L’Arabie saoudite, qui a toujours remis à plus tard un dialogue avec l’Iran pour des raisons peu logiques, vient de reconnaître la nécessité d’un dialogue avec son voisin iranien, ce qui la pousse à tout faire pour trouver un médiateur.
Dans ce droit fil, le quotidien libanais Al-Akhbar a fait paraître un article qui examine la nécessité de l’ouverture d’un dialogue entre Riyad et Téhéran conformément à tous les critères géopolitiques, sécuritaires et économiques.
Riyad se distancie de Washington
« Tous les signes de l’animosité qu’éprouvent l’Arabie saoudite, les États-Unis, les Émirats arabes unis et Israël vis-à-vis de l’Iran se sont incarnés dans une alliance appelée “l’OTAN arabe”, mais toutes ces tentatives ont été étouffées dans l’œuf. L’échec de la Conférence de Varsovie en février 2019, dont l’objectif était de déclencher une guerre politique, économique et militaire contre l’Iran, vient appuyer cette affirmation. La Russie, la Chine, la France et l’Allemagne ont refusé de participer à la Conférence de Varsovie alors que les diplomates saoudiens, bahreïnis et israéliens y ont exprimé, en toute liberté, leur animosité contre l’Iran. Malgré toutes les déclarations hostiles et les accusations infondées qui ont été formulées contre l’Iran au cours de la Conférence de Varsovie, la mission américano-israélienne s’est retrouvée dans une impasse puisque les piliers de l’alliance qu’ils voulaient sceller étaient si fragiles et faibles que ses créateurs ne pouvaient pas se faire mutuellement confiance. De fait, Riyad, qui n’avait pas pu convaincre son allié américain d’attaquer l’Iran, s’est distancié de Washington qui n’était pas prêt à s’engager dans une nouvelle action militaire. Pire encore, Donald Trump a insulté l’Arabie saoudite en parlant de son idée d’assurer la sécurité du royaume en échange de pétrodollars », indique Al-Akhbar.
Et d’ajouter : « En ce qui concerne un dialogue irano-saoudien, les positions de Téhéran sont plus transparentes que celles de Riyad, car l’Iran n’a jamais provoqué les Saoudiens et n’a jamais fait de l’animosité contre Riyad une priorité de sa politique. Les déclarations des responsables iraniens sur l’ouverture d’un dialogue avec l’Arabie saoudite et d’autres monarchies du golfe Persique pour la sécurité de la région ne sont pas une nouveauté. »
En plus, les récents propos du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qui a déclaré, lors d’un entretien avec le quotidien Asharq al-Awsat, que son pays ne cherchait pas la guerre dans la région, trahissait l’abandon par Riyad de l’option militaire, a-t-on appris d’Al-Akhbar.