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Le sang yéménite a boosté les ventes d'armes françaises

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Emmanuel Macron est actuellement en visite aux Emirats arabes unis, décembre 2021. ©20Minute

En pleine tournée du chef de l’État français au Moyen-Orient au cours de laquelle il a signé de nouveaux contrats sur la vente d’armements avec les pays impliqués dans la guerre contre les civils yéménites, le média en ligne Disclose a noté que « dès 2016, l’État français a autorisé la livraison de près de 150 000 obus » à ses deux alliés du golfe Persique. 

C'est sous la présidence de François Hollande que la France a livré en 2016 des dizaines de milliers de bombes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis tout en sachant qu’elles seraient utilisées dans la guerre au Yémen, affirme Disclose, se référant à des documents confidentiels du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), lesquels font état de vifs débats entre les équipes du ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves Le Drian et de son collègue des Affaires étrangères Laurent Fabius. Ils ont été tranchés, selon le site, par le président Hollande.

« Les industriels français demandent l’autorisation d’exporter plusieurs dizaines de milliers d’obus et missiles aux armées saoudienne, émiratie et qatarie. Montant total des contrats : 356,6 millions d’euros », écrit Disclose, rappelant qu’ à l’époque, les trois pays faisaient partie de la coalition militaire intervenant au Yémen.

Le site précise que Paris doit autoriser la livraison aux forces saoudiennes de 41 500 obus par l’entreprise Junghas, une filiale de Thalès, ainsi que 3 000 obus antichars, 10 000 obus fumigènes, 50 000 obus explosifs et 50 000 fusées d’artillerie produits par Nexter aux Emiratis et 346 missiles antichar de l’entreprise MBDA à l’armée qatarie.

Le Quai d’Orsay estime alors que ces munitions sont « directement utilisables sur le théâtre d’opérations yéménite, notamment par des systèmes d’armes d’origine française ». Il considère aussi qu’elles « font courir un risque de non-conformité avec nos engagements internationaux ».

Or, le ministère français de la Défense aurait refusé de remettre en question ces contrats, arguant que ces pays représentent « près du tiers de nos volumes d’exportations ». Selon Disclose, « la livraison des bombes est tellement sensible que c’est finalement le chef d’État François Hollande qui va trancher le débat ».

Y réagissant, Mohammed Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen, a condamné le principal accord d’armement entre la France et les Émirats arabes unis qui coïncide avec les crimes de guerre de la coalition saoudienne contre les civils et les enfants yéménites dans la province de Taëz.

Dénonçant la visite d’Emmanuel Macron, président français, en Arabie saoudite, il a tweeté : « Nous lui rappelons que sa demande aux pays européens de vendre des armes aux pays de la coalition agresseur conduira à des crimes de guerre au Yémen. Les statistiques préliminaires de ce crime [à Taez] font état du martyre de 18 personnes et d’un certain nombre de blessés. »

A rappeler que le président français a rencontré hier, vendredi, Mohammed ben Zayed, le prince héritier d'Abou Dhabi, en marge de l'Expo de Dubaï 2020.

Avec les Émirats arabes unis, nous avons désormais finalisé la vente de 80 avions Rafale et de 12 hélicoptères Caracal, nous travaillons ensemble en toute confiance pour notre propre sécurité, a écrit Macron sur Twitter.

Emmanuel Macron a ensuite rencontré l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, et devrait poursuivre sa visite en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV