Où en sont les pourparlers de Vienne entre l'Iran et les 4+1 et qui y donne l'impression d'avoir engrangé des dividendes? Pour le moment aucune des parties, mais il y a des signes qui ne trompent pas : Le limogeage de l'architecte des sanctions anti-iraniennes de l'équipe négociatrice américaine à Vienne montre l'échec de la politique de sanctions de la Maison-Blanche.
Le sioniste Richard Nephew, par qui sont venues quelques 6.000 cas de sanctions décrétées a quitté ce vendredi l'équipe de négociation américaine à Vienne.
Avec son départ c'est toute une époque qui prend fin, époque où les sanctions parvenaient à changer les régimes politiques ou qu'elles poussaient les États en place à se soumettre aux diktats des sanctionnées. Son limogeage montre l'échec de la politique de sanctions de la Maison-Blanche. Les États-Unis doivent reprendre l'accord sur le nucléaire, ce qui leur permettra de redorer légèrement leur blason sur la scène internationale. En effet en l'absence de tout effet concret et alors que la mise en application des sanctions par divers gouvernements américains a été planifiée pour affaiblir la République islamique d’Iran, et alors que l'Iran vient de vendre ce mois-ci quelque 2.5 millions de barils selon Bloomberg, les sanctions deviennent absurdes. Pour la petite histoire, le gouvernement Obama menait d’une part les négociations et d’autre part, il entendait imposer des sanctions afin d'arracher les concessions nécessaires lors des négociations sur le nucléaire. Puis les États-Unis ont durci la pression sur l'Iran sous Donald Trump.
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Pourtant, Richard Nephew, qui a fait partie de l'équipe de négociation sous la présidence de Barack Obama, a aussi rallié l'équipe de Trump. Ce qui fait de son limogeage un petit événement.
Ce limogeage prouve l'efficacité d'une politique iranienne qui a réussi de casser l'unité inter-US et la disparition du théoricien des sanctions est perçue comme le signe d'un changement dans la politique du gouvernement Biden dans le processus des négociations.
Or ce changement de politique américaine est important dans la mesure où elle montre que l'instrument des sanctions a perdu de son efficacité en général et qu'une vraie arme de destruction de masse est obsolète.
Si les Américains croyaient autrefois qu'ils pouvaient faire avancer leurs plans via des sanctions, aujourd'hui, plus de 40 ans après le radical changement iranien, ils se sont rendu compte que l'impact des sanctions a considérablement diminué, l’Iran ayant su bien les neutraliser et même apprendre aux autres comment les neutraliser. L'Iran est désormais le champion incontesté du contournement des sanctions, inventeur même de tout un mécanisme sophistiqué pour le faire. À preuve cette ridicule condition que Robert Malley, M. Iran de Biden, visiblement soulagé d'avoir chassé Nephew, vient de poser pour un retour US à l'accord.
Bien que les États-Unis aient abrogé unilatéralement en 2018 l’accord de Vienne, leur représentant aux pourparlers de Vienne, Robert Malley, a posé une condition préalable à l’Iran.
Les responsables iraniens ont déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis s’étaient retirés de l’accord malgré l’engagement de l’Iran, c’est pourquoi ils estiment que Washington doit être la première partie à prendre des mesures pour remplir ses obligations en vertu de cet accord.
« Il est improbable que Washington parvient à un accord avec Téhéran sur le nucléaire sans la libération des citoyens américains détenus en Iran », a dit l’envoyé spécial américain pour l'Iran, Robert Malley, lors d’une interview accordée dimanche à Reuters cherchant de toute évidence à noyer le poisson car face à un Iran, qui selon les prétentions sionistes a sensiblement réduit son "temps d’évasion", le fait de demander la libération des binationaux a l'air d'un ultime geste de désespoir avant la capitulation.