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Frapper Lattaquié pour garder le Golan?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Tir de missiles syriens vers le Golan occupé en mai 2018. ©AFP/Illustration

La récente agression du régime sioniste contre Lattaquié n’est pas un signe d’autorité et de puissance ; tout au contraire, elle résulte de défaites et scandales en série que ce régime tente désespérément d’occulter par des agissements bellicistes.

Citant la chaîne Euronews, l’IRIB rapportait, dimanche 2 janvier, que des avions de chasse du régime israélien ont frappé une zone près du port de Lattaquié en Syrie pour une deuxième fois en trois semaines.

Des sources syriennes aussi ont couvert cette actualité. La chaîne Al-Ikhbaria rapporte que les chasseurs israéliens ont frappé plusieurs conteneurs au port de Lattaquié, causant des dégâts matériels ; et selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, les défenses antiaériennes de la Syrie ont écarté cette agression, tandis que des responsables politiques et militaires syriens ont eux aussi indiqué que Damas se réservait le droit d’y riposter.

Cette actualité a été publiée alors que vu l’échec évident de la politique américano-israélienne envers la Syrie, consistant à fomenter le terrorisme quitte à allouer un gros budget militaire, divers pays même les Émirats arabes unis et la France commencent à renouer avec Damas. La Ligue arabe aussi parle d’un retour de la Syrie au sein de cette institution.

L’échec des scénarios militaires en Syrie a fait pourtant que le régime sioniste, parallèlement aux agressions consécutives, se livre, à sa propre façon, au terrorisme économique commandité par Washington.

Une partie du scénario de terrorisme économique est véhiculée à travers des sanctions dans le cadre de la loi César et pour le reste, c’est avec des agissements militaires qu’Israël compte éloigner des investisseurs internationaux de la Syrie, en leur suggérant que ce pays n’est pas encore suffisamment sûr pour accueillir les flux de capitaux ; quoique le penchant mondial pour contribuer au processus de reconstruction en Syrie éveille des soupçons au sujet de la réussite de ce scénario.

De l’autre côté, le régime israélien a repris ces derniers jours la politique de l’occupation du Golan avec de nouveaux projets de construction au Golan occupé, ce qui contredit les lois internationales et a provoqué des réactions virulentes.

Eu égard à l’importance de ce plan pour la survie politique de dirigeants israéliens y compris le Premier ministre Naftali Bennett, l’on peut dire que l’intensification des agressions contre la Syrie, dont les attaques contre le port de Lattaquié, vise également à détourner l’attention de l’opinion publique du plan de colonisation israélien au Golan.

Il ne faut surtout pas oublier qu’Israël est déjà aux prises avec de sérieuses inquiétudes sur le front Nord, face au mouvement de résistance libanais, Hezbollah, et son énorme stock de missiles à haute précision. La moindre bévue israélienne contre toute composante de l’axe de la Résistance pourrait entraîner une salve de missiles et roquettes, tandis que les forces de Rizwan, unité d’élite du Hezbollah forte d’une grande expérience de combat au cours du conflit en Syrie, anéantiront le front intérieur israélien. Cette peur était d’ailleurs perceptible à travers les manœuvres militaires consécutives organisées avant la fin de l’année 2021 par l’armée israélienne.

Il faudrait aussi rappeler que les exercices militaires Grand Prophète-17 récemment organisés par les forces armées iraniennes ont gravement brisé les illusions israéliennes concernant l’éclatement d’une guerre en bonne et due forme contre l’Iran. Abasourdi par l’impressionnante puissance militaire iranienne, Israël a cédé du terrain même dans ses menaces verbales futiles et il n’est donc pas exclu qu’en attaquant Lattaquié en Syrie, ce régime cherche à esquiver l’humiliation.

Le recours aux agissements militaires en Syrie, tout comme la politique de répression envers les Palestiniens, transmet également un autre message de la part des responsables israéliens trop craintifs d’ailleurs à l’idée que les pourparlers de Vienne puissent aboutir à une entente ; en ce sens que l’Occident devra s’attendre à des réactions embarrassantes israéliennes dans la région s’il cède aux revendications de Téhéran. Et il va de soi que si Israël se permet aujourd’hui d’adopter cette politique de chantage envers les États-Unis et l’Europe, c’est exactement parce qu’ils ont créé un mauvais précédent par leur comportement habituel envers ce régime.

Sur ce fond, l’on peut dire que la récente agression du régime sioniste contre Lattaquié n’est pas un signe d’autorité et de puissance ; tout au contraire, elle résulte de défaites et scandales en série que ce régime tente désespérément d’occulter par des agissements bellicistes.

Ce qui est certain c’est que la Syrie ne passera pas à côté de son droit de défendre sa souveraineté territoriale surtout au Golan, et l’Iran n'acceptera jamais de reculer face à ses droits indéniables au cours des pourparlers de Vienne. S’ils cherchent vraiment un calme et une paix durables dans la région ainsi qu'une entente à Vienne, les Européens et Américains n’auront effectivement d’autre choix que d’empêcher le régime israélien de créer sans cesse de nouvelles crises.

Le camp occidental ferait bien d'entendre que l’ère de « bon et mauvais flic » est bel et bien révolue. La politique de pression maximale pour arracher des concessions à l’Iran a échoué et ce pays n’abandonnera jamais ses droits légitimes ; l’Occident sera donc responsable de toute perturbation dans les négociations sur la levée des sanctions imposées à l’Iran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV