En Irak à part des bisbilles politiques qui ne changeront strictement rien à la donne militaire il y a des choses qui devront bien inquiéter les Yankees. Genre cette double roquette tirée tout à l’heure contre l’ambassade-base US en alerte maximale depuis 10 jours et dont la DCA comme d’habitude n’a rien vu venir, frappe qui s’est produite ainsi que cela semble être de vigueur depuis le début 2022 simultanément à une attaque contre un convoi logistique US à al-Taramiya, lieu d’une tuerie qui en décembre à coûté la vie à plusieurs combattants des Hachd.
Si en 2021, ce type d’attaque était espacé en 2022 l’Amérique en vit plusieurs dans un seul jour. Aussi ce jeudi matin, et pour la première fois deux bombes téléguidées ont explosé au passage d’un seul convoi logistique, deux bombes déposées en bordure de route qui ont explosé sur le passage d’un convoi de la coalition américaine sur une autoroute menant al-Yousafiyah à al-Mahmoudiyah dans le nord de Bagdad. Ceci c’est ce que l’Amérique vit au sol en ce début 2022. Mais, le ciel irakien aussi est plein d’inattendus en ce début d’année. Lesquels ? Ces frappes aériennes qui n’impliquent pour la première fois aucune force occidentale et que les médias pro-Résistance ont couvertes largement comme si aux côtés des drones il y aurait l’émergence d’une armée de l’air souveraine irakienne où les pilotes feraient partie de la Résistance. Remarquons que le choix de la cible est significatif. Au lieu de bombarder les monts Hamrin comme le font les avions des alliés rien que pour larguer des vivres à leurs agents Daechistes retranchés dans ces monts les chasseurs irakiens s’en sont pris à Taramiyah. Ils ont frappé les cellules dormantes de Daech. Les explosions ont retenti le nord de Bagdad, capitale irakienne.
Aucun autre détail n’a été rapporté sur ces raids aériens de l’aviation irakienne, mais les avions de combat de l’armée irakienne ont ciblé à deux reprises des bastions de Daech dans les provinces d’al-Taji et d’al-Tarmiyah. C’est sur fond de ces inattendus que, les sources irakiennes font état de l’arrivée des contingents de soldats supplémentaires US à Aïn al-Asad et ce au mépris du retrait total exigé. À quoi doit-on donc s’attendre ? À une multiplication des attaques ou un changement de leur modus opérande ? Par les temps marqués par les opérations hybrides et du QG de commandement conjoint les groupes de la Résistance et on pense aux plus performants entre eux Seyed al Shohada ou al Nujaba ce serait plutôt la seconde option.
Un think tank américain prévoit pour 2022 une sophistication à la fois des frappes et des armements utilisés et fait une liste des opérations contre les cibles militaires appartenant à l’armée américaine en Irak et en Syrie en présentant le mouvement de Résistance islamique d’al-Nujaba comme principal auteur de ces attaques.
Dans un article rédigé par Michael Knights et Crispin Smith, l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient (Washington Institute for Near East Policy: WINEP) a qualifié le mouvement irakien d’al-Nujaba de groupe « le plus influent » capable de mener des opérations hybrides et multi-fronts contre les États-Unis sur le sol irakien et syrien.
Selon l’institut américain, « al-Nujaba, en plus de participer à des frappes irrégulières contre des convois logistiques américains, est le principal organisateur de frappes de drones sur la base militaire de Victory, près de l’aéroport international de Bagdad. Des drones similaires ont déjà frappé le centre de commandement des forces de la coalition dans la région du Kurdistan et le mouvement d’al-Nujaba en est à l’origine. »
Et le mouvement de Résistance irakien continuera d’attaquer les intérêts des États-Unis dans le nord de l’Irak : « Les cellules de roquettes d’al-Nujaba étaient très probablement derrière les attaques qui ont été menées par le tir des roquettes et des mortiers contre les bases US en Syrie »
Le rapport évoque également l’attaque au missile visant la base militaire de Zilkan, située au Kurdistan irakien et occupée par l’armée turque, et en fait un autre exemple pour les opérations militaires d’al-Nujaba.
Selon l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, « simultanément au Nouvel An et à l’anniversaire de l’assassinat de Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Mohandes, d’autres groupes de Résistance irakiens avaient rejoint al-Nujaba afin de préparer de nouvelles attaques contre des cibles comme la base militaire d’al-Tanf, située à la frontière syrienne, la base militaire d’Aïn al-Asad, dans la province d’al-Anbar, et les contingents américains déployés à l’ouest du Tigre et au centre de Bagdad.
C’est un fait qu’al-Nujaba tout comme Kataeb Seyyed al-Shohada sont deux des plus mystérieuses composantes de la Résistance irakienne qui ne prennent jamais part aux querelles politiques comme s’ils avaient toute autre mission. C’est ce refus d’entrer dans les conflits politiques et ces efforts inlassables destinés à expulser les forces d’occupation américaines du territoire d’Irak qui est angoissant. D’autant plus qu’il Nujaba tend à devenir un spécialiste des attaques hybrides et qu’on s’attend ce qu’il procède à une démonstration de force. C’est le groupe qui est largement planté sur les frontières du Golan.