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Au Burkina Faso, le président Kaboré sait plus que jamais que son pays est désormais l’une des principales cibles de prochaines tentatives de déstabilisations occidentales.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Le Burkina Faso se réarme contre l'axe US-OTAN
Au Burkina Faso, le président Kaboré sait plus que jamais que son pays est désormais l’une des principales cibles de prochaines tentatives de déstabilisations occidentales, cela pourrait donc justifier cette nouvelle décision du gouvernement burkinabé de nommer de nouvelles personnalités au sein des forces armées et de la gendarmerie.
Désormais, c’est le général Gilbert Ouédraogo qui prend les commandes. Il remplace à la tête des forces armées le général Moise Miningou. À la gendarmerie nationale, c’est le colonel-major Omer Bambara qui prend les rênes de l’état-major.
Le président Roch Marc Christian Kaboré a également nommé le colonel-major Marie Omer Herman Bambara chef d’état-major de la gendarmerie nationale. Il avait déjà assuré l’intérim à ce poste en 2011 suite à la mutinerie qui avait touché plusieurs casernes.
Ces nominations interviennent deux jours après une attaque terroriste qui a fait 14 morts et sept blessés dans les rangs des forces armées burkinabè à Yirgou, dans la région du centre nord.
Dans une note transmise à tous les détachements, l’ex-chef d’état-major général des armées a d’ailleurs instruit tous les chefs militaires à mettre « en alerte maximale toutes les unités » sur le terrain.
Il est vrai que depuis le double coup d’Etat au Mali, l’assassinat du président tchadien, le coup d’Etat en Guinée et enfin le coup d’Etat manqué au Niger, le Burkina Faso, ce pays qui a su compter sur ses propres forces armées, et créer des forces de défense populaires à l’image de celles crées au Yémen, en Syrie ou en Irak, est un grand obstacle pour l’axe US-OTAN qui tente à tout prix de s’emparer de cette région du Sahel.
Ce remaniement est donc une très bonne stratégie du président Kaboré de faire face à toutes sortes de déstabilisations, notamment face à des coups d’Etats militaires possibles.
D’ailleurs, les médias mainstream ne cessent de suggérer que la prochaine cible de coup d’Etat au Sahel pourrait être le Burkina Faso :
Foucher et Depagne alertent : « L’exemple guinéen doit faire réfléchir les dirigeants de la région qui sont tentés de se maintenir au pouvoir coûte que coûte, en manipulant les processus électoraux et les constitutions, ou en installant des régimes autoritaires au sein desquels l’opposition est réduite au silence. » Le parfait exemple en est le Burkina Faso. Certes, dans ce pays, c’est une insurrection populaire, et non un coup d’État, qui a chassé en 2014 le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. Mais lui aussi briguait un mandat supplémentaire et inconstitutionnel, et l’insurrection a débouché sur l’instauration d’un régime démocratique », lit-on sur LVSL.fr
Ces derniers jours, la justice burkinabè a également lancé une opération contre de présumés trafiquants de carburant au profit des groupes terroristes.
Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de cette opération, selon le parquet.
D’ailleurs, toujours dans la lutte contre le terrorisme, la population est plus active que jamais. L’union de la population est toujours aussi importante.
Le Burkina Faso montre aux pays d’Afrique la marche à suivre pour lutter contre le terrorisme sans demander l’aide des militaires occidentaux.
2. Mali : une crise qui tue l'Élysée !
Cet article du RFI intitulé « France: quand les crises diplomatiques glissent sur le terrain de la souveraineté en Afrique » devra faire école.
Non pas seulement par ses contre vérités mais encore par le culot qu’a mis l’auteur à inverser totalement la place entre l’occupant et l’allié du Mali.
L’article commence ainsi : « La possibilité d’un accord entre Bamako et le groupe Wagner, société privée russe de sécurité, a ouvert la crise entre le Mali et l’ensemble de ses partenaires africains et occidentaux, au premier rang desquels la France. »
En fait ce qui choque de premier abord à la lecture de l’article, c’est le concept souveraineté nationale malienne, avec quoi l’auteur joue sans aucune honte.
Cette souveraineté nationale pour laquelle RFI se soucie, a été bafoué en 2013 quand la France sous prétexte d’une invasion terroriste qu’on sait désormais être l’œuvre des services secrets occidentaux a envahi le nord du Mali avant de renverser le gouvernement élu de l’époque et pousser le président à l’exil, imposer son propre président et tout ceci pour déclencher une longue guerre avec en toile de fond des milliers de morts, non seulement des suites des attaques terroristes mais encore sous les bombes largués par les Mirages 2000, les rafales et les autres drones français alliés.
On en passe évidemment, sur ces foules de réfugiés fuyant le combat aussi à l’intérieur du Mali qu’au delà de ses frontières et dépeuplant des régions entières où l’armée de l’occupation a planté ses bases pour mieux imposer son occupation à la population.
Vient ensuite cet accord d’Alger, arraché au forceps par Barkhane aux autorités de l’époque non pas pour apaiser le conflit, mais bien pour préparer le démembrement du Mali.
Et tout ceci au grand mépris de la souveraineté malienne, que RFI le média colonialiste reproche au Mali son choix de coopérer avec Wagner, c’est là une offense faite après plus de 9 ans de résistance et de lutte des Maliens, non seulement contre le terrorisme exporté mais encore contre une présence militaire étrangère qui a été équivalent de malheur, de mort et d’ingérence à tous les niveaux.
Mais l’article frappe également par la connexion qu’il fait entre l’actualité malienne et algérienne, et cette protestation presque conjugué de Bamako et d’Alger, ce qui montre l’attitude de plus en plus agressive et éhontée de l’Elysée à l’égard du Mali.
Le mot est d’ailleurs lâché dans le dernier paragraphe de l’article quand RFI dit « ce nouveau front commun » : ce nouveau front sahélo-maghrébine qui semble faire si peur à la puissance colonialiste qu’est la France.
Ces peurs se manifestent quand l’article affirme qu’il y a là, un relais au second plan de la lutte anti-terroriste.
Que veut suggérer RFI ? Et bien elle suggère que toute coalition interafricaine contre le terrorisme a peu de chance de réussir car elle passerait à côté de l’essentiel et elle ose même opposer une telle coalition à la lutte contre le terrorisme.
En arrière plan d'un tel argument, il y a évidemment, la volonté de la force d’occupation à prolonger sa présence au Sahel.
S’il est vrai que l’article fini par une flèche à l’adresse de la junte au pouvoir, il n’empêche que les officiers français que ce soit Parly, Le Drian voir même le président Macron, qui dit que sans la France il n’y aurait pas de gouvernement au Mali, n’ont pas cessé ces derniers jours d’affirmer que Wagner ou pas, la France compte poursuivre son occupation au Mali.
3. La Guinée passe-t-elle sous la férule US-OTAN ?
Alors que l'ex-président sénégalais Wade lui offre l’asile, on n’entend plus parler du président Alpha Condé, dont le pays bascule dans le camp ouest après un coup d’Etat commis par un agent américain formé à l’école US.
Quid des secteurs entiers de l’économie où l’état avait conclu des accords avec la Chine et la Russie ?
La réponse vient de tomber par le président : le sous-secrétaire général de l’ONU chargé de la mutuelle panafricaine de gestion des risques à New York, ayant occupé d’autres fonctions au sein du Fonds international du développement agricole (FIDA), et du FAO, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, en Italie, vient d’être élu Premier ministre de la Guinée.
La Guinée passe-t-elle sous la férule US-OTAN ? Est-ce qu’après l’histoire de Wagner, un deal entre la France et la Russie pourraient avoir été conclu, un accord dans lequel la France laisse le Mali au profit de la Russie, pour ensuite aller s’installer en Guinée ? Ou pour mieux dire, Guinée contre Mali ?
Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.