TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Moyen-Orient   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU   /   LE CHOIX DE LA RÉDACTION

Comment le concept de «précision balistique» du CGRI fait des émules ? 

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Missile iranien Khalij Fars (Golfe Persique), un missile balistique antinavire. ©Mashregh News

Y a-t-il une "touche" balistique iranienne qui fait son chemin à travers le monde ? Autrement dit, la folle précision des engins iraniens commence-t-elle à faire des émules auprès des puissances balistiques avérées que sont la Chine ou encore la Russie ? Visiblement. La Chine qui tend de plus en plus à imiter les tactiques de combat asymétrique anti-US allant jusqu'à fabriquer une réplique de navire US pour besoin d'exercices en mer de Chine tout comme la réplique de l'USS Nimitz fabriquée par l'Iran, en est l'un des fervents candidats. En termes de missiles, c'est en fait la précision qui fait défaut aux puissances. 

L'une des failles des célèbres missiles balistiques Scud est leur faible précision. D'ailleurs, vers la fin de la guerre froide des efforts ont été entrepris par l’Ouest et l’Est pour en augmenter la précision.

La Chine a notamment développé des missiles balistiques intercontinentaux qui après la guerre froide et simultanément à son épanouissement économique, sont devenus l'un des symboles de sa puissance militaire. Le développement du système de positionnement indigène Baidu en tant que concurrent du GPS américain ou du GLONASS russe est l'un des acquis les plus importants des Chinois.

Le missile DF-15C est fabriqué par la 4e académie de la corporation de l’Académie de la China Aerospace Science and Technology Corpporation (CASC), située à Xi’an (Chine centrale). L’armée chinoise a commencé à s’équiper de ces missiles dès 1989. À cette époque, leurs performances n’avaient rien d’exceptionnel et manquaient de précision. Donc, le missile DF-15B et les missiles DF-15C qui arrivent actuellement dans les arceaux de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise sont des armes d’un type nouveau et ne ressemblent pas à leurs prédécesseurs qu'étaient les DF-15 et les DF-15A.

La Chine dispose d'une solide capacité à mener des frappes de missiles contre un adversaire, notamment en cas de conflit régional. Parmi les moyens de l'arsenal de la Force des fusées de l'Armée populaire de libération (APL) qui peuvent cibler les navires figurent les missiles balistiques DF-21D et DF-26, des armes parfois appelées "tueurs de porte-avions".

Lire plus: Les tueurs de navire US testés en Chine, une semaine après l'exercice Grand Prophète-14 en Iran

Les Chinois ont également mis en orbite plusieurs satellites de reconnaissance et d'observation maritimes qui sont chargés de suivre tous les types de navires et de fournir des informations en direct pour ces missiles.

Des bateaux dans le désert !

Des images satellite de la société américaine Maxar Technologies, publiées fin octobre montrent des répliques de navires de guerre américains au milieu du désert de Taklamakan, dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Selon l'institut naval des États-Unis (USNI), on peut y voir une maquette de porte-avions et au moins deux destroyers.

Se pose alors la question de la finalité de ces installations. Elles seraient susceptibles de servir d'entraînement militaire pour les forces armées chinoises. Les maquettes du navire de guerre sont équipées de contours à grande échelle, d’un porte-avions américain, d’au moins deux destroyers de la classe Arleigh Burke et d’une cible de 75 mètres de long sur un système ferroviaire, certainement utilisées pour simuler un navire en mouvement.

Dans le passé, des maquettes de cibles militaires potentielles de Pékin avaient été aussi repérées en Chine. En 2015 par exemple, le radiodiffuseur de la Chine a présenté un exercice militaire mettant en vedette des soldats avançant vers ce qu’on croirait être une réplique du palais présidentiel de Taïwan.

Bien que les photos satellites ne montrent aucun point d'impact visible, il semblerait que la Chine exerce la précision de ses missiles balistiques sur ce genre de cible. Ce "porte-avions" est une dalle de béton de 182 mètres censée représenter le pont d'envol d'un bâtiment de guerre de ce type.

Un exemple ancien des exercices balistiques chinois. ©Huangiu via Mashregh News
Maquette de cible en mouvement conçue pour un test de missile chinois

La Chine utilise des maquettes E-3 Sentry pour des cibles sur sa gamme d'impact de missiles balistiques. Ou plus précisément deux maquettes du système d'alerte et de contrôle aéroporté E-3 Sentry (Awacs) sur sa plage d'impact utilisée pour tester la technologie de pointe des missiles.

Maquettes du système d'alerte et de contrôle aéroporté E-3 Sentry (Awacs). ©Mashregh News

La zone de guerre obtenue de Planet Labs (vue en haut de cet article) datée du 28 août 2021, montre deux maquettes E-3 pleine grandeur assise sur la cible principale en forme de piste qui fait partie de l'une des plus belles -établissement de complexes d'essais d'armes dans le désert de Gobi en Chine. Aucune information n'a filtré jusqu'à présent pour savoir si oui ou non cette réplique a servi à la mise à l'épreuve des missiles chinois n'empêche que la voie est tout tracée. 

Mais qu'en est-il de l'Iran ? 

Puisque la précision des missiles iraniens n'a cessé d'être prouvée à travers l'usage qu'en font les alliés de l'Iran au sein de l'axe de la Résistance que ce soit en Irak au Yémen en Syrie, à Gaza ou au Liban, l'Iran se concentre sur la portée de leurs engins. Après la fin de la guerre Saddam-Iran, et pour cause de sanctions sur la vente d'armes, l'Iran s'est mis à fabriquer des missiles avec l'objectif de se créer un A2/AD sur fond des missiles d'une portée de 2 000 kilomètres.

ICBM : l'Iran pourra en avoir

Le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh, a confirmé hier samedi que « toutes les capacités de missiles de Gaza et du Liban ont été soutenues par l’Iran, et ils sont la ligne de front pour affronter Israël ».

Le père fondateur du programme de missiles iranien, le général Hassan Tehrani Moghaddam, a décidé alors de mettre en place un effort de développement institutionnellement distinct pour un lanceur spatial à propergol solide qui servirait également de stratégie de plate-forme pour acquérir la technologie des missiles à longue portée. 

Hassan Tehrani Moghaddam et ses camarades de combat avant un tir de missile au cours de la guerre imposée par l'ancien régime irakien. ©Mashregh News/Archives
Zolfaqar, un missile iranien des plus hautes précisions, de la gamme de missiles Fateh

L'imagerie satellite révèle que tout au long de 2021, l'Iran a progressivement agrandi ses installations.

L'expansion suggère que les efforts du CGRI pour développer des missiles à combustible solide de grand diamètre s'accélèrent. Étant donné que de telles fusées peuvent être tout aussi utiles pour des applications de lancement spatial ou pour des missiles, l'effort accéléré pourrait bientôt rapprocher l'Iran d'une capacité de missile balistique intercontinental (ICBM).

 

Le pacte Chine-Iran appuiera-t-il aider les deux parties à mieux partager leur expérience ? 

Les missiles à combustible solide présentent plusieurs avantages opérationnels par rapport à leurs homologues à combustible liquide. Ils sont plus sûrs et plus faciles à utiliser, ont des temps de préparation au lancement plus courts et ont généralement une signature plus faible, car ils ne nécessitent pas un convoi aussi important de véhicules de soutien et de ravitaillement pour les accompagner.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV