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À quoi rime le bombage de torse du Mossad contre l’Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le général de corps d'armée Qassem Soleimani, commandant en chef de la Force Qods. (Photo d'archives)

Pourquoi les Israéliens ne lésinent-ils sur rien pour provoquer l’Iran et le pousser à montrer une réaction hâtive ?

Citant un expert nucléaire anonyme, le quotidien américain New York Times a récemment prétendu que la République islamique d’Iran « était arrivée à environ un mois d’avoir suffisamment de matériel pour alimenter une seule arme nucléaire ». 

Dans ce droit fil, le rédacteur en chef du quotidien en ligne Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe a écrit un article dont suivent des parties :

Le général Eyal Hulata, chef du Conseil de sécurité israélien, s’est rendu à Washington où il a rencontré, mardi, son homologue américain, Jake Sullivan, pour discuter des options qui s’offrent aux deux pays pour faire face à l’accélération des progrès de l’Iran vers les armes nucléaires ainsi que pour examiner la politique des États-Unis au Moyen-Orient après leur défaite et retrait militaire en Afghanistan.

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La question urgente qui se pose actuellement parmi l’élite israélienne, à la fois politique et militaire, et qui est devenue une préoccupation pour de nombreux médias israéliens est celle-ci : « Que peut-on faire et que pouvons-nous faire ? »

Les Israéliens sont presque d’une même voix sur le fait qu’il n’y a que deux options principales devant le régime de Tel-Aviv. 

La première : envoyer ses avions de guerre furtifs (F-35) ou bombardiers F-16 pour frapper les sites nucléaires iraniens, à l’instar de la destruction du réacteur nucléaire irakien en juillet 1981 et de l’anéantissement des installations nucléaires syriennes à l’est de Deir ez-Zor en 2007.

La seconde : vivre avec la réalité du programme nucléaire iranien pour les années à venir et reconnaître publiquement que la possession d’armes nucléaires constitue une forme de dissuasion.

La plupart des experts et généraux israéliens à la retraite, dont Ehud Barak, Moshe Yaalon et Ehud Olmert, réaffirment que toute attaque militaire contre l’Iran n’entraînera pas la destruction de ses programmes nucléaires et qu’elle risque même d’avoir des conséquences défavorables inattendues en raison d’une possible riposte foudroyante de la part de l’Iran.  

La riposte de l’Iran pourrait également être indirecte : ses alliés comme le Hezbollah, qui dispose de 150 000 missiles, ou le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza. 

Une telle confrontation militaire pourrait pousser l’armée israélienne à encourir une incursion terrestre au Liban, dans la bande de Gaza et peut-être aussi en Syrie, ce qui coûtera cher à Israël en termes de forces militaires sans jamais garantir un bon résultat. 

Il est clair que l’état d’anxiété et de confusion qui règne actuellement dans les territoires occupés par Israël a poussé beaucoup d’habitants à émigrer vers l’Europe, le Canada et les États-Unis à la recherche d’un havre de paix permanent. 

L’administration de Joe Biden fait face à une pression croissante de la part des lobbies israéliens pour prendre des positions fermes contre l’Iran, pour le pousser à revenir aux négociations nucléaires de Vienne, ou à prendre des mesures militaires contre ce pays en cas du refus. C’est le message dont le général Eyal Hulata est porteur lors de son déplacement à Washington et il espère recevoir une réponse adéquate.

Joe Biden a exigé hier que l’Iran ne se montre plus réticent face au retour à la table des négociations. Biden a ajouté qu’en cas du refus de l’Iran, Washington recourra au « plan B », et cela sans préciser ce qu’il entend derrière cette menace, action militaire ? C’est peu probable après la défaite américaine en Afghanistan. Plus de sanctions ? C’est plus probable.

Le président iranien Ebrahim Raïssi, qui est très proche du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Ali Khamenei et de l’aile révolutionnaire, ne ressemble pas à l’ancien président Hassan Rohani, à son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et au négociateur en chef Abbas Araqtchi, qui avaient tous compté sur l’accord nucléaire et qui ont donc lamentablement échoué.

Il se peut que toute nouvelle sanction américaine n’ait aucun impact réel sur un pays qui vit un état de siège depuis plus de quarante ans ; un pays qui a exploité ces sanctions pour concrétiser son autosuffisance et pour se transformer en une grande puissance militaire régionale, voire nucléaire.

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Dans cette conjoncture, Israël peut recourir à l’escalade contre l’Iran, que ce soit en l’accusant d’être derrière l’assassinat des hommes d’affaires israéliens vivant à Chypre, ou en révélant son implication dans l’opération de l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Mohandas et cela pour provoquer l’Iran et le pousser à se venger.

Le général Tamir Heyman, chef du secteur du renseignement de l’armée israélienne, a déclaré, il y a quelques jours, que les informations, fournies par Israël aux États-Unis, avaient abouti à l’assassinat du général Soleimani. Il a qualifié l’assassinat d’un événement très important pour la sécurité du régime israélien. 

Le général Heyman était en charge du dossier de l’Iran avant d’occuper son poste actuel ; ce qui rend très probable son implication dans l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens. 

L’Iran, qui a nié tout rôle dans cet assassinat présumé à Chypre ainsi que toute relation avec le premier accusé, un agent azerbaïdjanais qui a été retrouvé en possession d’un pistolet à silencieux, ne se laisse pas tomber dans ce piège, c’est-à-dire un scénario d’assassinat à l’étranger, bien que la partie israélienne fasse tout pour l’y faire impliquer. 

Bref, Israël fait face à une menace existentielle alors que l’opinion publique israélienne vit un état de panique ; ce qui pourrait inciter le régime à mener une opération militaire pour déclencher une guerre dans la région et dans ce cas-là, c’est lui qui sera le plus grand perdant. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV