Ali Bongo, le président gabonais, a promis une adhésion de son pays au Commonwealth en 2022. Une action symbolique ou vraiment bénéfique pour le Gabon ?
Au sommaire :
1- Le Sénégal a enregistré une croissance économique de 1,3% en 2020 (ANSD)
La crise sanitaire a eu des répercussions sur l’économie sénégalaise, en 2020, qui a enregistré un taux de croissance de 1,3%, après 4,6% en 2019, selon les Comptes nationaux semi-définitifs de 2020 et définitifs de 2019, publiés par l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), qui indique que cette situation est consécutive à la crise sanitaire liée au Covid-19 et les mesures restrictives prises par les autorités (nationales et internationales) pour limiter la propagation du virus. De plus, une hausse de 1,5% du niveau général des prix est notée en 2020, après une appréciation de 2,1% en 2019.
"Les dépenses de consommation finale ont progressé, en volume, de 2,3% après 4,3% en 2019. Ce ralentissement est en liaison avec le comportement de la dépense de consommation marchande des ménages qui s’est accrue de 1,0% en 2020, après 4,0% en 2019", note le document de l'ANSD qui ajoute que "la Formation brute de Capital fixe (FBCF), en volume, a évolué de 4,3% en 2020 contre 10,3% en 2019, sous l’effet du faible dynamisme de sa composante privée (1,7% en 2020 contre 11,3% en 2019)".
"Les exportations des biens et services se sont contractées de 13,0%, après une hausse de 14,4% enregistrée en 2019 tandis que les importations de biens et services se sont accrues de 7,0% en 2020 contre 6,8% en 2020. Le taux d’épargne nationale s’est bonifié de 0,4 point pour s’établir à 24,3% du PIB en 2020 contre 23,8% en 2019", indiquent les statisticiens.
Un contexte mondial difficile
L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire liée à la pandémie due au Corona. A cet effet, des mesures visant à limiter la propagation du virus ont été prises par de nombreux pays et ont ralenti l’activité économique, souligne l'ANSD. Ainsi, l’économie mondiale a connu une récession de 3,1% en 2020, après une croissance 2,8%2. Cette situation est le reflet des difficultés des pays avancés qui enregistrent une croissance de -4,5% (Royaume-Uni -9,8%, Zone Euro -6,3% ; Etats-Unis -3,4% ; etc.), des pays émergents et ceux en voie de développement (-2,1%). Toutefois, la Chine a enregistré une croissance de 2,3% en 2020.
Au niveau de l’UEMOA, les économies ont été affectées par la pandémie mais ont fait preuve de résilience. Ce qui s’est traduit par un taux de croissance positif de 1,8% en 2020, après 5,7% en 2019. Ce ralentissement de la croissance est lié à la baisse de l’activité économique, notamment dans les secteurs manufacturiers, de l’hôtellerie et de la restauration en lien avec les mesures prises par les Etats pour freiner la propagation du virus, rapporte le rapport dans son introduction.
Avec Press Afrik
2- Sénégal : 2 500 km de routes pour désenclaver les régions à fort potentiel économique
Un programme spécial de désenclavement sur trois ans mobilisera 60 entreprises locales, plus de 300 sous-traitants et générera plus de 50 000 emplois.
Le président sénégalais Macky Sall a annoncé vendredi le démarrage en 2022 d'un programme spécial de désenclavement portant sur plus de 2 500 kilomètres de routes sur l'étendue du Sénégal, pour une durée de trois ans.
S'exprimant dans son message radiotélévisé à la Nation à l'occasion du Nouvel An, Macky Sall a indiqué que les chantiers de ce programme spécial mobiliseront 60 entreprises sénégalaises, plus de 300 sous-traitants et généreront plus de 50 000 emplois. Il a aussi révélé que le montage technique et financier de l'autoroute de Nord Dakar-Tivaouane-Saint-Louis et du chemin de fer Dakar-Tambacounda est en cours.
Désenclaver les régions agricoles et minières
Le 17 décembre dernier, la Banque africaine de développement (BAD) annonçait l'octroi d'un prêt de 161,62 millions d'euros (105,86 milliards de Fcfa) pour la mise en œuvre de la première phase du programme de désenclavement des zones agricoles et minières au nord du Sénégal. Le prêt est supporté à hauteur de 117,62 millions d'euros par la BAD et de 44 millions d'euros par l'Africa Growing Together Fund (AGTF), un fonds créé conjointement par la BAD et la Banque populaire de Chine.
Les travaux concernent la construction de 483 kilomètres de routes sur plusieurs sections : Kidira-Bakel (65 km), Boucle du riz (172,44 km), Louga-Keur Momar Sarr-Richard Toll (116,27 km), Orofondé-Matam dans le Dandé Mayo Nord (104,23 km) et 25 km de la RN2 entre Thiès et Kébémer.
460 milliards de Fcfa pour l'autoroute à péage Mbour-Fatick-Kaolack
Depuis novembre dernier, le chantier de l'autoroute à péage Mbour-Fatick-Kaolack tourne à plein régime. D'un coût global de 460 milliards de Fcfa (quelque 620 millions d'euros), ce projet financé principalement sur un prêt préférentiel fourni par Export-import Bank of China (85 %) devrai être livré fin août 2025.
Le projet est connecté à l'autoroute AIBD-Mbour, reliant la zone économique spéciale, l'AIBD et les régions orientales. Un schéma qui permettra d'améliorer le système d'accès, d'évacuation externe de l'aéroport, mais aussi d'optimiser les réseaux routiers et l'environnement d'investissement de la zone économique spéciale.
Source : La Tribune Afrique
3- Découverte du gisement pétrolier « Baleine »: La Côte d’Ivoire dans la cour des grands producteurs de pétrole brut en 2021
La société Eni a découvert au large des côtes ivoiriennes en août 2021, un important gisement pétrolier dénommé le gisement « Baleine ». Cette découverte place la Côte d’Ivoire au rang des grands producteurs de pétrole brut.
L’un des faits marquants de l’année 2021 a été la découverte du gisement pétrolier dénommé le gisement « Baleine ».
Le potentiel du gisement « Baleine » est de 2 milliards de barils de pétrole brut et 2 400 milliards de pieds cubes de gaz naturel. Ce gisement va être exploité en 2 phases. Une première phase en 2023, soit 15% de la production à terme et une deuxième phase en 2026.
Électricité
Le pétrole brut sera commercialisé au plan international et les ressources issues de la vente de ce pétrole reviendront en partie à la Côte d’Ivoire, et serviront à l’économie nationale, et donc au bonheur des populations.
Le gaz naturel sera utilisé entièrement pour la production d’électricité en Côte d’Ivoire.
Le gaz naturel associé qui sortira de ce gisement permettra de répondre à la demande des populations en énergie électrique.
Faisant de la transition énergétique l’une de ses priorités, il a été demandé à la société Eni de faire en sorte que l’exploitation de ce gisement soit réalisée avec des projets à la clé qui permettent de diminuer l’impact carbone.
Impact carbone
Des instructions ont été également données pour que l’exploitation de ce gisement soit neutre en termes de carbone, cela veut dire qu’on n’aggrave pas la situation, donc en même temps qu’on se préoccupe d’apporter l’énergie aux populations, qui est une demande importante et qui contribue au bien-être des populations, en même temps, on s’assure que l’exploitation de ce gisement ne va pas aggraver l’impact-carbone en Côte d’Ivoire, surtout que les autorités ivoiriennes ont pris la décision de renoncer à la centrale au charbon.
Avant la Cop 26, faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire s’était engagée à avoir un pourcentage d’énergie renouvelable de 42% dans le mixte énergétique à l’horizon 2030. La Côte d’Ivoire a décidé de passer ce pourcentage de 42% à 46% d’énergie renouvelable dans le mixte énergétique. En clair, la Côte d’Ivoire va dans le sens de la transition énergétique.
Le nombre de localités électrifiées en Côte d’Ivoire, faut-il le noter, a augmenté de 230% depuis 2011. La couverture du pays est passée de 33% en 2011 à 80% en 2020.
Source : Linfodrome
4- Qu’a à gagner le Gabon en intégrant le Commonwealth ?
Ali Bongo, le président gabonais, a promis une adhésion de son pays au Commonwealth en 2022. Une action symbolique ou vraiment bénéfique pour le Gabon ?
Lors de son discours de vœux, Ali Bongo, le président du Gabon, a prévenu que son pays, en 2022, « devrait intégrer la grande famille du Commonwealth, une famille forte de 54 Etats ». Si l’information est encore conjuguée au conditionnel, le chef de l’Etat y voit déjà « un tournant géopolitique majeur pour notre pays qui désire, dans un monde globalisé, s’ouvrir et adhérer à un autre espace multiculturel également porteur pour notre pays ».
Un choix qui a étonné. Car si le Mozambique et le Rwanda ne sont pas d’anciennes colonies britanniques, les membres de l’organisation internationale ont tous en commun d’avoir autrefois été sous la coupe du Royaume-Uni.
Depuis plusieurs années, la France et le Gabon ne sont plus les meilleurs amis du monde. Et en 2020, le pays d’Ali Bongo a donc décidé d’entamer son processus d’adhésion au Commonwealth. Lors de son discours pour la nouvelle année, le président gabonais a tenu à préciser qu’il ne souhaitait pas « abandonner son ‘identité francophone’ ». Mais, si l’adhésion au Commonwealth est confirmée, nul doute que la France et le Gabon s’éloigneront encore un peu plus.
Si le Gabon a réussi à bien avancer sur ce dossier, c’est avant tout grâce à sa politique environnementale. « Le Gabon dispose de nombreux atouts pour intégrer le Commonwealth. Notamment l’engagement sur les changements climatiques et les politiques de développement durable, la stabilité du pays depuis de nombreuses décennies et son engagement dans la stabilité de la sous-région et du continent, ainsi que l’engagement du Gabon sur les droits de l’homme et l’égalité des genres », indiquait, sans aucune ironie, le gouvernement gabonais en mai dernier.
Ali Bongo revenait alors d’une visite officielle à Londres. Il y avait rencontré la secrétaire générale du Commonwealth, la baronne Patricia Scotland, ainsi que le prince Charles. Tout semblait alors bouclé pour que le Gabon soit intégré au Commonwealth un mois plus tard, lors d’un sommet à Kigali, qui a finalement dû être reporté en 2022. Sauf surprise, Ali Bongo devrait donc arriver à ses fins cette année.
Autonomie anglo-saxonne vs. condescendance française
Mais quel intérêt a le Gabon à intégrer le Commonwealth ? Tout d’abord, le pays sait, comme tous les pays membres de la Francophonie, que Paris ne brille plus autant qu’auparavant. S’ouvrir au monde anglophone est presque devenu une nécessité dans un contexte où l’influence française est réduite à son strict minimum.
Mais pour autant, une adhésion au Commonwealth n’apporte rien en matière d’échanges économiques ou de réduction des taxes douanières. L’attrait du Commonwealth s’appuie sur un mythe : celui qui, dans les pays francophones, « dit qu’il faut être un pays anglo-saxon pour pouvoir se développer », résume l’analyste politique ivoirien, Sylvain Nguessan, à BBC. Et l’expert d’ajouter qu’« aucune colonie francophone n’a pu se développer jusqu’à présent contrairement aux pays anglo-saxons qui ont pu un tant soit peu prendre leur envol ».
L’exemple du Rwanda, qui accompagne Ali Bongo dans sa démarche, n’est pas étranger à la création de ce mythe. Le pays, après avoir adhéré au Commonwealth, s’est en effet transformé en véritable modèle de miracle économique.
S’il n’apporte pas de bénéfices économiques directs, le Commonwealth serait en réalité une façon, pour les pays membres, de se libérer d’un « joug » français. Pour Sylvain Nguessan, « certains se disent qu’il y a une manière de réfléchir à la francophone et une manière de réfléchir à l’anglo-saxonne. Et que quand on est anglo-saxon, on est plus enclin à se prendre en charge, on est plus porté sur l’entreprenariat ». Surtout, assure, toujours à BBC, l’analyste, le Commonwealth permet d’apporter « un minimum d’autonomie », là où la France veut toujours tout contrôler.
« Les Français, conclut le journaliste Bacary Domingo Mané, sont des gens qui avaient un style de domination, à la limite même, ils avaient une sorte de condescendance par rapport aux pays colonisés, tandis que le style anglais évidemment accorde une certaine liberté et une importance aux pays ».
Reste que le Gabon, s’il adhère au Commonwealth, aura fort à faire. D’un côté, il devra ménager les susceptibilités françaises. L’Elysée perd en effet un nouvel allié et reverra forcément à la baisse ses aides et investissements au Gabon. Mais Ali Bongo devra, s’il veut s’émanciper, montrer que son pays est capable d’avancer en toute autonomie.
Source : Le journal de l'Afrique