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Zoom Afrique du 22 janvier 2022

Zoom Afrique du 22 janvier 2022

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Le commandant en chef de l'Africom le craint : la Force Qods iranienne est arrivée au Sahel... 

Actualité en Afrique :

  • Ferroviaire : les recettes de la ligne Ethiopie-Djibouti en hausse
  • Explosion au Ghana : au moins 17 morts et 59 blessés
  • La Tanzanie signe un accord avec le Burundi pour construire une ligne ferroviaire inter-État de 282 km
  • L’économie africaine va croître de 6,4 % d’ici 2050 grâce à la transition énergétique

Analyses de la rédaction :

1. Le CGRI au Sahel ?! 

Il y a un air de résistance qui souffle au Mali et au-delà de ce pays qui a si vaillamment résisté à près d’une décennie de tentatives de démembrements occidentaux, à travers tout le Sahel. Alors que les puissances colonialistes avec à leur tête la France de Macron croyaient avoir créé un choc à travers tout le continent en imposant un embargo par CEDEA interposé au peuple malien, de façon à ce que les Maliens renoncent à leur lutte pour mettre un terme à l’occupation, les Maliens eux sont descendus en millions dans la rue pour dénoncer l’embargo et à travers cela la politique colonialiste de l’Occident en Afrique de l’Ouest.

Cette onde de souverainisme et de patriotisme ne s’est pas confinée au Mali et on en a senti les ondes de choc non seulement au Burkina et au Niger, vision qui n’entend absolument pas respecter dans les faits ce blocus criminel, mais encore au Sénégal où la population s’est mobilisée en soutien aux Maliens. Au fait cet embargo criminel qui ressemble à l’embargo qui frappe depuis 40 ans l’Iran, a été décidé pas uniquement contre les Maliens, mais contre tous les Ouest africains. Disons que la force d’occupation française a voulu se venger de cet extraordinaire éveil anti colonial de façon à affecter l’économie de tout le continent.

Ce samedi 22 janvier, la presse française affichait la semaine dernière un triomphalisme commun ; Le Figaro se demandait par exemple: « Mali : combien de temps la junte peut-elle tenir sous les sanctions de la CEDEAO ? ». C’est extraordinaire ce changement radical d’un Mali qui était voué dans le destin impérialiste à être dépiécé en émirats terroristes et qui, en affichant un front uni et en faisant le choix stratégique de s’allier à l’Est, fait douter Barkhane de ses choix. Mais Barkhane n’est pas l’unique partie à se sentir sous le choc de voir le Mali ne sourciller face à l’embargo, 10 jours après son entrée en vigueur, mais encore de voir les autorités maliennes revenir sur les accords militaires signés et de vouloir les amender voire révoquer et de faire ainsi officiellement de la Force d’occupation, coupable des années de crimes au Sahel une « cible à abattre ». Il y a aussi les Etats Unis qui voulaient, une fois la France retirée la remplacer pour de bon, comme ils l’ont fait au Niger après cette attaque de false flag de 2017 à Tongo Tongo. Mais ce vent de Résistance qui souffle au Sahel les inquiète. D’où ces propos tenus vendredi par le chef de l’Africom qui se plaint non seulement de la Russie, de la Chine, comme toujours, mais de, dixit, la présence du Corps des gardiens de la Révolution iranienne au Mali. En cherchant d’abord à attacher cette supposée présence à une affaire de vengeance irano américaine, - soit à l’assassinat lâche du commandant en chef iranien en janvier 2020 à l’aéroport de Bagdad, le chef de l’Africom essaie d’induire en erreur l’opinion sahélienne et de dessiner de l’Iran l’image d’un pays vengeur qui veut régler ses comptes sur le continent africain. Erreur ! Car au stade où est l’Iran dans sa bataille pour la libération du Moyen-Orient du joug US, le président iranien Raïssi exige un procès contre les responsables américains dont l’ex président US et son MAE impliqués dans ce crime de guerre. Le CGRI n’a pas besoin d’aller en Afrique pour riposter à un crime auquel il riposte depuis deux ans en s’attaquant régulièrement aux forces US et Cie au Moyen-Orient. Le chef de l’Africom, Towsend dit : « En plus de l'expansion militaire chinoise, les USA surveillent également une menace moins évidente pour les intérêts américains sur le continent – à savoir les incursions du "bras de l'appareil de sécurité iranien qui se livre à des activités « « malveillantes » » au Moyen-Orient". 

C’est une allusion à la Force Qods du CGRI évidemment. Mais le mot le plus chargé de sens dans cette phrase serait « malveillante ». Car malveillance pour Towsend, cela veut dire nuisible aux intérêts des Américains, des Français et des ottoniens, ce qui revient par ricochet, aux activités qui profiteraient aux Maliens, à leur défense nationale dans cet effort qui vise à restituer au Mali dignité et indépendance.

Les USA craignent-ils que l’Iran aide et appuie l’État et l’armée maliens contre les forces d’occupation en les aidant à créer une Résistance malienne ou sahélienne à l’image de ce qui s’est passé au Yémen, en Irak, au Liban ou encore à Gaza. Après tout ce ne seront pas les Maliens qui diront non à une capacité militaire asymétrique composée de drones et de missiles tactiques capables de paralyser les Mirage 2000, les Rafales ou les MC-9 américains. Cette crainte, le général Towsend l’avoue quand en plein discours consacré au Sahel, il sort soudain le nom de Djibouti, en affirmant que l’armée américaine avait déployé des batteries de missiles anti missiles à Lemmonier par crainte d’avoir à faire face aux drones made in Iran (de l’Ethiopie ?). Une chose est sure : le peuple malien a trouvé sa voie avec ou sans l’Iran. Et s’il demande de l’aide aux Iraniens, la réponse sera un grand « Oui, tout de suite ».

2. False flag US/France au Mali

La CEDEAO vient de décider au nom de la force d'occupation franco américano-ottonienne et à la place évidemment de l'Etat et de la population malienne de la durée de la transition quitte à vouloir la réduire de 5 ans à 16 mois. Elle sait très probablement que cette demande va rester un vœu pieux. Alors pourquoi la formuler ? Eh bien cette exigence, la CEDEA la formule comme étant un ultimatum à l'adresse de ceux des États africains qui depuis le premier jour de l'embargo l'ont foulé au pied et la Mauritanie en est un. La Guinée et la Mauritanie ont annoncé en effet l'ouverture des frontières avec le Mali au mépris des sanctions de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Ce qui reste une méga humiliation envers les politiques néocoloniales de l'axe US/France qui à regarder de plus près n'a plus du tout les moyens de ses ambitions tant est grande la crise économique sociale en Europe et aux États-Unis. Alors que faire pour empêcher que les autres états sahéliens et africains ne suivent l'exemple de la Mauritanie et de la Guinée ? Voici la réponse apportée par la France à cette solidarité inter-africaine : RFI écrit : "Vive tension à la frontière mauritano-malienne, après l’assassinat de 7 commerçants mauritaniens en territoire malien. Les faits sont survenus non loin de la localité de Nara ce mercredi 19 janvier."

Et d'ajouter : " La présidence mauritanienne déplore cet incident douloureux qui a coûté la vie à 7 citoyens mauritaniens. Le communiqué de la présidence ne précise pas l'identité des auteurs ni leurs motivations. "

Mais RFI n'en reste pas là ni les commanditaires franco ottoniens de ce massacre. Ils en accusent l'armée malienne. RFI poursuit : " Mais l’armée malienne serait impliquée dans ce massacre, à en croire des témoignages recueillis auprès des familles des victimes par des agences d’information en ligne, dont Alakhbar.

Le chef de l’État mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a dépêché à Bamako les ministres des Affaires étrangères, de la Défense nationale, de l'Intérieur et le directeur général de la Sûreté nationale. Une enquête devra désormais déterminer les circonstances du tragique incident et les responsabilités. Les peines les plus sévères seront infligées aux auteurs du crime, assurent les autorités."

La dernière phrase est bien significative : vu la composition de la délégation mauritanienne dépêchée à Bamako, la Mauritanie ne veut pas se laisser faire. Décidément la France va de bourde en bourde : A ce train la Mauritanie ralliera la coalition anti occidentale au Mali composée déjà de l'Algérie et de la Russie.

3. Dijibouti et Ethiopie font front commun 

Pour le compte de l’année 2021, les revenus issus de l’exploitation du chemin de fer reliant l’Ethiopie à Djibouti se chiffrent à 86,13 millions de dollars, soit une hausse de 37,5 % des recettes de 2020. Au total, 449 trains voyageurs ont utilisé le réseau et 1469 locomotives ont assuré le service de fret, dont 96 trains spéciaux d'engrais et 13 trains spéciaux de blé. Les mouvements de conteneurs entre les deux territoires ont quant à eux, porté sur un flux de 77.357 EVP transportés sur la même période.
Une performance attribuée à plusieurs facteurs, notamment la réduction du temps de traitement des trains de marchandises au port de Doraleh (Djibouti), passé de trois jours à un jour et demi ou encore le renforcement de la sécurité sur le segment du réseau traversant la région somalienne de l’Ethiopie.
Mise en service en janvier 2018, cette infrastructure longue de 756 km, constitue un canal essentiel.

Décidément les deux États n'ont pas l'air de regretter leurs coopérations avec la Chine. D'ailleurs le gouvernement chinois a fait don de 2,2 millions de doses supplémentaires du vaccin anti-COVID de Sinopharm à l'Ethiopie jeudi afin de contribuer aux efforts de vaccination de ce pays d'Afrique de l'Est. A ce jour, la Chine a déjà fait don d'environ 7 millions de doses de vaccin anti-COVID à l'Ethiopie, une aide qui jouera un rôle crucial dans sa lutte contre le virus, selon le ministère éthiopien de la Santé.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV