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La visite du PM algérien à Téhéran est-ce le prélude à une coalition militaire anti-Empire au Maghreb?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre algérien reçu par le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, à Téhéran, le 5 août 2021. ©IRNA

L’axe Algérie-Iran a-t-il fini par se constituer? La visite du Premier ministre algérien à Téhéran à l'occasion de prestation de serment du président Raïssi a-t-elle marqué la fin de la ligne médiane adoptée depuis longtemps par Alger qui consiste à vouloir "travailler" avec les USA et s'opposer dans le même temps et foncièrement à l'entité sioniste? Il est vrai que depuis septembre les signes d'une guerre "ouverte" US contre le grand bastion anti-sioniste au Maghreb se multiplient, les Algériens ne pouvant pas plus en transiger : la rupture de la trêve au Sahara, la normalisation spectacle de Rabat avec Israël, débarquement de masse des officiers sionistes au Maroc, puis la vente d'armes US/Israël folle à Rabat et tout ceci sur fond du déploiement des milliers de soldats de la Garde géorgienne de l'US Army pour l'un des exercices les plus vastes des troupes américaines  dans la région, exercice qui s'est conjugué bizarrement avec cette autre manœuvre tenue par l'OTAN en Europe, n'a laissé aucun doute à l'Etat algérien, que l'Empire finissant s'apprête à en découdre...

Surtout qu'en Libye la pseudo-guerre libo-libyenne a servi à l'OTAN par Ankara interposé, et aux Émirats et à Riyad par le biais de Haftar, à étendre largement leurs bases et leurs postes de surveillance et de contrôle tout autour de l'Algérie alors même que le Sahel se met à l'heure américaine par une France sionisée qui renonçant à la Françafrique, ouvre grand les portes de l'Afrique de l'Ouest à l'axe US/Israël. Avec une pareille Amérique qui se livre scandaleusement à un jeu de cartes en choisissant un jour d'amputer l'Algérie de sa Kabylie, et l'autre jour effacer le Sahara, l'Algérie ne peut " travailler". À Téhéran, Raïssi a évoqué au Premier ministre algérien que les femmes et les hommes algériens restent pour l'Iranien lambda le symbole de la "Résistance" et Dieu sait ce que veut ce mot dans la bouche d'un président qui a fait de l'extension de l'antisionisme, de la lutte contre l'expansionnisme US à travers le monde le noyaux de ses quatre années de mandat à venir.

Au Moyen-Orient l'axe de la Résistance a brisé en mille morceaux le mythe d'invincibilité d'Israël, le mythe de l'omnipotence US, bref le fameux Grand Moyen-Orient. Ce serait plus pertinent que savoir compter dans le rang l'Algérie, la Résistante pour briser là encore le Grand Maghreb sionisé. La Tunisie que les Frères musulmans allaient transformer en une base arrière pour Israël puis contre l'Algérie vient de rebasculer dans le camp anti-sionste avec ce coup de force du président Saïed qui a pris de court le camp d'en face. Or face aux Américains et à leurs acolytes, il faut aller de l'avant : une coalition économique, militaire propre à relier le Moyen-Orient à l'Afrique du Nord. Pourquoi pas maintenant que l'Égypte elle aussi montre des signes d'éloignement du camp des Normalisants. 

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Après tout cette crainte de voir le Hezbollah se battre aux côtés des Saharaouites, ou l'Iran armer avec ses drones les forces algériennes que le Mossad présentait il y a quelques années quand il a poussé Rabat à rompre avec l'Iran pourrait se réaliser. Non pas contre les Marocains  peuple foncièrement anti-sioniste mais contre cet Israël déguisé qui agit à l'ombre de Rabat. 

Le journal électronique francophone Algérie Patriotique écrit : "Dans le même temps, au sein de l’Union africaine, le Maroc et Israël redoublaient d’efforts dans les coulisses pour imposer l’intégration de l’entité sioniste au sein de l’organisation en qualité de membre observateur. La machine du phagocytage d’Afrique par l’entité qui s’est mise en marche il y a quelques années déjà, à partir de l’est du continent, s’est emballée ces derniers mois à la faveur de la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Il était temps de réagir... 

Le déplacement du Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, à Téhéran pour participer à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien est un autre message chiffré aux puissances qui cherchent à faire du Maroc un poste avancé dans leur guerre larvée déclarée à l’Algérie sous différentes formes. L’axe Algérie-Iran se constitue, après que, durant de longues années, l’Algérie eut choisi une voie intermédiaire qui a consisté à se tenir à équidistance de tous les conflits qui secouaient la région et des alliances et mésalliances qui se tissaient au fur des années.

 La menace se rapprochant, l’érection d’un mur de défense stratégique pour repousser toute agression est devenue impérative. La première pierre a été posée à Téhéran d’où l’envoyé spécial de l’Algérie a donné le signal d’une confrontation qui semble inévitable entre deux blocs."

Que cette pierre soit le noyaux d'une nouvelle ère au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Car qui dit que la Résistance devra rester dans les confins du golfe Persique, n'ait sa prolongation qu'en Méditerranée orientale ? Cette Résistance à l'Empire a partout le même objectif; défendre la souveraineté des États, que ce soit au Maghreb ou en Afrique. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV