Malgré les critiques visant le bilan du gouvernement irakien, le mécontentement du peuple et les tentatives de l’Occident destinées à décevoir les électeurs pour des raisons économiques et sécuritaires, le taux de participation n’a pas chuté et les élections ont eu lieu dans un climat calme.
En plus, les plans des Américains, destinés à semer l’insécurité lors des législatives, sont tournés au fiasco grâce à la vigilance des forces armées irakiennes dont l’armée et les Hachd al-Chaabi.
Les impacts internationaux
D’ici quelques mois, les États-Unis retireront toutes leurs forces militaires d’Irak. En conséquence, Washington projette de modifier la structure politique d’Irak, dans le cadre de ses intérêts, pour qu’il n’y perde pas son influence, en l’absence de sa présence militaire.
Dans ce droit fil, la Maison-Blanche et ses alliés ont tout fait pour, d’abord, décourager les Irakiens de participer aux élections et, ensuite, marginaliser les hommes d’État s’opposant à l’ingérence des États-Unis dans les affaires d’Irak.
Pour ce faire, les Américains ont investi sur certaines personnalités renommées afin de les introduire sur la scène politique irakienne et de les présenter comme membres de courants indépendants pour ainsi éclipser les partis chiites qui font partie du gouvernement ou du Parlement.
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Dans cette conjoncture, le parti de Saëroun, dirigé par Moqtada Sadr, est donné en tête des législatives, d’après les résultats officieux ; ce qui met en évidence l’échec des tentatives américaines, d’autant plus que Saëroun s’est toujours opposé rigoureusement à la présence des États-Unis en Irak.
Avec Saëroun comme principale force politique au Parlement, le prochain gouvernement d’Irak sera plutôt orienté vers une approche régionale qui privilégie un essor de relations avec les pays voisins.
En plus, les tendances anti-américaines et anti-israéliennes de Moqtada Sadr ne laisseront pas les pays, qui avaient mobilisé tous leurs moyens pour porter atteinte à l’Irak, concrétiser leurs objectifs.
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Les impacts intérieurs
Selon les résultats préliminaires des élections, le parti sadriste pourrait exercer une bonne influence dans le processus de la désignation du prochain Premier ministre ainsi que celle des ministres, des directeurs généraux et des membres du cadre des institutions d’État.
Non seulement le parti sadriste dirigeait les protestations populaires contre le mauvais bilan du gouvernement irakien mais en plus une nouvelle loi électorale a réduit l’impact politique de grands partis et mouvements au profit des mouvements locaux.
D’autre part, la défaite de Daech et le retrait imminent des forces d’occupation américaines d’Irak sont les deux facteurs qui ont convaincu les électeurs de conclure qu’il n’existe plus aucune nécessité pour le maintien des courants politiques liés aux Hachd al-Chaabi.
Pour les observateurs politiques, tout bras de fer entre les groupes chiites en Irak contredit les réalités politiques en cours en Irak car c’étaient bien les partis liés à la Résistance qui ont convaincu Moqtada Sadr de réviser sa décision pour boycotter les élections ; ce qui était à l’origine de la victoire du parti sadriste aux législatives.
Il est à noter que les résultats faibles acquis par le parti Fatah n’ont rien à voir avec les Hachd al-Chaabi qui consistent en un mouvement militaire et sécuritaire ayant joué un rôle de premier plan dans l’expulsion de Daech.
En effet, les Hachd al-Chaabi ressemble à une armée et une police liée au commandement général des Forces armées irakiennes dont le fonctionnement n’a rien à voir avec l’ambiance politique du pays.