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E-Press du 30 octobre 2021

Véhicules militaires transportant le missile balistique hypersonique DF-17 lors d'un défilé à Pékin en octobre 2019. ©EPA

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Au sommaire de l’émission : 

1- La marine russe à l'heure iranienne

Peu après que la Ve flotte US à Bahreïn ait annoncé le lancement d'une Task Force 59 en se soumettant de la sorte aux nouvelles règles de guerre définies par la Résistance au Moyen-Orient, voici que la Russie se soumet à l'heure du CGRI...

Les navires de guerre russes seront équipés de drones kamikazes. Des sources du ministère de la Défense de la Fédération de Russie rapportent qu'en ce moment, le commandement de la marine russe étudie la possibilité d’armer les navires de guerre russes de drones kamikazes. Cette arme a fait ses preuves avec succès en Syrie et les experts estiment qu'au service de la marine russe, les drones seront capables de mener des frappes précises non seulement sur des cibles en mer, mais également sur des cibles au sol.

À ce jour, l'armée russe n'est dotée que de deux types de drones kamikazes – « Cube-UAV » et des drones de la famille « Lancet ». Ces drones peuvent s'avérer suffisamment efficaces contre de petites cibles maritimes ainsi que pour détruire des cibles au sol. Cependant, pour les besoins de la marine russe, des munitions flâneuses avec une charge importante seront vraisemblablement développées, ce qui imposera de lourds dommages aux navires ennemis.

Il est à noter que le coût des drones kamikazes est relativement faible, alors que leur utilisation ne nécessite guère d'équipements supplémentaires pour navires-lanceurs, hangars, etc.

Au cours des cinq dernières années, la Russie a fait de remarquables progrès dans le développement de véhicules aériens sans pilote, dont certains n'ont aucun équivalent étranger.

Début septembre 2021, la marine américaine a mis en place un nouveau groupe de travail pour fournir des systèmes sans pilote utilisables pour des capacités maritimes améliorées dans la 5e zone d'opérations de la flotte.

Le Commandement central des forces navales des États-Unis (NAVCENT) a mis en place, le 9 septembre, un nouveau groupe de travail pour intégrer rapidement les systèmes sans pilote et l'intelligence artificielle aux opérations maritimes dans la zone d'opérations de la 5e Flotte.

Appartenant à la 5e flotte de l’US Navy, le groupe de travail 59 est le premier de ce genre.

«Notre objectif est de développer et d'intégrer des systèmes sans pilote et l'IA à la fois », a déclaré le vice-amiral Brad Cooper, commandant de NAVCENT, pour « Premièrement, améliorer notre connaissance du domaine maritime, et deuxièmement, augmenter la dissuasion ».

2- Le séisme hypersonique signée Chine 

La Chine aurait testé avec succès un missile hypersonique. Jean-François Geneste, ancien vice-président et directeur scientifique d’Airbus à se méfier des apparences.

Si un pays lançait un missile hypersonique en orbite par-dessus la Terre, le saurions-nous de sources gouvernementales ?

Si l’on en croit un article du Financial Times, la réponse est « peut-être pas » – ou au moins pas très rapidement. D’après le journal britannique, la Chine aurait envoyé un missile à capacité nucléaire dans l’orbite basse de la Terre en août dernier à 33,796 km/h. Un événement que le public ne découvre que maintenant.

Le 4 octobre, la Russie a lancé avec succès un missile de croisière hypersonique Zirkon depuis un sous-marin, selon le ministère de la Défense.

Côté américain, CNN a annoncé le 22 octobre que le dernier test de missile hypersonique de l’armée américaine avait échoué. La course à l’armement hypersonique s’intensifie donc.

Le Pentagone risque-t-il de prendre du retard sur ses rivaux ?

Jean-François Geneste, PDG du Warpa et ancien vice-président et directeur scientifique d’Airbus, revient sur le test de missile chinois. Il explique qu’il s’agissait plus d’un lancement spatial que d’un missile hypersonique.

« Le terme hypersonique est un peu galvaudé. Le vrai missile hypersonique, c’est le Zirkon russe, basse altitude, Mach 9, 2000 km de portée… Les Russes font la différence entre des vrais missiles hypersoniques et des planeurs hypersoniques comme l’Avangard de Mach 27, à très haute altitude. Ce n’est pas tout à fait la même chose ».

Devant cette course à la suprématie hypersonique, on peut se demander quelle sera l’incidence sur les futurs conflits.

« Je pense que la Russie et la Chine veulent empêcher les États-Unis de continuer à se projeter. Les Américains ont passé la dernière décennie à se projeter en dehors de leur territoire et ils ont un territoire qui est vierge de guerre ».

Le scientifique détaille les « deux aspects pour empêcher cette projection américaine » :

« Le premier aspect, c’est la guerre spatiale, d’où l’armée de l’espace américaine. L’autre aspect, un système qui est capable de tuer la flotte américaine. Je pense qu’avec des missiles hypersoniques, l’espérance de vie de la flotte américaine globalement est de l’ordre de 20 minutes dans un vrai conflit et sans puissance nucléaire. Les Russes par exemple pourraient nettoyer la flotte américaine très rapidement – en moins d’une heure – sans déclencher de guerre nucléaire ».

Jean-François Geneste explique que cette course a plus une dimension dissuasive : « Si j’étais Chinois, j’essaierais de décourager toute intervention sur mon territoire ».

Source : Réseau international 

3- Syrie: Halliburton continue à voler 

Dans la région de Jazira, les États-Unis volent du pétrole syrien.

Des sources locales de la banlieue d’al-Yaaroubiya ont fait savoir à la correspondante de Sana qu’un convoi appartenant aux forces d’occupation américaines, composé de 33 véhicules, dont des camions-citernes chargés du pétrole volé de la région syrienne, Jazira, s’était orienté, ces dernières heures, vers les territoires irakiens, via le poste illégal d’al-Walid.

Les sources ont indiqué que le convoi était accompagné d’un certain nombre de véhicules 4×4 dotés de mitrailleuses appartenant à la milice des « FDS » (les Forces démocratiques syriennes), soutenue par l’occupant américain qui a fait sortir ces dernières 24 heures plus de 100 véhicules vers les territoires irakiens via le poste illégal d’al-Walid, rajoute l’agence de presse.

Des sources locales à al-Yaaroubiya ont fait noter qu’un convoi appartenant aux forces d’occupation américaines, et composé de 50 véhicules, dont des camions frigo, un certain nombre de camions couverts, ainsi que des camions-citernes destinés à transporter le pétrole, s’étaient orientés vers la localité de Rumeilan dans la banlieue nord-est du gouvernorat, puis vers Tal Hamis, jusqu’à la zone de Tal Baidar sur l’autoroute Darbasiyah-Hassaké.

Le 24 octobre, Observateur Continental avait, citant Sana, notifié que « des éléments de l’armée arabe syrienne ont intercepté un convoi de véhicules militaires appartenant à l’occupation américaine qui tentait de traverser le village de Damkhiah dans la banlieue nord de Hassaké et l’avaient obligé à s’en retirer ».

Observateur Continental avait précisé que l’ancien vice-président américain Mike Pence avait déclaré : « Les États-Unis utiliseront la « force destructrice » contre toute tentative d’empêcher notre contrôle sur les champs pétroliers syriens – que ce soit Daech, le gouvernement syrien ou les forces pro-russes ».

4- La Grèce ancrée pleinement dans le camp anglo-saxon 

Publiée en mars 2021, la dernière revue stratégique britannique, intitulée « La Défense à l’ère de la compétition », prévoit que la Royal Air Force [RAF] devra retirer 30 avions de combat Eurofighter Typhoon de la tranche 1 [c’est à dire les plus anciens] de son inventaire d’ici 2025.

Or, ces appareils ont, en moyenne, consommé entre 40 et 50% de leur potentiel. Aussi, il est fort probable qu’ils soient revendus sur le marché de l’occasion. Ce qui pourrait intéresser la… Grèce.

En effet, le 27 octobre, le député Kyriákos Velópoulos, par ailleurs président du parti « Solution grecque », a interpellé le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, pour savoir s’il était envisageable pour Athènes de se procurer ces 30 Eurofighter Typhoon britanniques.

Une telle question peut sembler surprenante dans la mesure où la Grèce a d’ores et déjà commandé 18 Rafale auprès de la France [et six autres doivent l’être prochainement] et qu’un programme visant à moderniser les F-16 de la force aérienne grecque est en cours. En outre, il est également question pour Athènes d’acquérir entre 18 et 24 avions de 5e génération F-35A.

Cependant, dans sa réponse, le ministre grec de la Défense n’a pas formellement écarté l’idée émise par M. Velópoulos. « Nous examinons toutes les options possibles pour trouver l’approche la plus appropriée afin d’augmenter encore les capacités opérationnelles de notre force aérienne [Polemikí Aeroporía] », a en effet déclaré M. Panagiotopoulos.

Toutefois, a ajouté ce dernier, la « structure des forces armées pour 2020-34 est clairement définie, après avoir été approuvée par Conseil du gouvernement pour les affaires étrangères et la défense [KYSEA] », notamment au sujet des « exigences opérationnelles concernant l’acquisition d’avions de chasse modernes ». Et celles-ci sont « entrent dans la catégorie des informations classifiées », a souligné le ministre grec. Cela étant, le 7 octobre, devant les députés, celui-ci a indiqué que les besoins de l’État-major pour « assurer la défense du pays sont de 48 avions [de combat] de nouvelle génération.

Reste que si l’achat éventuel des 30 Typhoon britanniques n’est pas écarté par la Grèce, cela ne veut pas dire qu’il se concrétisera.

Certes, la force aérienne grecque devra tôt ou tard remplacer la trentaine de F-4 Phantom qu’elle maintient encore en service, après les avoir modernisés dans le cadre du programme « programme Peace Icarus 2000 ».

D’où d’ailleurs l’option « F-35A », laquelle n’a d’ailleurs guère progressé depuis qu’une demande d’informations a été adressée par les autorités grecques à leurs homologues américaines. Mais celle des ex-Typhoon de la RAF, dotés seulement de capacités air-air, ne saurait convenir. D’autant plus qu’il faut prendre en considération le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO], lequel est régulièrement pointé du doigt en Allemagne [ainsi qu’au Royaume-Uni] en raison de difficultés pour l’approvisionnement en pièces détachées.

Source: Opex.360

5- L'OTAN rafle la Géorgie

En octobre, la Géorgie a été visitée par deux hauts responsables : le nouveau chef du Pentagone Lloyd Austin et le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase du Sud et l’Asie centrale Javier Colomina.

Selon l’analyste géorgien Zaal Anjaparidze, le secrétaire américain à la Défense a fait à Tbilissi seulement une déclaration générale que son pays saluerait l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN, tout en signant un accord important.

« D’après moi, c’était une déclaration de circonstance comme celles qui étaient faites plus tôt par de hauts représentants de l’administration américaine. Parce que l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN nécessite un consensus entre tous les membres de l’Alliance. Je pense que cette déclaration a été faite pour encourager en quelque sorte notre establishment politique pro-occidental », a expliqué Zaal Anjaparidze.

L’expert trouve plus importante la signature à Tbilissi d’un accord de coopération militaire et d’aide à la Géorgie pour « renforcer la défense et les capacités d’endiguement ». Conformément à cet accord, les États-Unis développeront activement le potentiel militaire de la Géorgie.

« Un tout nouveau programme de coopération militaire a été annoncé, qui prévoit une présence permanente sur le territoire de la Géorgie des représentants de l’OTAN et des forces armées américaines, qui entraîneront les unités géorgiennes. C’est le résultat le plus important de la visite d’Austin en Géorgie », a noté Zaal Anjaparidze.

La Géorgie reste aujourd’hui le seul allié des États-Unis et de l’Occident dans le Caucase, et cela a été souligné par le chef du Pentagone pendant la conférence de presse à Tbilissi. L’expert explique les visites devenues plus fréquentes en Géorgie par le fait que les voisins influents les plus proches tentent activement d’impliquer Tbilissi dans le nouveau format « 3+3 », alors que les autorités géorgiennes ne peuvent pas directement accepter d’y participer à cause des engagements devant l’Occident.

On y voit une sérieuse contradiction que crée pour la Géorgie, d’une part, le partenariat de l’Occident et, d’autre part, les relations avec ses voisins directs. Et la Géorgie se retrouve dans une situation très difficile parce qu’il faut faire un choix : qu’est-ce qui est plus important – entretenir de bonnes relations avec les voisins directs ou jouer le rôle d’avant-poste de l’Occident dans la région.

Le seul message sérieux de Lloyd Austin, d’après l’expert militaire géorgien Vakhtang Maïssaïa, a été l’accent mis sur la sécurité en mer Noire et la manière dont la Géorgie, l’Ukraine et la Moldavie peuvent se protéger contre « l’agression russe ». Selon lui, le message de Lloyd Austin contenait un « message net et intéressant » concernant le format « 3+3 » et l’avis de Washington quant à la participation de la Géorgie à celui-ci.

Cela fait 30 ans que la Géorgie a choisi de s’engager sur la voie d’adhésion à l’UE et à l’OTAN, mais au cours de cette période elle n’a pas beaucoup avancé, recevant de l’UE un accord d’association contraignant et un régime sans visa limité, et de l’OTAN l’affirmation que les portes de l’Alliance étaient ouvertes et qu’un jour la Géorgie deviendrait son membre. Les représentants occidentaux s’abstiennent de préciser les délais pour mettre en application cette promesse.

Source : Réseau international 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV