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Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali : vers une confrontation Russie/Mali ?
Dans notre Zoom Afrique d’hier, nous avons évoqué l’hypothèse d’une arrivée russe au Mali qui pourrait permettre à l’image de la RCA de réduire la marge de manœuvre de l’occupation française.
C’est une belle perspective. D’ailleurs à New York le ministre des AE de la junte a rencontré Lavrov. Et évoqué des coopérations, en réponse de quoi Lavrov a dit désirer coopérer pour lutter contre le terrorisme au Sahel.
« Le ministre malien des Affaires étrangères Abdulay Diop a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Il a noté la volonté de Bamako de maintenir la coopération sécuritaire avec la Russie. Évoquant l’adhésion permanente de la Russie au Conseil de sécurité, il a appelé le gouvernement de Moscou à continuer de soutenir le Mali et a déclaré : “Nous espérons que cette coopération sera également dans l’intérêt de la sécurité financière », lit-on dans les infos.
Le ministère russe des Affaires étrangères a également déclaré que l’objectif principal de la réunion entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays était la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Mais est-ce un feu vert au déploiement de la Russie au Mali ? Visiblement pas. Les Russes continuent à afficher un silence sur le sujet.
De là on pourrait conclure une autre hypothèse :
Cela nous étonnerait que la France qui occupe depuis 8 ans le Mali et qui en a été jusqu’à une confrontation avec la Russie en RCA laisse la Russie entrer si facilement au Mali.
À moins que ce ne soit un stratagème pour délier le mouvement anti-occupation du peuple malien surtout que la junte donne l’impression d’être davantage pro américaine et pro-otanienne que pro-russe et que les derniers propos de ses officiers ont l’odeur du scénario destiné à tendre un piège à la Russie.
Quant aux manifestations « en faveur de la Russie et contre la CEDEAO », il faut se rappeler que c’est ce même mouvement M5 qui a fini l’année dernière par neutraliser les manifestations anti France, en les détournant en des manifestations anti-IBK.
D’ailleurs dans les articles évoquant ces rassemblements, on évoque de façon très subtile le fait que les manifestants sont « pour » la transition : « Sur les photos qui circulent sur les réseaux sociaux, on peut observer une foule compacte ornée de drapeaux du Mali et de la Russie. Certains manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire » vive Assimi, vive la transition, vive le gouvernement », lit-on sur africanews.
Il est très clair que la France a lancé un nouveau scénario afin d’empêcher ou du moins, afin de retarder son retrait forcé.
La France a depuis longtemps renoncé aux intérêts de Francafrique au profit de ceux des USA, et cette fois-ci, c’est en se cachant derrière ce jeu anti-russe, anti-Wagner qu’elle veut faire avancer ses pions.
2. Iran/Nigeria : des drones iraniens bientôt à Abuja ?
Lors d’une rencontre avec son homologue nigérian, le ministre des Affaires étrangères a annoncé la sérieuse détermination du 13e gouvernement iranien à élargir les relations avec le Nigeria et a fait part de l’invitation faite par le président iranien de son homologue nigérian à se rendre à Téhéran.
Lors de cette rencontre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian tout en soulignant la sérieuse détermination du nouveau gouvernement à élargir les relations avec le Nigeria, a annoncé que l’élargissement des relations commerciales des secteurs privés des deux pays est un facteur nécessaire pour atteindre cet objectif. Il a également annoncé que Mahan Airlines était prête à établir une ligne directe vers Lagos.
Concernant la question de Cheikh Zakzaky, le ministre des Affaires étrangères de la RII a également déclaré : « Le cas de Cheikh Zakzaky a atteint un bon point dans une action constructive des responsables du Nigeria. »
Le ministre nigérian des Affaires étrangères a également transmis le message chaleureux du président aux hauts responsables de l’Iran.
Concernant les relations bilatérales, Jeffrey Onima a noté que l’état des relations commerciales et économiques n’a pas suivi le rythme des bonnes relations politiques, et a exprimé l’espoir que les relations entre les deux pays puissent être portées à un nouveau niveau.
En effet, depuis que le Nigeria a su conclure d’une façon pacifique l’affaire de Cheikh Zakzaky, et depuis qu’il a entamé sa lutte contre les groupes terroristes et à leur tête le Boko Haram, un rapprochement entre Téhéran et Abuja est de plus en plus visible
Depuis que les avions de chasse nigérians ont été ciblés dans le ciel de ce pays, Abuja est décidé à prendre les mesures nécessaires pour ramener la sécurité dans le pays, et faire du développement du pays une priorité.
Ce qui fait que les États-Unis, qui pour rappel, ont tout fait pour déloger le gouvernement légitime en place en tentant de lancer une révolution de couleur, mais qui ont également mis en place des bases terroristes de Daech dans le nord, sont de plus en plus repoussés par le gouvernement d’Abuja.
Cette rencontre entre les ministres des AE des deux pays, affirme la volonté des deux pays à s’orienter vers une coopération de plus en plus étroite. Après tout, depuis que le Nigeria a compris que les livraisons d’armes venues des USA et de leurs alliés ne sont que des cadeaux empoisonnés, pourquoi pas une livraison de DCA iranienne au Nigeria ?
3. Tchad : que fait la CNT ?
Le Conseil national de transition, le parlement provisoire, a été nommé ce vendredi 24 septembre par un décret du chef de l’État, Mahamat Idriss Déby. Composé de 93 membres, dont un tiers de femmes, on y retrouve d’anciens parlementaires, de politico-militaires, de membres de la société civile.
En effet c’est au Tchad que la France a piloté le meilleur scénario du coup d’État.
Comment ça se fait qu’un putschiste nomme le Parlement ? Comment la France tue la démocratie au Tchad ? Luc Michel, géopoliticien répond à nos questions.