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Les cinq singes de l'effondrement de l'axe US/Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base militaire américaine d'Aïn al-Asad dans l'ouest de l'Irak après l'attaque au missile iranienne de janvier 2020. ©Fars News/Photo à titre d'illustration

Le chercheur principal non résident à l’observatoire d’idée Atlantic Council et commentateur pour la revue National Interest, Mark N. Katz, estime que « la fin de l’ordre mondial unipolaire dominé par les États-Unis est quelque chose qui est prédit, voire préconisé, depuis de nombreuses années ».

Dans un article publié le 7 août par National Interest, Mark Katz énumère cinq signes pour dire que le déclin de l’Empire des États-Unis d’Amérique est proche.

« À la fin de l’ère bipolaire de la guerre froide marquée par une rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique, beaucoup de gens espéraient, ou craignaient, qu’un nouveau monde unipolaire dominé par les États-Unis n’apparaisse. Cependant, depuis le début du XXIe siècle, la capacité des États-Unis à agir dans son “monopole” a été remise en cause par plusieurs facteurs :

- L’incapacité de l’Amérique à l’emporter dans ses interventions militaires à grande échelle et de longue durée en Afghanistan et en Irak.

- La réponse inefficace des États-Unis envers la deuxième guerre d’Ossétie du Sud en 2008, suite à quoi la Russie a fini par reconnaître officiellement l’indépendance de l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, et envers la crise ukrainienne en 2014 qui s’est débouchée sur le rattachement de la Crimée à la Russie.

- L’Amérique cède l’initiative à d’autres puissances extérieures (Russie, Iran et/ou Turquie) dans les conflits en cours après 2011 en Syrie, en Libye et au Yémen.

- L’incapacité des États-Unis à empêcher la montée en puissance d’une Chine de plus en plus puissante d’affirmer de vastes revendications maritimes sur la mer de Chine méridionale et la mer de Chine orientale, ainsi que l’augmentation de l’influence de Pékin dans le monde entier grâce à son initiative “la Ceinture et la Route”.

- Les tentatives infructueuses de rapprochements de Washington avec des adversaires des États-Unis, ainsi que les tentatives infructueuses pour dissuader les alliés des États-Unis de coopérer avec ces adversaires. »

Selon le commentateur de National Interest, le retrait militaire américain d’Afghanistan en cette année 2021 et l’annonce que les États-Unis mettraient fin à leurs missions de combat en Irak d’ici la fin de 2021 seraient les derniers signes de la fin du monde unipolaire dominé par les États-Unis, s'il a vraiment existé.

En mai dernier, le professeur d’histoire à l’Université de Montréal, Samir Saul, a écrit dans un article pour le journal Le Devoir que « le monde unipolaire n’est plus ». Il estime que sur fond de l’incapacité américaine à rivaliser avec la Chine et la Russie, nous sommes témoins de l’apparition d’un monde tripolaire, avec une Chine qui est devenue la « locomotive économique » du monde et le partenaire de tous les adversaires des États-Unis.

De même, le ministère russe des Affaires étrangères a publié le 28 juin 2021 sur son site web un article du ministre Sergueï Lavrov qui dit : « En durcissant les sanctions et d’autres mesures de pression illégales contre des gouvernements souverains, l’Occident impose le totalitarisme dans les affaires mondiales, adopte une position impériale et néocoloniale envers d’autres pays (…) » Lavrov reproche aux Américains et à leurs alliés européens de chercher avec insistance à appliquer cette politique qu’il rejette d’ailleurs catégoriquement.

Et si les « grands affrontements de puissances vont remodeler l’Amérique et l’ordre unipolaire dirigé par les États-Unis », de l’aveu même des penseurs américains consultés par National Interest, peut-on dire que les signes précurseurs sont d’ores et déjà perceptibles sur la scène des évolutions internationales ? Toujours est-il qu’il arrive à des responsables américains de ne plus dissimuler leur angoisse voire humiliation. Un cas des plus récents en date serait le témoignage d’officiers américains ayant vécu le cauchemar de l’attaque au missile iranienne du 8 janvier 2020 sur la base américaine d’Aïn al-Asad en Irak.

Lire aussi : Aïn al-Asad en Jordanie, Harir au Koweït, les USA ont perdu leur pari 

Invité de l’émission 60 Minutes de la chaîne de télévision américaine CBS, l’officier Alan Johnson affirme que ses camarades de combat et lui-même avaient enregistré leur testament sous forme de vidéo à l’aide d’une caméra, juste quelques heures avant que la pluie de missiles iraniens ne s'abatte sur leurs têtes.

« J’ai eu l’impression qu’une tornade venait vers moi avant de remplir toute la pièce. J'ai été assourdi et eu l’impression d'être sous l’eau et en même temps, je sentais un goût de terre et de poudre noire dans ma bouche. (…) Les flammes de feu hautes de plus de deux mètres se rapprochaient… “Allons-nous survivre ou bien mourir ici ?”, me suis-je demandé ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV