et réclame le départ des troupes françaises. Attaché aux théories de non-alignement, le pays sait profiter des rivalités géopolitiques pour éviter le recours aux aides françaises en acceptant toute aide extérieure visant à soutenir la construction économique de l’État.

L’URSS, qui considère l’élargissement de son influence au sein du « Tiers Monde » comme un élément primordial du modèle socialiste, profite de cette conjonction d’intérêts communs pour nouer des relations économiques, militaires et culturels avec le Mali. L’URSS devient alors l’un des principaux partenaires commerciaux du Mali avec 42,8% des échanges dans les années 1964-1965 (alors que les États-Unis ne représentent que 2,3%).

S’ensuivent plusieurs accords majeurs de coopération entre le Mali et l’URSS : ouverture de l’ambassade soviétique le 26 janvier 1961, accord de coopération minière soviéto-malien signé le 21 février 1961, participation à la construction du Stade omnisport de Bamako, soutien à la compagnie aérienne Air-Mali (totalement équipée d’appareils soviétiques).

Les relations entre les deux pays sont particulièrement fortes dans le domaine militaire puisque la coopération s’étend à la formation et à l’équipement de l’armée malienne. En 1966, les estimations font état d’une cinquantaine de militaires soviétiques présents au Mali pour se charger de l’instruction sur les nouveaux matériels livrés et de 25 techniciens militaires venus appuyer l’armée de l’Air. Certains spécialistes font également état d’accords de défense signés entre les deux pays.

En 1991, la disparition de l’empire soviétique porte un coup d’arrêt à la stratégie d’influence de la Russie en Afrique et donc au Mali. Les investissements économiques cessent dès 1990 et la politique africaine de la Russie mettra plus de dix ans à se reconstruire, une fois la phase de reconstruction politique et institutionnelle achevée en Russie. Au cours de cette période, l’activité de la Russie se traduit seulement par la réalisation de projets de manière ponctuelle, portés notamment par ses grandes entreprises publiques ou par des géants du secteur privé.

La realpolitik russe peut expliquer l’influence grandissante de la Russie en Afrique. Contrairement à d’autres acteurs comme les États-Unis ou la France, qui peuvent conditionner l’octroi d’aides ou la signature de partenariat au respect de certains principes qu’ils ne respectent d’ailleurs pas eux-mêmes, la Russie n’exige aucune condition en lien avec une pseudo démocratie ou des droits de l’Homme. C’est le cas notamment au Nigéria où les États-Unis ont annulé un contrat pourtant déjà signé pour violation des droits de l’Homme car les forces nigérianes lutte contre Boko Haram. Ce retrait a permis à la Russie de signer un nouveau contrat d’armement avec le pays.

Depuis 2019, la présence d’instructeurs russes a été confirmée en Centrafrique, au Mozambique, à Madagascar, en République démocratique du Congo, et bien sûr au Mali. Bien que l’existence de sociétés militaires privées (SMP) soit ancienne, elles occupent une place de plus en plus importante sur la scène internationale avec l’accroissement des conflits.

La Russie est l’un des acteurs les plus importants de ces « guerres par procuration ». Plutôt que de viser l’effondrement des forces ennemies, la Russie utilise des tactiques asymétriques afin d’affaiblir la volonté de combattre de l’adversaire.

En Afrique, cette stratégie est visible dès 2017 avec l’intervention russe au Soudan en hiver 2017 ou en République centrafricaine au printemps 2018.

Un nouveau gouvernement malien plus ouvert à l’arrivée des soldats russes sur son territoire

Le 23 décembre dernier, la France ainsi que 15 autres États impliqués dans la lutte anti terroriste au Sahel ont condamné « le déploiement de soldats russes sur le territoire malien ». Le gouvernement malien a quant à lui « apport[é] un démenti formel à ces allégations de déploiement de mercenaire du groupe Wagner » et réclamé que « des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes ». Toutefois, les déclarations de la France et de ses alliés occidentaux s’appuient sur les observations réalisées au cours des dernières semaines : « des rotations (…) d’avions de transport militaire appartenant à l’armée russe, des installations sur l’aéroport de Bamako permettant l’accueil d’un chiffre significatif de soldats, etc. Le 3 janvier dernier, les premiers accrochages entre les soldats russes et les terroristes auraient même été observés près de Bandiagara (dans le centre du pays). On estime qu’aujourd’hui 300 à 350 éléments auraient été déployés.

Cette implication grandissante de la Russie au Mali fait suite aux nombreux accords signés au cours des derniers mois entre les deux États : don de deux hélicoptères militaires en 2016, accord de coopération militaire et de sécurité signé le 26 juin 2019, livraison de deux MI-171 (hélicoptères de transport et d’attaque russes) en octobre 2021, etc.

L’influence de ces deux acteurs est certaine alors qu’ils bénéficient d’une réputation bien meilleure qu’en Europe.

 Cette implication croissante de la Russie au Mali pourrait avoir des conséquences pour le pays et pour sa population. En effet, contrairement à ce qu’affirment les médias occidentaux, il est clair que le Mali se tourne maintenant vers d’autres partenaires, ce qui lui ouvre beaucoup d’autres portes que les contrats qui le lie aux occidentaux, et dont le Mali ne gagne rien dans ces coopérations. Les coopérations s’intensifient avec beaucoup de pays d’Afrique, qui soutiennent le Mali, et au niveau international, ce sont des pays comme la Russie évidemment mais également l’Iran qui soutiennent le Mali. Ce qui veut dire encore une fois, qu’aujourd’hui, lorsqu’un pays africain se libère de ces chaînes, il a beaucoup plus d’opportunité qui s’offre à lui que de continuer de maintenir le pays au plus bas à tous niveau et vivre dans la crainte du chantage et des menaces des anciens colons.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV