Les multiples raids aériens de l’armée yéménite et du mouvement Ansarallah contre les bases et les aéroports militaires aux profondeurs du territoire saoudien auraient conduit le royaume à préparer un exercice conjoint avec les États-Unis en impliquant sa défense antiaérienne. Un geste probablement pour faire oublier le scandale d’inefficacité des batteries de Patriot face aux missiles et drones yéménites. Or, que ce soit à l’intérieur de l’Arabie saoudite ou sur les champs de bataille au Yémen, les aéronefs de la coalition ne sont pas à l’abri, le cas le plus récent en date étant un drone saoudien frappé à Hudaydah. De plus grandes surprises se font attendre d’après le ministre yéménite de la Défense.
Les États-Unis et l’Arabie Saoudite prévoient de lancer un exercice conjoint de défense antimissile, dont « l’objectif est de le maintien de la sécurité et la stabilité dans la région ».
Selon l’agence de presse de l’Arabie saoudite (SPA), la conférence de planification d’exercices conjoints de défense aérienne et antimissile a commencé jeudi dernier au centre des opérations de l’armée de l’air à la base aérienne King Salman à Riyad par l’armée de l’air, les forces de défense aérienne de l’Arabie saoudite et l’US Air Force.
« Le but de cet exercice est d’établir la sécurité et la stabilité dans la région en simulant d’éventuelles menaces aériennes. La date de l’exercice n’a pas été déterminée », a ajouté la SPA.
Après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 provoquant des tensions entre Washington et Riyad et l’invasion de l’Irak par Washington en 2003, les États-Unis ont retiré leurs troupes d’Arabie saoudite.
En 2019 et sous prétexte d’une escalade des tensions avec l’Iran, des responsables américains avait fait état du retour des avions de combat, des systèmes de défense aérienne et probablement plus de 500 soldats à la base aérienne Prince Sultan à Riyad.
D’ailleurs, après l’invasion du Yémen par la coalition saoudienne, les forces d’opérations spéciales américaines ont soutenu les troupes saoudiennes le long de la frontière du pays avec le Yémen.
La plupart des bases militaires américaines en Arabie saoudite sont actuellement situées dans l’est de l’Arabie saoudite, dans le golfe Persique ou autour de Riyad.
L'information tombe alors que tout récemment les combattants du mouvement yéménite d’Ansarallah ont abattu un drone-espion de la coalition saoudienne à al-Jabaliyah.
Al-Jabaliyah est une région proche de la côte sud de la province d’al-Hudaydah, offrant une bonne vue sur les zones d’al-Fazah et d’al-Matina sur la route côtière d’al-Hudaydah. Cette route est sous le contrôle des forces de la coalition saoudienne depuis 2018, et Ansarullah a pu y maintenir sa position en prenant le contrôle des zones d’al-Jabaliyah et d’al-Madman.
En même temps, le ministre de la Défense du gouvernement yéménite de salut national a déclaré dans un discours que l’armée et les comités populaires de son pays ne cessaient pas de lancer des opérations qui prendraient la coalition d’agression arabe dirigée par l’Arabie saoudite au dépourvu.
Lors d’une réunion avec le Premier ministre Abdel Aziz bin Habtour, évoquant les développements sur tous les fronts avec la coalition arabe agresseur et leurs mercenaires, Mohammad Nasser al-Atefi, ministre de la Défense du gouvernement de salut national yéménite, a souligné les réalisations de l’armée yéménite et des comités populaires acquis par la capacité croissante de drones et de missiles de l’armée nationale yéménite.
Se référant au moral élevé des forces yéménites et à leur ferme croyance dans la défense de leur patrie, il a déclaré : « Si l’agression cruelle et le blocus du Yémen se poursuivent, les forces armées yéménites auront des surprises pour les agresseurs ».