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Largué par Washington, une "Ghanization" du sort de BMS terrorise la cour saoudienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le vice-ministre saoudien de la Défense, Khaled bin Salman, à Moscou. (Archives)

À peine quelques jours avant la chute de son gouvernement, due aux manifestations populaires, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak a fait une déclaration qui est ensuite devenue très populaire. « Celui que les États-Unis couvrent est nu », avait-il déclaré.

Bien que les développements de la dernière décennie au Moyen-Orient et en Afrique aient prouvé l’exactitude de cette phrase, toutefois, dans le sillage de l’évolution rapide des développements politiques en Afghanistan, qui ont conduit à l’éviction d’un autre président fantoche à la solde des États-Unis, cette phrase est devenue le cauchemar des Al-Saoud et en particulier le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Ben Salmane fait face à ce cauchemar alors qu’à l’ombre de nombreuses tensions internes et internationales, il continue à placer ses espoirs et aspirations dans l’accès au trône en Arabie saoudite sans aucune difficulté, et ce, en comptant sur l’aide de son allié américain, auquel il a racheté des centaines de milliards de dollars d’armes et marchandises.

Ben Salmane s’inquiète et se tourne vers l’est

L’inquiétude des Saoudiens à l’égard de leur principal allié s’est accrue au point que, malgré le mécontentement américain, ils ont envoyé leur vice-ministre de la Défense, Khaled ben Salmane, à Moscou pour faire signer un accord de coopération militaire avec la Russie. Bien que de nombreux analystes ne soient pas optimistes quant au sort de cet accord, il semble que les Saoudiens aient pris cette mesure comme un avertissement et une punition à l’encontre de la partie américaine, qui ne fait pas preuve de bonne volonté envers les autorités de Riyad ces jours-ci.

À noter que les Américains ont déjà montré dans le cas de la Turquie et même de Riyad que l’achat de systèmes de missiles russes S400 par leurs alliés est la ligne rouge de la Maison-Blanche.

Similarité entre l’Afghanistan et l’Arabie saoudite

L’inquiétude de Ben Salmane concernant les développements en Afghanistan est basée sur trois éléments fondamentaux de la similitude entre les circonstances actuelles en Afghanistan avec la situation interne en Arabie saoudite.

A : Non-domestication des capacités militaires

Le principal problème auquel Riyad a été confronté, en particulier au cours des six dernières années de la guerre au Yémen, est la non-domestication de l’armée et la non-harmonisation des équipements complexes et avancés, achetés aux pays occidentaux et européens, avec le potentiel de ressources humaines au sein de l’armée : problème majeur qui est à l’origine de l’effondrement rapide de l’armée bien équipée de l’Afghanistan face aux talibans, qui ne disposaient que d’armes légères.

B. Manque de soutien américain à ses alliés lors d’occasions spéciales :

Au cours des dix dernières années, les alliés des États-Unis dans la région ont sans cesse observé que les États-Unis se soustrayaient à leur soutien sous divers prétextes lors d’occasions spéciales : lorsque leurs alliés avaient besoin de l’aide substantielle de Washington pour contrer les protestations sociales. Ce problème a été constaté en Égypte, en Tunisie et au Yémen au cours de la deuxième décennie du millénaire actuel, et aujourd’hui, avec la fuite d’Ashraf Ghani d’Afghanistan, ce cauchemar est réapparu pour les gouvernements affiliés aux États-Unis dans la région.

Ainsi, les Saoudiens savent que s’ils ont désormais plus de latitude pour contrôler la situation interne du pays et poursuivre la guerre au Yémen. Cependant, ils ne devront pas attendre le soutien américain pour maintenir leur souveraineté, s’ils perdent l’initiative en ce qui concerne le contrôle de la situation sécuritaire.

C : Manque de soutien de l’opinion publique aux gouvernements

Un réexamen des développements liés aux élections afghanes et la réélection d’Achraf Ghani à l’issue d’une élection controversée montrent le faible soutien du peuple afghan à l’égard de l’ancien président.

Bien que les Saoudiens n’aient pas une opinion favorable envers les responsables du pays et que les Al-Saoud font face à de vives critiques en raison des pressions économiques, de la discrimination et de la corruption au sein du leadership saoudien, l’ambiance sécuritaire qui règne en Arabie saoudite ne permet pas l’éclatement de telles protestations

Dans ce contexte, les divisions sociales, y compris les différences entre les courants radicaux et libéraux en Arabie saoudite, qui se sont accrues sous règne de ben Salmane, mettent au grand jour la profondeur des contradictions sociales en Arabie saoudite.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV