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Zoom Afrique du 22 septembre 2021

Des soldats camerounais

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Jusqu'à aujourd'hui, il est tout à fait mystérieux de savoir comment ces gens s'approvisionnent. Comment est-ce qu'ils sont entraînés? Car même pour utiliser cet armement, il faut un minimum d'entraînement. Et ces entraînements ne se font que grâce aux instructeurs. Avec toute la réserve, à l’aune des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, les armes utilisées dans cette attaque ne viennent pas de l'Afrique...

Actualité en Afrique :

  • Le Kenya et l’Ethiopie harmonisent les procédures de passage au nouveau poste frontalier à guichet unique
  • Centre de maintenance, formation, catering… : les nouveaux projets du transporteur aérien camerounais Camair-Co
  • La Chine expérimente une solution de transport mer-rail à destination de l’Afrique
  • Eswatini : la première centrale photovoltaïque bientôt achevée à Lavusima (13,75 MW)

Analyses de la rédaction :

1. Soudan: pourquoi un scénario "Coup d'État" bidon ?

Au Soudan, la tentative de coup d’État aurait été une manœuvre pour saper la Russie ?

Selon certains experts moyen-orientaux, il est clair que cette tentative de coup d’État au Soudan aurait un lien avec la présence de la Russie.

Ce 21 septembre, un coup d’État a échoué dans la capitale soudanaise de Khartoum, ont annoncé les médias publics en ajoutant que la situation était sous contrôle.

« Tout est sous contrôle. La révolution est victorieuse », a annoncé Mohamed Al Faki Suleiman, membre du Conseil de souveraineté qui est au pouvoir depuis le coup d’État militaire de 2019 ayant renversé le président Omar el-Bechir.

Il a également appelé les Soudanais à protéger la transition politique.

Une source au sein du cabinet des ministres a confirmé auprès de l’agence d’État SUNA que les auteurs de la tentative de coup d’État avaient été arrêtés, une enquête a été ouverte.

Par ailleurs, l’ambassade de Russie au Soudan a entrepris des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité de ses employés suite aux informations sur ce coup d’État. La situation actuelle est calme dans la zone de la mission diplomatique russe, selon le chef du département consulaire Gueorgui Ambartsoumian.

Selon certains experts, ce pseudo coup d’État aurait été mis en place particulièrement pour saper la présence russe dans le pays.

Un journaliste soudanais, qui se trouve actuellement à Khartoum, a déclaré que ce coup d'Etat était "fabriqué", comme les sept coups d'Etat qui l'ont précédé, annoncés par le régime militaire lui-même, et qu'il a été annoncé par Muhammad al -Faki Suleiman, membre du Conseil de souveraineté, qui a appelé le peuple à protéger la révolution. Pas un seul civil n'est sorti pour répondre à cet appel, et le phénomène remarquable dans tous ces coups d'État, de ces derniers mois, c’est que pas un seul général n'a été traduit en justice et par la suite condamné.

La plupart des coups d'État militaires au Soudan comprenaient de vastes campagnes d'arrestations, des chars descendus dans les rues et des bruits de coups de feu, à l'exception de ce coup d'État, qui a été contrôlé en quelques heures, et la vie est revenue à son calme normal en moins de 4 heures.

Quelques jours avant l'annonce de ce coup d'État, les journaux et sites Internet soudanais ont longuement évoqué la possibilité d'un coup d'État dans le pays, et Muhammad al-Faki Suleiman lui a dit dans une déclaration documentée, il y a deux jours : « La phase de transition est menacée par l'intensification de certaines activités au sein même du parti. Quant à certains jeunes révolutionnaires soudanais, ils se sont exprimés et ont mis en garde contre la possibilité que l'armée soudanaise elle-même fasse une tentative de coup d'État pour empêcher le transfert du Conseil de souveraineté de l'emprise des militaires aux civils en novembre.

Le Soudan est dans un état de chaos sans précédent, car les armes sont éparpillées et la société soudanaise vit dans un état de congestion accompagné de la faim et de l'absence du niveau minimum de services publics, la propagation de la criminalité, drogue et désordre moral, et l'état de rébellion s'étend dans plus d'un état à l'est, à l'ouest et au nord. Le port de Port Soudan est fermé, les frontières sont enflammées avec la plupart des pays voisins, et les pressions pour faire éclater une guerre avec le grand voisin, l'Éthiopie, sont fortes.

Selon certains experts, les généraux soudanais, et leurs héritiers actuels auraient commis trois erreurs stratégiques catastrophiques qui sont à l'origine de l'effondrement que connaît actuellement le pays :

Le premier : tomber dans le piège des mensonges américains et signer un accord sur la sécession du sud en échange de la fin des souffrances du Soudan et des Soudanais.

La seconde : Vider l'armée soudanaise de toutes ses valeurs morales, militaires et nationales, en transformant une grande partie d’entre eux en milices et en les engageant dans des combats aux côtés de l'alliance occidentale-saoudo-émirienne dans la guerre illégale au Yémen.

Le troisième : signer des accords de normalisation politique et sécuritaire avec l'occupant israélien en échange de promesses de retirer le Soudan de la liste du terrorisme, de l'afflux de milliards de dollars et de la solution de ses graves crises économiques.

Toutes ces pseudo promesses n'ont pas été tenues, à l'exception du retrait du Soudan de la liste des terroristes américains, et de l’annulation de certaines dettes vis-à-vis d’États occidentaux. Des milliers de soldats soudanais qui se sont rendus sur les fronts dans une guerre lancée par l’Arabie saoudite qui s’est heurtée à la Résistance yéménite, a donné comme résultat que les soldats soudanais sont revenus dans des cercueils, dans le plus grand secret, et des millions de dollars sont donc partis en fumée. De plus, ces nombreuses ingérences étrangères au Soudan ont créé de nombreuses divisions au sein de la population soudanaise. Certains disent même que le but serait de détruire entièrement le principe même d’être soudanais.

Maintenant, l’Occident utilise cela comme levier de pression pour obtenir ce qu’il veut du Soudan.

Quelques semaines plus tôt, on apprenait qu'un envoi d'armes russes était détenu au Soudan. Maintenant, cela peut conduire au fait que tous les soupçons seront dirigés vers la Russie. Cela jette en même temps le doute sur le fait que la Russie recevra le droit de construire une base navale dans ce pays.

Auparavant, les États-Unis avaient montré un assez grand intérêt à empêcher l'armée russe d'entrer au Soudan. Cela n'exclut surtout pas le fait que Washington a été impliqué dans le coup d'État dans cet État africain.

 

2. Mali: la souveraineté nationale version Goïta... 

Paris ne cache pas sa vive colère sur les choix stratégiques en cours de l’État malien. En oubliant comme à son habitude que dans le monde contemporain, le dernier mot reviendra au peuple souverain et aux autorités qui sont à l’écoute de ce peuple.

Les raisons de la colère de l’Élysée et du Quai d’Orsay sont d’une certaine façon compréhensibles. Après tout, comme nous le disions précédemment – l’exemple centrafricain est devenu fortement inspirant pour d’autres nations africaines, notamment d’Afrique francophone.

Et le processus semble désormais véritablement sur sa lancée, à l’heure où le système de la Françafrique non seulement doit faire face à une chute brutale de ses capacités de nuisance, mais également à l’observation de sa propre chute sans être un minimum capable de s’adapter aux règles issues du monde multipolaire, pour tenter à sauver ne serait-ce qu’un peu sa face.

Les récents événements au Mali et la peur de Paris de voir Bamako signer un accord de coopération sécuritaire avec un groupe privé de sécurité russe ont au final montré au grand jour toute la fragilité de ce système néocolonial – pas seulement dans le cadre de l’apparition d’acteurs compétents et déterminés en qualité de ses adversaires, mais aussi, et surtout à l’heure d’un éveil de conscience sans précédent à l’échelle africaine. Et ce avant tout grâce aux mobilisations populaires de masse, ayant clairement exprimé leur ras-le-bol face à la présence militaire occidentale. Sans oublier les autorités de nombre d’États africains de plus en plus à l’écoute des aspirations de leurs populations, avec en prime une capacité analytique efficace dans le cadre des événements contemporains.

Pendant ce temps, Paris tente de s’accrocher jusqu’au bout. Et au lieu de défendre un minimum de dignité après la gifle des alliés anglo-saxons, l’establishment élyséen – incapable de se défaire de son rôle de sous-traitant vis-à-vis de Washington, tente de montrer encore ses muscles dans ce qu’il considère comme son « pré-carré » africain. Bien que cela n’impressionne plus grand monde.

Ce lundi, la ministre française des Armées, Florence Parly, est partie pour la capitale malienne dans l’objectif vraisemblablement ultime de convaincre les autorités du pays à faire marche arrière. Du côté malien, il a été expressément dit qu’il ne permettra pas à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas.

Il faut de tout de même bien comprendre le contexte actuel : l’effet domino est déjà en cours pour la Françafrique. Et les représentants hexagonaux, bien qu’étant toujours dans une posture sous-traitante et ne pouvant plus prétendre à parler au nom d’une puissance internationale digne de ce nom, savent pour le moins un peu analyser les perspectives et la suite fort probable des événements.

Et cette suite des événements est relativement simple : quelle que soit la décision finale des autorités du Mali, dans le cadre de leur souveraineté nationale, le processus de fin du système néocolonial françafricain se poursuivra. Devant faire face à une mobilisation des populations africaines de grande envergure, une opinion publique lui étant largement hostile, des leaders de nombre de pays africains de plus en plus déterminés à défendre la souveraineté de leurs États, et des puissances non-occidentales qui ne comptent pas faire marche arrière – il devient alors compréhensible que le système françafricain soit condamné à une défaite humiliante.

Pourtant des solutions existaient. Et ce sont tout sauf celles privilégiées par l’establishment élyséen actuel. Les menaces, les tentatives d’intimidation et de pression, les actions de déstabilisation et autres instruments propres au néocolonialisme – n’impressionnent plus. Plus que cela, le ras-le-bol des populations d’Afrique francophone est tel que rien ne semble pouvoir inverser la tendance.

De un, la solution pour l’État français aurait été de sortir de la domination atlantiste anglo-saxonne et de devenir un pays réellement souverain. De deux, abandonner la pensée d’arrogance extrême propre aux représentants du néocolonialisme et de commencer à respecter la souveraineté des nations africaines francophones. De trois, s’adapter à l’ère multipolaire, en proposant son savoir-faire sans agenda néocolonial dans certains domaines de compétence. Pour autant il faut être réalistes – ce sont toutes des orientations dont est tellement loin la France contemporaine. Plus particulièrement depuis Sarkozy jusqu’à la période macronienne actuelle.

 

Par Mikhail Gamandiy-Egorov

 

3. Cameroun: les terroristes à la solde occidentale en action !

Au Cameroun, le bilan des pertes en vie humaine s'alourdit dans les rangs de l’armée camerounaise et comme Zoom Afrique l’avait dit auparavant, les séparatistes sont mis de côté ou encore, ils ont rejoint les groupes terroristes comme Boko Haram qui opère dans le voisin nigérian.

Ces derniers jours ont été marqués par d’importantes pertes humaines dans les rangs de l’armée camerounaise, engagée dans le conflit séparatiste de l’ouest anglophone. Au moins 15 militaires ont perdu la vie en une semaine. L'usage d'un armement à gros calibre consacre, selon un spécialiste, une nouvelle phase dans la guerre.

Certains médias mainstream laissent croire que l'armée camerounaise serait en déroute face aux séparatistes. Jeudi 16 septembre, au moins dix militaires camerounais ont été tués dans une nouvelle attaque perpétrée par des séparatistes anglophones dans le nord-ouest du pays, d'après des sources locales. Selon un communiqué du ministère de la Défense rendu public le 20 septembre, "un convoi du sixième bataillon d’intervention rapide [Unité d’élite de l’armée camerounaise, NDLR] a été la cible d’une embuscade de terroristes lourdement armés" dans l’arrondissement de Ndop, une localité du Nord-Ouest séparatiste.

"À l’aide d’un engin explosif improvisé (EEI) et d’un lance-roquettes antichar (LRAC), les terroristes ont immobilisé les véhicules des forces de défense avant d’ouvrir un feu nourri sur ces derniers, sérieusement touchés par la déflagration des charges explosives", poursuit le communiqué.

Dans des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux quelques heures après les échauffourées, les séparatistes qui ont revendiqué cette attaque exultent devant les blindés en feu de l’armée. Un fait tragique qui intervient quelques jours seulement après une autre embuscade. Dans la matinée du 12 septembre, une autre attaque à l’EEI avait visé un convoi militaire dans la région du Nord-Ouest, faisant au moins sept morts dans les rangs de l’armée, d'après des sources locales.

Le bilan établi par l'armée pour ces deux attaques fait état quant à lui "d’une quinzaine de morts de soldats et de plusieurs civils tués, ainsi que de trois véhicules endommagés".

Un bilan qui inquiète, surtout au vu de la puissance de feu dont ont montré ces séparatistes. Pour le ministère de la Défense, l’usage d’un armement sophistiqué par les bandes armées découle de liaisons avec des groupes terroristes dans la région.

"Il importe de relever que les services de renseignement ont établi avec certitude que la montée en puissance de ces groupes terroristes, de par l’armement de gros calibre dont ils disposent et font systématiquement usage, découle en grande partie de leur jonction avec d’autres entités terroristes opérant hors des frontières de notre pays", affirme le porte-parole de l’armée dans son communiqué.

Si le communiqué du ministère de la Défense n’apporte pas plus de précisions sur les groupes armés étrangers en question, le Nigeria - avec qui le Cameroun partage près 2.000 kilomètres de frontières - a souvent été cité comme base arrière des éléments séparatistes camerounais où ils sont soupçonnés de se ravitailler en armements. D’ailleurs en août dernier à Abuja, les représentants des deux pays se sont rencontrés pour revisiter leur stratégie de défense commune, dans un contexte marqué par la montée des crises sécuritaires. Le Président nigérian Muhammadu Buhari avait réaffirmé le soutien de son pays dans le conflit séparatiste au Cameroun, soulignant que "le territoire nigérian ne sera jamais utilisé comme base arrière par des mouvements terroristes pour déstabiliser un État souverain".

Au-delà des jonctions possibles entre les séparatistes et les groupes terroristes dans la région, le colonel Didier Badjeck, ancien chef de division de la communication au ministère de la Défense, analysant l'armement utilisé par les séparatistes, précise que "c'est un armement qui ne court pas les rues. Ces groupes disposent de grenades offensives, de lance-roquettes. Vous savez très bien que le marché des armes dans le monde est codifié et que des armements aussi sophistiqués ne sont pas à portée de main".

"Jusqu'à aujourd'hui, il est tout à fait mystérieux de savoir comment ces gens s'approvisionnent. Comment est-ce qu'ils sont entraînés? Car même pour utiliser cet armement, il faut un minimum d'entraînement. Et ces entraînements ne se font que grâce aux instructeurs. Avec toute la réserve, à l’aune des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, les armes utilisées dans cette attaque ne viennent pas de l'Afrique. Et il me semble qu’elles ne viennent pas non plus du stock libyen dont on dit qu’il alimente toutes les menaces sur le continent. […] Je ne vais peut-être pas parler d’une puissance étrangère, mais il y a une main étrangère derrière ce ravitaillement et ça ne peut pas être que le fait des activistes anglophones de la diaspora", poursuit le spécialiste des questions de sécurité au cabinet Cameroon consulting and prospective.

Depuis le début de ce conflit meurtrier, les chiffres officiels font état de quelque 1.200 soldats morts sur le théâtre des opérations dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Sur l’évolution de la force de frappe des séparatistes ou des terroristes, le colonel Didier Badjeck, compare avec le début du conflit, marqué par l'usage d'armes "rustiques", quand "les groupes armés étaient dans le maquis".

En 2017, les séparatistes dans les régions anglophones, téléguidés depuis l’Occident, ont pris les armes contre le gouvernement de Yaoundé pour revendiquer la création d’un territoire indépendant sous la menace d’une déstabilisation du pays. Depuis le lancement de l’opération Bamenda Clean en septembre 2020, la situation s’est nettement calmée, les séparatistes ne sont devenus que de simples petits groupes de bandits pillant et martyrisant les civils. Mais voilà qu’une réorganisation des groupes terroristes dans le nord du Nigéria a basculé cette donne. Selon certains médias, les groupes terroristes s’étaient donc affrontés dans le nord du Nigéria proche de la frontière camerounaise, poussant donc le groupe de Boko Haram à se rapprocher du Cameroun.

Les attaques dans l’Extrême Nord du Cameroun ont donc repris. Ces groupes terroristes sont bien sûr armés et subventionnés par les États occidentaux afin de déstabiliser les pays gênants et garder le continent africain sous le joug du néocolonialisme.

En d’autres termes, le Cameroun qui continue de tenir tête à ces plans sournois, doit continuer à rester sur ses gardes, car il est dans le collimateur.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV