Ebrahim Raïssi a prêté serment devant le Parlement en tant que huitième président de la République islamique d’Iran.
La cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien Ebrahim Raïssi est en cours au Parlement ce jeudi après-midi en présence de hauts responsables civils et militaires iraniens ainsi qu’un grand nombre de dignitaires étrangers de plus de 70 pays.
🔴LIVE: Ebrahim Raeisi to be sworn in as Iran’s new president on Thursday https://t.co/K6HagEkob4
— Press TV (@PressTV) August 5, 2021
La cérémonie a débuté par un discours du président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, suivi d’une allocution prononcée par le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Ejei. Après les discours prononcés par les chefs du pouvoir judiciaire et législatif, Ebrahim Raïssi est passé à la tribune pour prêter serment en tant que huitième président iranien après la Révolution islamique de 1979.
Selon Seyyed Nezamoddin Mousavi, le porte-parole de la présidence du Parlement, de longues listes de responsables étrangers et de personnalités politiques ont accepté l'invitation de l'Iran à assister à l'événement malgré la pandémie de COVID-19.
Plus de 100 fonctionnaires des 73 pays ont pris part à la cérémonie d'inauguration de Raeisi, dont 10 chefs d'État, 20 présidents de parlement, 11 ministres des Affaires étrangères et 10 ministres, ainsi que des envoyés, des vice-présidents et des présidents de commissions et de délégations parlementaires. Des délégationns africaines se sont fait particulièrement remarquer, vu que la quasi totalité des Etats africains ont présenté leurs voeux au nouveau président. Le Premier ministre algérien s'est déplacé en personne et malgré la pandémie pour assister à la cérémonie.
Une délégation de haut niveau de l'Union européenne (UE), conduite par le secrétaire général adjoint du Service européen pour l'action extérieure, Enrique Mora, participe également à la prestation de serment du président. Mora est accompagné de Stephan Klement, chef de la délégation de l'UE auprès des organisations internationales à Vienne, et du chef de la Task Force Union européenne Bruno Scholl.
Les chefs de 11 organisations internationales et régionales et le représentant du chef de l'ONU ; des responsables de l'Union interparlementaire (UIP), dont son Président Duarte Pacheco ; l'Organisation de coopération économique (OCE); La Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) et l'Organisation de coopération économique D-8 également connue sous le nom de Developing-8 sont également présentes à l'événement.
« Le message véhiculé par le vote de la nation lors des élections du 19 juin est un message de justice et de marche en avant. Nous sommes les vrais défenseurs des droits de l’homme et des droits de l’homme », a déclaré le nouveau président iranien, l’Ayatollah Ebrahim Raïssi.
« Malgré l’oppression et le crime, qu’ils se trouvent au cœur de l’Europe et des États-Unis, ou en Afrique, au Yémen, en Syrie et en Palestine, nous soutiendrons les opprimés. Et à l’intérieur, le peuple et les jeunes de cette contrée veulent que nous soyons la voix des opprimés et les gardiens des bienfaits de la révolution ».
Le peuple veut que nous surmontions les difficultés économiques, agrandissions leurs tables [en augmentant le pouvoir d’achat] et répandions dans la société la vitalité nationale et l’enthousiasme social. Le gouvernement se dressera en faveur de la justice et des intérêts du peuple selon sa volonté, et il avancera inlassablement dans cette direction », a-t-il souligné.
Lors de sa prestation de serment devant le Parlement qui a eu lieu ce jeudi 5 août, le nouveau président de la République islamique d’Iran a également affirmé :
Aujourd’hui, en ce 14 mordad 1400 [soit le 5 août 2021], la volonté de la nation s’est à nouveau manifestée afin que le serviteur que je suis, prête allégeance aux idéaux atteints il y a 43 ans par le peuple iranien sous la direction de l’imam Khomeini (R).
(…) La grande nation iranienne a créé cette grande épopée et révélé au monde entier la probité de la démocratie religieuse à une époque où l’hostilité à l’égard de l’Iran bat son plein, qu’elle émane des sanctions économiques injustes, de la guerre psychologique ou de la crise sanitaire due à l’épidémie du coronavirus.
Mais nous savons très bien que les élections sont le point de départ de la participation populaire et non sa fin. Le gouvernement populaire s’évertuera à accomplir la volonté et les desseins du peuple.
(…) Le peuple nous demande de tenir nos promesses pour un gouvernement plus juste, qui lutte contre la corruption et la discrimination, se préoccupe de l’essentiel, repose sur un programme unique, prône la réflexion et le progrès scientifique.
Du gouvernement élu, le peuple attend qu’il défende les droits de l’homme et rejette l’oppression, l’injustice et la discrimination partout dans le monde.
Nous sommes de vrais défenseurs des droits de l’homme et ne tolérons pas le silence face à l’oppression, au crime et à la violation des droits des êtres humains innocents et sans défense.
Malgré l’oppression et le crime, qu’ils se trouvent au cœur de l’Europe et des États-Unis, ou en Afrique, au Yémen, en Syrie et en Palestine, nous soutiendrons les opprimés. Et à l’intérieur, le peuple et les jeunes de cette contrée veulent que nous soyons la voix des opprimés et les gardiens des bienfaits de la Révolution.
(…) Un gouvernement populaire est un gouvernement d’unité nationale. Dans un gouvernement populaire, les factions politiques, les divisions ethniques, religieuses et sectaires s’estompent, et toutes les populations s’unissent, main dans la main, pour faire de l’Iran un pays fort, sous la bannière sacrée de la République islamique.
Aujourd’hui, j’appelle toutes les élites, les différentes couches du peuple, toutes les ethnies et religions, tous les partis, groupes et courants politiques, séminaires et universités, jeunes et vieux, hommes et femmes, à considérer le gouvernement populaire comme leur gouvernement.
(…) Créer une transparence maximale dans l’économie, assécher les racines de la corruption financière, renforcer l’économie contre les chocs, freiner l’inflation, augmenter la valeur de la monnaie nationale, restaurer la stabilité économique, soutenir la production nationale et l’autosuffisance pour répondre aux besoins essentiels, favoriser le progrès technologique, gestion optimale des mines, des ressources en eau, en gaz et en pétrole du pays, priorité au changement climatique et à la protection de l’environnement : tels sont les objectifs que nous nous sommes fixés.
(…) Nous avons besoin de la « présence du peuple sur le terrain » et de « l’empathie et la coopération des trois pouvoirs de l’État, des institutions et des forces armées ». Compte tenu des circonstances actuelles très particulières, le gouvernement, le Parlement et le pouvoir judiciaire doivent coopérer et interagir davantage. Ils ne doivent lésiner sur rien pour servir le peuple.
Je crois que le succès de la nation iranienne, au-delà des mesures et des efforts inlassables de tous les pouvoirs et institutions, proviendra de la cohésion nationale et d’une sagesse collective, qui se manifesteront à travers l’interaction du gouvernement avec les autres pouvoirs, les élites et les intellectuels.
Au cours de cette séance historique, en présence des représentants du peuple et des pays étrangers, je voudrais également évoquer l’approche du gouvernement populaire dans le domaine de la politique étrangère : dans un gouvernement populaire, toutes les composantes du pouvoir national seront renforcées. Nous utilisons tous les outils du pouvoir national, y compris la diplomatie et l’interaction intelligente avec le monde, pour protéger les intérêts de la République islamique d’Iran.
Le pouvoir de la République islamique d’Iran dans la région est promoteur de la sécurité. Les capacités de l’Iran sont garantes de la paix et de la stabilité des pays de la région et ne sont utilisées que pour contrer la menace des puissances dominatrices et oppressives.
Les crises régionales doivent être résolues par un véritable dialogue « intrarégional » fondé sur les droits des nations.
Je tends une main d’amitié et de fraternité à tous les pays de la région, en particulier les États voisins.
Le programme nucléaire de la République islamique est totalement pacifique : l’Ordre islamique d’Iran interdit légalement les armes nucléaires. Ces armes n’ont pas leur place dans la stratégie de défense du pays.
La politique de pression et de sanctions n’empêchera pas la nation iranienne de faire valoir ses droits légaux, y compris le droit au développement.
Les sanctions contre le peuple iranien doivent être levées, et nous soutenons tout « plan diplomatique » qui servira cet objectif.
La République islamique d’Iran considère les pays et les nations voisins comme ses proches. La priorité de sa politique étrangère est la promotion des relations avec les pays voisins dont elle souhaite leur dignité et leur progrès.
La diplomatie devrait renforcer les liens des nations de la région et leurs intérêts communs dans les domaines de l’économie, de la culture, des sciences et des sports.
Le monde est en pleine évolution et la défense des intérêts des nations dépend de la compréhension du nouveau monde et d’une « interaction stratégique » avec les « puissances émergentes » ; une politique étrangère réussie est une politique étrangère équilibrée.