Les talibans préviennent que l'établissement de bases militaires américaines et de l'OTAN dans les pays voisins serait dangereux pour les pays de la région. L'information tombe alors que la Chine s'apprête à construire une base militaire pour les forces spéciales tadjikes près de la frontière afghano-tadjike.
Ahmadullah Wasik, le porte-parole adjoint des talibans, a déclaré que les pays puissants ne devaient pas forcer les États de la région de leur fournir des bases militaires.
« Une éventuelle présence militaire des États-Unis, de l'OTAN ou de tout autre pays n'est ni dans l'intérêt de l'Afghanistan ni dans l'intérêt de la région », a déclaré Wasik.
Dans le même temps, le ministre russe des Affaires étrangères a, quant à lui, appelé les voisins de l'Afghanistan à ne fournir aucune base militaire qui servirait les objectifs des États-Unis ou de l'OTAN, sans faire allusion à un pays quelconque.
Le responsable russe a déclaré : « Nous exhortons les pays voisins de l'Afghanistan à ne pas autoriser les troupes de l'OTAN et des États-Unis à entrer sur leurs territoires ; l'OTAN et les États-Unis souhaitent avoir une présence militaire dans ces régions depuis leur retrait de l'Afghanistan. »
Quant aux experts politiques et militaires, ils ne considèrent pas que l'établissement de bases militaires dans la région soit dans l'intérêt de l'Afghanistan, Hekmatullah Hekmat affirmant entre autres que « pour le moment, toute intervention militaire des États-Unis doit être arrêtée afin que la situation économique de la région s’améliore».
Ces remarques interviennent alors que selon certaines informations, les États-Unis avaient précédemment utilisé l'espace aérien pakistanais, mais Islamabad n’a pas tardé à rejeter l’allégation.
Citant le Parlement tadjik, Reuters rapporte que la Chine a l'intention de construire à ses dépens une base militaire pour les forces spéciales de la police tadjike près de la frontière afghano-tadjike.
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La décision intervient alors que la Russie vient de mener des exercices de défense anti-aérienne dans la province tadjike d'Astrakhan sur les rives nord-ouest de la mer Caspienne. (Regarder la vidéo ci-jointe)
L'agence de presse russe RIA Novosti a précisé vendredi que l'exercice s'était déroulé sur la zone militaire de Kapustin Yar et que le ministère russe de la Défense en avait diffusé une vidéo.
La manoeuvre a déployé une variété de missiles antiaériens dont les systèmes de défense aérienne S-300, S-400, Buk-M3 et Tor-M2. Dans le cadre d’une opération coordonnée, ces derniers ont intercepté des cibles volantes et ont tiré dessus.
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« Au cours de l'exercice, les unités de défense aérienne russes se sont entraînées à repousser les frappes aériennes et à attaquer des drones et des avions ennemis hypothétiques », indique le média russe.
Selon le rapport, des unités des districts militaires du sud, de l'ouest et de l'est de la Russie ont également participé à l'exercice, ciblant des objets volant à une altitude de 7 mètres à 35 kilomètres.
L'exercice avait pour objectif d’évaluer l’état de préparation des unités de défense aérienne russes, au cours duquel plus de 40 cibles ennemies hypothétiques ont été détruites.