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Zoom Afrique du 6 octobre 2021

Mali: un coup d'État contre la Françafrique!

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La fin de la Françafrique est en train de sonner. Les échecs de Paris s’accumulent. Les menaces et le chantage n’ont plus l’effet escompté. Beaucoup de pays d’Afrique se rallient et coupent l’herbe sous le pied de l’empire néocolonialiste.

Actualité en Afrique :

  • Zimbabwe : la filière horticole a généré 34 millions $ au premier semestre 2021
  • Au Ghana, le cacao sera payé aux agriculteurs par paiement mobile en 2022
  • Gabon : l’exposition universelle, une opportunité de vendre la destination Gabon
  • Nigeria : le trafic aérien domestique progresse de 6 % au premier semestre 2021

Analyses de la rédaction :

1. Cameroun : tentative d’assassinat contre le PM ou avertissement ?

Au Cameroun, à l’instar des rebelles terroristes dans le nord de l’Éthiopie, les rebelles au Cameroun affichent de nouveau leur volonté de vouloir réduire le pays à feu et à sang, et ce sans surprise, dans le silence complet de la Communauté internationale.

La visite du Premier ministre Joseph Dion Ngute dans le Nord-Ouest été émaillée d’incidents très graves.

Alors qu’il se trouvait à Matazem, dans le Nord-Ouest, le chef du gouvernement camerounais a été contraint d’abréger son discours après que des tirs à l’arme de guerre ont retenti.

Escorté par des éléments de l’Armée, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a quitté la cérémonie pour s’installer dans son véhicule sous forte escorte.

Dans une publication, Joseph Odouguena, politique, évoque une tentative d’assassinat du « Premier ministre à Matazem, dans l’arrondissement du Santa en plein discours ». Les coups de feu auraient été déclenchés par des rebelles séparatistes « ambazoniens ».

Depuis septembre 2020, le gouvernement camerounais avait lancé l’opération « Bamenda Clean » afin de ramener la sécurité dans les zones anglophones fortement touchées par les exactions des séparatistes. Cette opération a affiché beaucoup de succès, car avec l’aide des habitants dans ces régions, les séparatistes étaient en net recul. On a également pu s’en rendre compte lors du voyage du président Paul Biya en Suisse cette année, ou contrairement à 2019, il n’y avait que quelques manifestants devant l’hôtel où séjournait le président Biya.

Maintenant, les séparatistes ont visiblement trouvé de nouveaux alliés, outre les États-Unis, comme les terroristes de Boko Haram et Daech qui se trouvent au nord du Nigéria près de la frontière avec le Cameroun. Depuis qu’un pseudo conflit aurait commencé entre Daech et Boko Haram, car cela ressemblait plutôt à une réorganisation de ces groupes à la solde occidentale, les séparatistes ont également eu droit à cette réorganisation. Ce qui fait qu’ils ont reçu de nouveaux armements, plus sophistiqué qu’avant pour pouvoir s’attaquer à l’armée camerounaise.

La description de ces nouveaux armements a, et à plusieurs reprises, été évoqué par l’État-major camerounais.

L’attaque contre Premier ministre camerounais ressemblait plus à un avertissement de la part de l’Occident, pour que le Cameroun cesse de tenir tête aux Occidentaux et arrête de se tourner vers les alliances régionales et même du bloc de l’Est.

La situation avec les séparatistes camerounais ressemble trait pour trait avec celle en Éthiopie. Addis Abeba devait également régler le problème des séparatistes du TPLF dans la région du Tigré. Après de nombreuses tentatives de résolution du problème par le dialogue, toutes rejetées par le TPLF, le gouvernement éthiopien a finalement lancé l’assaut pour repousser le groupe. La région du Tigré, étant proche de l’Érythrée, les deux pays se sont accordés afin de mettre un terme aux exactions des éléments du TPLF. Après l’offensive, Addis Abeba a également verrouillé la région et limité l’accès aux ONG occidentales et à l’ONU, car c’est eux qui réarment les groupes rebelles séparatistes en Afrique.

Yaoundé a récemment fait pareil en suspendant les ONG comme MSF, suite à des accusations d’alliance avec les rebelles séparatistes.

C’est pourquoi le réarmement a été fait depuis les camps des terroristes de Daech qui se sont infiltrés dans le nord du Nigéria proche de la frontière camerounaise.

Cela dit, les accords militaires entre le Cameroun et le Nigéria se multiplient, et se transforment en alliance régionale afin de pouvoir éradiquer ce fléau du terrorisme et des rebelles. L’armée camerounaise n’a pas non plus dit son dernier mot et continuera de faire face à ces séparatistes qui ne veulent que le démembrement du Cameroun, la division au sein de la population et la déstabilisation du pays, et ce, seulement dans le but d’assouvir les intérêts des Occidentaux. Le peuple et l’armée vont repousser ces séparatistes comme ils l’ont déjà fait auparavant.

 

2. Mali : un coup d’État contre la Françafrique !

La fin de la Françafrique est en train de sonner. Les échecs de Paris s’accumulent. Les menaces et le chantage n’ont plus l’effet escompté. Beaucoup de pays d’Afrique se rallient et coupent l’herbe sous le pied de l’empire néocolonialiste.

Au Mali, cela a pris quelques années, mais le peuple malien continue de briser l’Empire néocolonial dans son pays. Il est clair que les deux coups d’État cette année n’ont pas fait du bien au peuple malien. Paris a tenté, à coup de pression, de chantage, de menace, de bluff, de sournoiserie, de division au sein du peuple malien, de terrorisme, de démembrement de casser le Grand Mali.

Cependant, le peuple malien a de nouveau été plus malin.

La réconciliation nationale entre les Maliens, et non sous l’égide de la France, a porté un coup énorme aux plans de la France dans le Sahel. Cette réconciliation ne se fait plus seulement au niveau national, mais elle prend plutôt une forme régionale. Le torchon brûle entre la France et le Burkina Faso, le Mali et l’Algérie.

Le fait que les peuples défendent leur souveraineté bec et ongle était visiblement un point que Paris n’avait certainement pas intégré dans ses calculs. En 8 ans d’occupation du Mali, le démembrement via l’accord dit d’Alger, ou plutôt, l’accord de Paris, n’a pas pu se faire. Le Mali est resté le Mali.

Malgré les nombreux plans que Paris a mis en place pour séparer le Nord du reste du Mali, avec des interdictions aux officiels maliens de se rendre dans certaines zones du nord et, de même, la difficulté du peuple malien à se rendre dans cette partie du pays n’a pas du tout donné l’effet escompté.

La réconciliation, ou plutôt l’union des peuples africains a toujours été le plus grand point faible du néocolonialisme.

La dernière visite du ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Étranger, Ramtane Lamamra au Mali, a d’ailleurs porté un grand coup à la Françafrique.

Il a clairement déclaré que : L’Afrique qui est le berceau de l’humanité est également le tombeau du colonialisme et du racisme ».

De son côté, suite aux propos indécents et dénigrants du président français, Emmanuel Macron, concernant non seulement le Sahel, mais surtout le Mali, le ministre malien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur français en fonction à Bamako.

Le ministre a signifié au diplomate français l’indignation et la désapprobation du Gouvernement du Mali et élevé une vive protestation contre ces propos regrettables, qui sont de nature à nuire au développement de relations amicales entre nations.

Aussi, le ministre a invité les autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur et appelé à une approche constructive basée sur le respect mutuel, en vue de se concentrer sur l’essentiel, notamment la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Enfin, le ministre DIOP a réitéré la disponibilité du Gouvernement à bâtir avec les partenaires qui le souhaitent, des relations sincères et concertées, respectant le principe de non-ingérence conformément aux aspirations légitimes du Peuple malien.

Les propos du président français reflètent clairement sa vision et sa politique françafricaine. Contrairement à ce qu’il avait déclaré, notamment lors de sa venue à Ouagadougou, où il prétendait vouloir mettre fin à la Françafrique, s’avère être de nouveau un mensonge.

Le président Macron devrait justement savoir que c’est grâce à la France que le terrorisme s’est propagé en Afrique, notamment avec l’attaque de la Libye. Comme le disaient le défunt président tchadien Idriss Déby et l’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou avant l’attaque de la Libye, il n’y avait pas de terrorisme en Afrique. Tout comme avant l’arrivée des troupes d’occupation étrangère en Afrique, il n’y avait pas non plus de conflit interethnique ou interreligieux.  

L’Afrique est souveraine, et le peuple africain défend sa souveraineté et Paris peut trouver autant d’alliés qu’il souhaite pour maintenir l’Afrique sous le couvercle du néocolonialisme, ce couvercle lui explosera à la figure. Ce couvercle porte maintenant le nom de coup d’État contre la Françafrique !

 

3. Burkina Faso : Macron le menteur !

Comme le président français l’a dit récemment concernant le Mali, mais également le Burkina Faso, ces deux pays ne seront pas en sécurité suite à leur affront au néocolon. Le Mali qui prône pour la souveraineté et l’unité dans son pays, et le Burkina Faso qui a décidé d’opter pour une politique souverainiste et s’occuper du dossier terrorisme sans l’aide de la France. Le torchon brûle entre Paris et Bamako, certes, mais pourquoi Macron parle du Burkina Faso ?

« Ce que nous avons décidé […] il y a maintenant 18 mois, j’ai dit aux États de la région en particulier au Mali que notre présence militaire doit évoluer parce qu’on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de vos États, et en particulier de votre État. Et donc ce qu’on a entamé après avoir accru la pression militaire […] c’est un travail qui consiste à dire qu’il faut que l’État revienne avec sa justice, son éducation, sa police, partout en particulier au Mali, mais aussi au Burkina Faso », a déclaré le dirigeant. Et d’ajouter : « il faut que derrière, les projets se développent sinon dès qu’on libère un territoire, les terroristes le reprennent puisqu’il n’y a pas de perspectives ».

Le Burkina Faso est effectivement, et depuis un certain temps, la cible de Paris.

Depuis le show d’il y a quatre ans du président Macron à Ouagadougou, le peuple burkinabé lui a clairement fait comprendre que le souverainisme passe avant tout au Burkina Faso et que ce n’est pas la peine d’essayer de déployer des bases militaires et faire du Burkina Faso une base militaire grandeur nature comme les Occidentaux essayent de faire dans les pays du Sahel.

Quatre ans après un discours d’Emmanuel Macron à l’université de Ouagadougou, promettant une rupture dans la politique française en Afrique, l’heure est à la certitude sur le campus de l’université de Ouagadougou.

Avant un sommet vendredi à Montpellier (sud de la France) visant à « réinventer la relation » entre l’Afrique et la France, la politique africaine du quinquennat Macron montre encore une fois en Afrique l’hypocrisie de l’Élysée.

Le 28 novembre 2017, devant quelque 800 étudiants de l’université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou, le président français élu depuis quelques mois avait prétendu une nouvelle relation avec le continent, où la France serait moins en première ligne, en rupture avec les pratiques opaques de la « Françafrique ».

L’intervention militaire française dans les pays du Sahel sous la fausse bannière de la lutte contre le terrorisme dans la région est de plus en plus perçue comme du néocolonialisme en Afrique de l’Ouest.

La rapidité avec laquelle Emmanuel Macron s’était rendu au Tchad pour adouber Mahamat Idriss Déby, propulsé en avril à la tête du pays après la mort de son père, avait également rappelé certains vieux réflexes.

« À Ouagadougou, Macron avait choisi d’incarner la rupture. Quatre ans après, ce discours est resté, pour ses grandes lignes, à l’état d’annonce. La volonté affichée du président Macron n’a pas résisté à la réalité de la fonction présidentielle », insiste Lianhoué Imhotep Bayala, doctorant et membre du Balai citoyen, un mouvement de la société civile en pointe lors de l’insurrection populaire de 2014.

« L’ingérence de la France sur le continent est permanente et se traduit par des voyages récurrents des ministres Florence Parly, de Jean-Yves Le Drian. Quand la France vient donner des leçons de conduite d’État à un autre État, c’est la caractéristique la plus évidente de l’insistance du maintien des liens coloniaux », souligne-t-il qualifiant de « grosse farce de marketing politique » l’annonce de la fin de la Françafrique de Macron.

L’annonce de la réduction des troupes françaises au Sahel pour les articuler dans un groupement de forces spéciales de plusieurs pays européens ne convainc pas davantage au sein de l’université burkinabée.

« Avec la situation actuelle au Sahel, tout ce qui reste ce sont des tentatives ou des annonces de retrait de troupes françaises. C’est toujours le statu quo », souligne M. Bayala, un brin dépité, tandis que ses camarades s’éloignent, se refusant à commenter le discours de 2017 qualifié de « poudre aux yeux ».

La situation sécuritaire du Burkina Faso s’est dégradé depuis la venue du président Macron il y a quatre ans. Le pays étant devenu une des cibles principales au Sahel des terroristes qui multiplient les attaques meurtrières, mais qui n’arrivent toujours pas à détruire le pays. Les burkinabés se sont joints également aux côtés des militaires pour lutter contre le terrorisme. L’implication de la population dans cette lutte a clairement apporté beaucoup de résultats, Paris tente par tous les moyens d’avoir le Burkina Faso à l’usure. Mais la riposte burkinabée ne faiblit pas.

Au moins 12 soldats ont été tués dans une attaque ce lundi, selon des sources sécuritaires. C’est le détachement militaire de Yirgou, situé dans la commune de Barsalogho dans la région du Centre-Nord, qui a été visé par des hommes armés.

La contre-offensive terrestre et aérienne déclenchée a permis de neutraliser plusieurs terroristes, selon le général Aimé Barthelemy Simporé. Mais le communiqué officiel ne donne pas encore de chiffre précis sur le nombre d’assaillants abattus.

La veille de cette attaque à Yirgou, les différents détachements ou postes avancés avaient reçu des messages d’alerte sur la présence de plusieurs terroristes dans la région du Sahel. Selon une source sécuritaire, des dizaines de terroristes avaient été aperçus dans le département de Tongomayel dans la province du Soum. Ces éléments étaient à bord de quatre véhicules pick-up et certains se déplaçaient en binôme sur des motos. Selon ces mêmes sources, ces hommes armés revenaient du Mali.

Les Forces armées nationales ont fait le point de leurs interventions dans les différentes zones en proie au terrorisme au Burkina Faso ce lundi 4 octobre 2021.

Les actions des groupements de forces ont permis du 29 septembre au 4 octobre 2021 de neutraliser un engin explosif improvisé à Djibo, une trentaine de terroristes et détruire une partie de leur logistique à Mansila dans la province du Yagha.

Aussi, la riposte des VDP appuyés par les forces militaires a permis de mettre en déroute des individus armés qui tentaient de s’en prendre aux civils de la localité de Pobé Mengao dans la province du Soum. Au cours des opérations de ratissage pour sécuriser la zone, les points de refuge des assaillants ont été frappés par l’aviation.

Cette riposte du Burkina Faso affiche certes sa volonté de sécuriser le territoire, mais également, cela montre que le combat contre le terrorisme ne se fait pas aux côtés des Occidentaux qui les dirigent. Ces derniers mois, on a pu constater l’ampleur des dégâts dans les pays où les forces étrangères ont longtemps prétendu combattre les terroristes.

Le seul remède efficace face à ce fléau, c’est l’union nationale et régionale, c’est ce qui a fonctionné au Moyen-Orient, et c’est ce qui fonctionne également en Afrique. Plusieurs pays l’ont déjà démontré, il faut juste que l’effet domino fasse son effet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV