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30 millions de m3 de béton dépensés en tunnel sous-terrain pour rien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Israël a fondé une barrière souterraine autour de Gaza. @AFP

Les observateurs militaires pensent que la construction de la barrière souterraine d’Israël autour de la bande de Gaza fait partie des tentatives d’Israël pour compenser l'échec de sa stratégie visant à mettre fin au danger des tunnels de la Résistance.

Selon l’agence de press Tasnim News, il y a quelques jours, Israël a achevé la construction d'une barrière souterraine de 65 kilomètres de long près la frontière avec la bande de Gaza après trois années. La construction du mur a commencé en 2017 et a coûté à Israël environ 3,5 milliards de « shekels » (la monnaie d’Israël). Une fois la construction du mur achevée, le ministre israélien de la Guerre, Benny Gantz, a annoncé que le mur priverait l’axe de la Résistance à Gaza de l’une de ses potentialités offensives, à savoir les tunnels; au point que le mur empêche la connexion d'un réseau de tunnels qui relient la bande de Gaza au sud des territoires occupés.

Lire aussi : Gaza : accélération de la construction d’un mur par Israël

La construction d'un mur souterrain contre les tunnels de la  Résistance était à l'ordre du jour du régime d’Israël après la guerre de Gaza en 2014, et l'institut militaire israélien a utilisé environ 30 millions de mètres cubes de béton et 140 000 tonnes de fer et d'acier pour construire le mur. On dit que la construction du mur souterrain était de nature défensive et que cela reflétait des changements stratégiques dans la doctrine militaire de l'armée israélienne.

À cet égard, les experts ont procédé à examiner les raisons du changement de stratégie d’Israël et les objectifs derrière le projet de construction d'un tel mur ; à cet égard, ils estiment que la multiplication des menaces étrangères et les tirs de roquettes sur les différentes régions dans les territoires occupés ont poussé les Israéliens à s’éloigner de leurs tendances agressives.

Après que les points faibles du régime de Tel-Aviv face aux menaces de missiles et de roquettes lors de la Seconde Intifada et de la guerre de juillet 2006 avec le Liban ont été dévoilés, ce sujet a poussé l’institut militaire d’Israël à allouer un budget important au développement des armes et des systèmes de défense aérienne. Parmi eux se trouvaient les systèmes « Dôme de fer » et « baguette magique» (la Fronde de David). La production de ces systèmes a été réalisée dans le but de créer une protection multicouche pour le front interne d’Israël  face aux missiles de différentes portées, tirés par les groupes de la Résistance.

L'armée israélienne a d'abord refusé de poursuivre des projets de défense, mais les milieux politiques en Israël ont apporté leur soutien à l'idée, et cela a ainsi amené les responsables militaires du régime à réfléchir à la construction de nouveaux systèmes de défense avancés après les dégâts subis lors de la guerre de juillet 2006 face au Hezbollah au Liban.

Le choix de la stratégie offensive au lieu de la politique défensive est devenu un objectif majeur de la doctrine militaire d’Israël pour plusieurs raisons.

L'une des raisons est que les cas de menaces contre le front interne d’Israël ont considérablement été multipliés, à tel point que les missiles de la Résistance, y compris les missiles de haute précision du Hezbollah au Liban, se sont transformés en un cauchemar majeur pour les Israéliens.

Après le changement des équations de conflits survenu ces deux dernières décennies dans la région, les Israéliens ont compris qu'ils devaient apporter des modifications dans leur doctrine afin de changer l’atmosphère de la sécurité.

Les armes avancées à la disposition des groupes de la Résistance et sa capacité à cibler les fronts intérieurs dans les territoires occupés, que ce soit par des attaques au missile ou des cyber-offensives, nécessitent l’introduction du principe de défense dans la doctrine militaire sioniste qui résulte de la diminution des capacités offensive de l'armée israélienne depuis ces dernières décennies.

Du fait de l'augmentation spectaculaire de la capacité militaire de la Résistance qui a entièrement changé les équations des conflits au Moyen-Orient, Israël a fini par comprendre qu'il devait adopter une stratégie de défense.

En d'autres termes, la politique de dissuasion d’Israël qui se définissait auparavant sous la forme de son agression militaire et de son approche agressive contre les camps de la Résistance, est désormais interprétée comme l'adoption d'une stratégie de défense et d’une réduction des pertes lors des prochaines guerres éventuelles. Les milieux politiques et sécuritaires du régime sioniste tentent entretemps de ne pas parler de leur incapacité à poursuivre l'approche offensive.

Le vrai est cependant que les Israéliens eux-mêmes reconnaissent que leur stratégie dissuasive n'est plus suffisante pour assurer la sécurité des territoires occupés à long terme ; cette faiblesse était assez évidente dans les cercles sécuritaires, militaires et politiques du régime sioniste lors de la récente guerre de Gaza, et le régime occupant n'a pas pu gérer la guerre avec les groupes palestiniens, même pendant 11 jours.

Maintenant, les responsables militaires et sécuritaires du régime factice ont conclu qu'ils ne pouvaient plus vaincre leur ennemi et qu’ils devaient donc chercher un autre moyen de faire face aux menaces de l'axe de Résistance.

Dans ces conditions, l'opération militaire israélienne est actuellement menée dans le but d'éviter tout affrontement avec les groupes de la Résistance. Les Israéliens sont arrivés à la conclusion que la diminution de leur capacité à poursuivre l'approche offensive les empêche désormais à remporter toute guerre possible dans la région et qu’ils doivent donc adopter une approche défensive pour minimiser les dommages et les pertes causés par d'éventuelles guerres.

Les observateurs estiment alors que des mesures telles que la construction d'un mur souterrain autour de la bande de Gaza témoignaient de la diminution des capacités militaires et offensives de l’armée israélienne et de la croissance des inquiétudes israéliennes face aux menaces auxquelles Tel-Aviv est confronté.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV