Au sommaire :
1- Centrafrique : le gouvernement prépare la main-d’œuvre en vue de l’exploitation pétrolière
Encore en phase d’exploration, la Centrafrique prévoit de passer à l’exploitation de sa ressource pétrolière. Le pays veut anticiper en formant une main-d'œuvre qualifiée dans le domaine. Le projet devrait aboutir à la création d’un centre de formation spécialisée.
Le Premier ministre centrafricain, Henri-Marie Dondra (photo), a annoncé un projet d’appui au développement des compétences dans le domaine pétrolier. Le projet consiste à former une main-d'œuvre compétente en prélude à l’exploitation pétrolière dans le pays.
Il a annoncé ce projet le samedi 14 août à l’occasion de la déclaration de la politique générale du gouvernement devant le Parlement. « L’ambition du gouvernement est de mettre en place un programme de formation pluridisciplinaire des cadres nationaux dans le domaine de l’industrie pétrolière avec la construction d’un centre de formation de techniciens et ouvriers qualifiés », a-t-il fait savoir.
Dans le même sillage, M. Dondra a annoncé la création des filières de Géoscience pétrolière à l’Université de Bangui. Pour l’heure, aucune échéance n’a été donnée pour la mise en œuvre de ces projets.
Par cette initiative, la Centrafrique veut non seulement assurer la demande actuelle de professionnels, mais également anticiper sur les besoins de main-d’œuvre dus à l’exploitation pétrolière. A ce jour, le pays ne dispose pas d’industrie pétrolière en phase d’exploitation.
La stratégie gouvernement pour le moment consiste à poursuivre la phase d’exploration et de créer un cadre attractif pour d’autres investisseurs afin de faire profiter au peuple centrafricain, les dividendes d’une éventuelle exploitation.
Régulièrement confrontées aux cas de rupture de produits pétroliers, les autorités centrafricaines espèrent que ces différentes initiatives permettront de développer le secteur et de régler les pénuries. Mais le défi reste de faire correspondre les formations proposées aux besoins du marché de l’emploi, afin de permettre aux entreprises de recruter les diplômés. Car, dans ce pays d’Afrique centrale, l’inadéquation formation-emploi reste la principale raison du chômage des jeunes.
2- RDC: les autorités du Sud-Kivu suspendent les activités de neuf entreprises minières
Dans l’est du pays, neuf entreprises minières, dont six chinoises, ont été temporairement suspendues par les autorités provinciales. Selon le gouverneur de la province du Sud-Kivu, il s’agit de remettre de l’ordre dans l’industrie de l’exploitation d’or. Notamment dans le territoire de Mwenga qui a été le théâtre de tensions entre communautés locales et opérateurs étrangers actifs dans l’exploitation de l’or.
Selon le gouverneur du Sud-Kivu, de nombreuses entreprises étrangères travaillant dans la province fonctionnent en toute illégalité. C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport interne.
Certaines entreprises sont installées dans la province depuis plusieurs années. « Elles débarquent dans notre province juste avec un permis de recherche, constate le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi. Et une fois sur place, elles exploitent illégalement nos mines. »
Toujours selon le gouverneur, certaines entreprises ont prétendu venir apporter un appui aux coopératives minières locales. Mais aujourd’hui, elles sont dans la production semi-industrielle. Les communautés locales se plaignent également des cas de pollution des rivières.
Le gouverneur espère que les conclusions de ce rapport vont permettre à la justice de se saisir de certains cas et d'assainir ce secteur. Cette opération de contrôle devrait prochainement s’étendre aux territoires de Shabunda, Fizi et Kalehe.
3- L'Afrique du Sud renforce sa stratégie spatiale en signant un accord avec les BRICS
Les pays des BRICS ont décidé cette semaine d’unir un peu plus leurs forces dans le domaine spatial. Ils ont signé un accord de partage des données de leurs satellites d’observation terrestre. Des données très utiles dans différents secteurs, comme la gestion des catastrophes naturelles, des ressources en eau, ou encore de l’agriculture. Une bonne nouvelle pour l’Afrique du Sud, qui cherche à renforcer sa stratégie spatiale.
L’Afrique du Sud n’a, pour le moment, aucun satellite d’observation de la terre en orbite. Mais elle possède une station au sol, qui permettra de recevoir et partager les données.
« Nous nous sommes tous décidés à mettre nos ressources en commun, afin de créer une constellation virtuelle de satellites. On pourra ainsi tous avoir accès aux données satellites des autres », explique Valanathan Munsani, le directeur de l’agence spatiale sud-africaine (SANSA).
Des images et des données précieuses pour beaucoup de domaines, par exemple pour le secteur agricole, ou pour des études sur le changement climatique, selon Frank Eckardt, chercheur au laboratoire spatial de l’Université du Cap. « On peut analyser la réponse de la végétation aux pluies, les lieux où se déclenchent des feux, l’emplacement des cultures, l’utilisation des retenues d’eau, explique-t-il. Les données satellites sont des archives de tous ces changements. » Des données qui sont même utiles dans le monde des banques ou des assurances.
Pour Valanathan Munsani, ce partenariat avec les BRICS a pour vocation d’être élargi, afin que ces pays puissent aller encore plus loin dans la coopération spatiale. « Cela nous permet de passer à l’étape supérieure, tous ensemble, s'enthousiasme-t-il. Si l’on regarde les projets de la Chine, de la Russie ou de l’Inde, ces pays travaillent sur des missions vers la Lune, ou vers Mars. Cela peut nous offrir des opportunités afin d’accélérer nos activités spatiales. »
L’Afrique du Sud a également à terme l’ambition de partager ces données satellites avec le reste du continent.
4- L’argent détourné d’Afrique subsaharienne serait blanchi aux USA
Détournement d’argent en provenance de l’étranger, recours à des sociétés-écrans et à des juristes spécialisés: tout cela fait partie du marché immobilier américain, où dans les 13% des affaires pendant les cinq dernières années, des moyens illicites provenaient d’Afrique subsaharienne, selon un rapport publié début août.
De l’argent venant de l’étranger est souvent dépensé pour racheter des villas américaines, ont conclu les auteurs d’un rapport de l’ONG Global Financial Integrity (GFI) et du groupe de travail Financial Transparency Coalition, qui a été publié début août. Le document évoque 13% des affaires identifiées aux États-Unis, où il a été constaté que l’argent illicite provenait d’Afrique subsaharienne. Cette zone est précédée par l’Asie, avec 21% des cas, et l’Amérique latine, impliquée dans 54% des procédures.
Le marché immobilier américain est un secteur important où les cas de blanchiment d’argent se multiplient, estiment les analystes Lakshmi Kumar et Kaisa de Bel, qui sont derrière ce rapport. Ils donnent notamment le chiffre de 88%, taux des biens immobiliers qui auraient été acquis aux États-Unis entre 2019 et 2020 en passant par un intermédiaire.
En outre, l’étude détaille que dans plus de la moitié des cas, des personnes politiquement exposées ont été impliquées. À la tête des cinq premiers pays d’où ces personnalités proviennent figure le Nigéria, précédé de la Malaisie, du Guatemala, du Venezuela et du Mexique.
En ce qui concerne les cas de blanchissement d’argent au Canada, sont évoqués le Congo, le Tchad et la Malaisie.
Des conseils
À la fin de cette analyse, les auteurs donnent des recommandations pour minimiser le nombre d’affaires de blanchiment d'argent. Entre autres, ils proposent que les agents immobiliers soient tenus d'identifier le bénéficiaire effectif d'un achat immobilier résidentiel, lorsque les agents de propriété ne participent pas à la transaction. En outre, l’étude souligne qu’il devrait être exigé d’identifier les personnes physiques derrière les achats immobiliers faits par des sociétés-écrans comme des compagnies d’assurance de titres immobiliers.
Une réforme nécessaire
La conclusion tirée par des analystes à l’issue de ce rapport de 100 pages consiste en ce que le blanchissement d’argent à cette échelle est possible aux États-Unis à cause des lacunes juridiques dans la réglementation américaine actuelle. De ce fait, les auteurs sont d'avis que cette dernière nécessite une réforme.
Ils ont examiné 125 cas de blanchiment d’argent à travers l’achat d’un bien immobilier aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.
De plus, les auteurs ont constaté qu’au minimum, dans le contexte des cas signalés au cours des cinq dernières années, plus de 2,3 milliards de dollars US ont été blanchis par l'intermédiaire de biens immobiliers américains, y compris des millions par le biais d'autres actifs comme l'art, les bijoux et les yachts. Enfin, l'utilisation de sociétés anonymes et de structures d'entreprise complexes reste la typologie numéro un du blanchiment d'argent, selon ce rapport.
L’ONG estime que le changement et l’adaptation de la réglementation aux États-Unis pourraient aujourd’hui mener à la réduction du blanchiment d’argent dans le pays, un phénomène qui en mine le système financier.