Si le courageux George Kordahi, ministre libanais de l'Information dont la tête est désormais mise à prix par Riyad, a provoqué un aussi large tollé à Riyad et dans les deux autres capitales arabes pro-Israël, Abou Dhabi et Manama, pour avoir si pertinemment comparé Ansarallah au Hezbollah soulignant que tout comme "la Résistance yéménite, le Hezbollah a parfaitement droit et raison de vouloir défendre la souveraineté libanaise", c'est qu'il y a derrière ce discours quelque chose de bien nouveau qui sort de l'ornière, quelque chose aussi de bien dangereux, qui après le tonitruant échec du coup de Tayouné a déclenché une guerre civile au Liban, augure dès le lendemain encore pire pour Américains, Israéliens et évidemment leurs comparses arabes.
Ce mardi 26 octobre, alors même que le criminel de guerre Geagea était convoqué par la justice libanaise pour avoir commandité l’assassinat de sept libanais au cours des événements de Tayouné, le 26e convoi bourré de fioul iranien franchissait les frontières du sud du Liban pour venir remplir les usines, les ateliers et les stations-service, et ce sous le nez et la barde d'une ambassade US atone qui avale les pires couleuvres sans pouvoir broncher.
Au fait, au train où vont les événements, ce corridor maritime anti-sanction US que complète un trajet terrestre reliant la raffinerie de Baniyas au sud de Beyrouth, semble s'être inscrit dans la durée et c'est là que les propos de M. George Kordahi blessent et deviennent dangereux au point de provoquer une "crise" avec le Liban. Car chaque convoi pétrolier qui arriverait au Liban cela revient à faire partir en fumée un nouveau pan de la "mythique capacité militaire d'Israël", le supposé roi des "attaques préventives". Car soit dit très clairement en passant, tant que les pétroliers iraniens fréquenteraient aussi assidûment les côtes syriennes pour y décharger du pétrole et ses dérivés à destination du Liban, il y a le danger de voir l'émergence soudaine de l'Iran dans le secteur énergétique libanais et cela même si les États-Unis ont envoyé un Israël négocier un compromis gazier Israël/Liban ! C'est au fait à cette perspective que le ministre George Kordahi a très subtilement fait allusion quand il a sacré le Hezbollah "défenseur de la souveraineté libanaise" comme l'est Ansarallah de la souveraineté yéménite et ce, au-delà de tout clivage confessionnel au Liban.
Comment la révélation choc du ministre libanais de I'Inforamtion a mis sens dessus dessous le camp d'Israël?
André Chamy et Arnaud Develay, s'expriment sur le sujet.