Vu la défaite de la politique de « pression maximale » de l’administration Trump sur l’Iran, les pays arabes du golfe Persique pourront désormais voir en Iran un « acteur régional ».
Le journal d’actualités américain The Christian Science Monitor écrit que derrière le changement de cap des Arabes du golfe Persique se cachent plusieurs considérations : l’échec perçu de la politique de « pression maximale » de l’administration Trump sur l’Iran, avec laquelle les États du golfe Persique étaient alignés ; une guerre dévorante au Yémen ; et les préoccupations selon lesquelles l’insécurité persistante et le risque de conflit menacent non seulement la sécurité nationale des États du golfe Persique, mais nuisent également aux affaires.
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La porte du dialogue est ouverte
Les pourparlers irano-saoudiens en vue d’un rapprochement entrent dans leur cinquième round en Irak la semaine prochaine.
Lundi, dans le cadre d’une tournée dans le golfe Persique, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian est arrivé à Mascate pour discuter de la désescalade régionale avec Oman, médiateur traditionnel entre Téhéran et Washington. Des pourparlers séparés Qatar-Iran sont en cours.
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En décembre, le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis s’est rendu à Téhéran et a rencontré le président iranien Ebrahim Raïssi.
Les avantages d’un rapprochement Téhéran-Arabes
Pour l’Iran, les opportunités financières et économiques des relations avec les pays du golfe Persique sont inégalées.
Dubaï est une importante plaque tournante des exportations pour l’Iran, une bouée de sauvetage essentielle pour l’économie mondiale dans un contexte de sanctions financières et commerciales. Les Émirats arabes unis sont actuellement le deuxième partenaire commercial de l’Iran avec 16 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2021, un chiffre qui devrait atteindre 18 à 20 milliards de dollars cette année.
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« Les Émirats arabes unis et les pays du golfe Persique peuvent offrir beaucoup à l’Iran. Nous pouvons augmenter le commerce, nous pouvons assouplir les restrictions financières, nous pouvons échanger des biens dont il a désespérément besoin », déclare le Dr Abdel Khaleq Abdallah, analyste émirati.
L’accès à l’Arabie saoudite, le plus grand marché unique du monde arabe avec un PIB de 782 milliards de dollars, serait également une aubaine immédiate pour les exportations iraniennes.
Voir en Iran un « acteur régional »
Parmi les autres avantages potentiels pour l’Iran :
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De plus, les diplomates arabes du golfe Persique disent qu’ils croient pouvoir offrir quelque chose d’intangible dont l’Iran a besoin : le respect en tant qu’acteur régional et la fin de l’isolement dans son propre voisinage.
Malgré les limites, les diplomates des pays du golfe Persique affirment que leur offre d’opportunités économiques est la meilleure offre que l’Iran puisse obtenir et serait une énorme aubaine pour Téhéran. Reste à savoir comment l’Iran réagira.