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Au Moyen Orient, la "frappe préventive" a-t-elle changé de camp?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'intéreur d'une base aérienne US en Irak (Capture d'écran)

A peine 15 jours après l’entrée en vigueur d’une trêve infiniment fragile que l’axe US/Israël a arrachée à la Résistance par Egypte interposée qui ma foi, tire ces jours-ci un infini plaisir à voir Israël continuer à s’écrouler sous les coups balistiques subis dont l’onde de choc continue à s’étendre, le centre de commandement conjoint de la Résistance a embrasé le front irako-yéménite, façon de rappeler au chef du Pentagone, LIyod Austin et ses lieutenants que sont les généraux Milley et McKenzie qu’à Gaza, la Résistance n’a procédé comme l’a souligné hier soir, le leader du Hamas Sinwar qu’à un « teste » et que « la vraie guerre, si elle commence, saura changer totalement la face du Moyen-Orient ».

Dans la nuit de samedi à dimanche 6 juin, au bout d’une semaine d’état alerte incessant des troupes US, avec en toile de fond des centaines de vols quotidiens  d’hélicoptères de drones de reconnaissance dans les zones à risque, trois des principales bases aériennes US/Cie ont été visées en Irak  et dans le sud saoudien : Y ont passé ainsi et à quelques minutes d’intervalles, la Zone verte de Bagdad, Aïn al-Asad à al-Anbar et la base aérienne « King Khalid » à Khamis Mushait au sud de l’Arabie. C’est  visiblement, Ababil, emblématique drone de la Résistance qui a volé la vedette : alors qu'Ansarallah a impliqué ses Qassef K2 à l'intension des F-15 saoudiens qui continuent, en dépit d'une prétention de trêve à frapper Sadaa et Sanaa,  l’ambassade-base US à Bagdad qui passait depuis une semaine de  manœuvres de DCA intensives, et ce, sur fond de rapports de la CIA mettant en garde contre « l’imminence » d’une attaque, une salve de roquettes a été visé vers minuit. Evidemment  au grand dam des Patriot des C-RAM et des Avenger qui tournaient ces derniers jours à plein régime pour que cette attaque au drone ne se produise pas. Car depuis que le chef du CentCom a recconu que l'US Air Force a perdu sa supériorité et qu'elle ne peut rien contre les "petits drones iraniens", c'est tout le complexe industriel et militaire US/Israël qui est en émoi. Les 11 jours de guerre Israël/Gaza n'ont d'ailleurs fait que cautionner les propos de McKenzie et porter une pierre à la stelle de la "suprématie aérienne US/Israël" au Moyen Orient. 

Samedi soir, la Résistance irakienne a commencé la fête par une frappe aux roquettes contre la Zone verte que les troupes US encerclent depuis deux semaines et où elles menacent de pulvériser les Hachd al-Chaabi.  Un communiqué du Pentagone évoque une seule roquette tirée puis interceptée mais les sources liées à la Résistance, dont la chaine Saberin News, parlent de cinq « missiles tactiques » que le géni irakien a déguisé en roquettes d’artillerie de 122 mm de type Arash-4.  D'ailleurs ce n'est pas la première fois que l'engin s'implique contre les Américains : déjà à Erbil il a fait exploit en provoquant une grave saignée dans les rangs US après avoir visé la section américaine de l'aéroport d'Erbil. Or la roquette "Arash" ne pèse que de 45 à 67 kilogrammes, avec une portée de 18 à 40 kilomètres, mais dispose d’une vitesse maximale de 1050 mètres par seconde et d’une altitude de vol pic de 7500 mètres. 

A Harir que la Résistance a ciblé en avril, il a fait un tabac puisque sa précision et sa capacité de destruction ont fait bien saigner l’US Army, ce qui fait que ce 6 juin, il aurait dû y avoir un air d’affolement général à la zone verte. Car tout compte fait, le meilleur des avions de chasse US ne peut transporter qu’un nombre limité de bombes ou de missiles, en raison des limites de charge embarquée. Et puis, ne peut que viser « directement » la cible (LOS), ce qui le prive de toute capacité de pouvoir couvrir à lui seul et en peu de temps une zone vaste. Or le rayon d’action des  Arash-4 d’hier soir s’est élève à des dizaines voire à plusieurs centaines mètres carrés, point qui s’ajoute évidemment, un peu comme ce qu’on a vu du 10 à 21 mai en Israël, à la capacité de « tir nourri » en « peu de temps » et aux impacts psychologiques que ceci génère sur l’ennemi.

Ainsi Arash-4 s'est déjà avéré nettement plus fort, plus efficace, plus précis en bataille que ces avions US ou israéliens qui rodent et larguent des bombes à l'aveuglette. Mais en termes de précision, la Résistance irakienne tenait ce 6 juin a prouvé une autre facette de ses capacités basée sur les drones. La quatrième frappe au drone de la Résistance a ainsi eu lieu comme pour rappeler à McKenzie qu'il n'avait pas tort et et qu'effectivement l'époque des F-22, des F-18, des F-16 a bel et bien révolue. 

Peu après que la zone Verte eut subi le coup à Arash -4, Ain al-Asad a été ciblée, une quatrième depuis le mois d’avril. L'attaque qui selon Sabreen News, a été un « franc succès », à comprendre, "non interceptée", "bien précise", "bien dévastatrice".  Là encore, c'est l'US Army et ses capacités qui se sont vus remises littéralement en cause. Pourquoi? Parce qu'en avril, le Pentagone ne le savait pas mais en ce mois de juin, et alors même qu'Israël a été le théâtre de 11 jours de bataille folle marqué par le tir de 4700 missiles, roquettes et drones, il le savait et il s'y était même préparé. Au fait ce quatrième coup au drone intervient alors même que les Etats-Unis avaient pris toutes leurs précautions nécessaires pour le contourner, le contrer. Et comment ? Ils avaient arrêté le commandant en chef des Hachd al-Chaabi à al-Anbar, Ghassem Mosleh, qu’ils soupçonnent d' être pour quelque chose. 

Les Etats Unis avaient en outre transféré davantage de terroristes daechistes depuis al-Hol à Hassaké en Syrie vers l’ouest irakien, et ce, dès le 21 mai quand McKenzie était venu en tournée constater de visu comment les missiles de Gaza avaient eu la peau des F-35 Adir.  Les Américains avaient même poussé al Kazemi à envahir al Anbar par force de sécurité interposée façon de protéger par un bouclier humain la base Aïn al-Asad. Et puis ces tirs antimissile à n'en pas finir ...  Mais rien n’y a fait, l’essaim de drones ayant pénétré ce 6 juin et encore la base US tout comme les trois fois précédentes quand "Harir", "Balad" et cette même Aïn al-Asad avaient été visées, sans que les radars américains puissent les intercepter.

Un peu de façon prémonitoire, le Foreign Policy d'il y a deux jours revenait  sur ces trois raids au drones pour en commenter celui qui a ciblé dans la nuit de 13 à 14 avril le siège de la CIA à l’aéroport d’Erbil : «  Certes ils n’ont pas fait de morts, ces drones, mais sont devenus une obsession permanente pour le Pentagone et la Maison Blanche, obcession qui fait visiblement partie de la stratégie de guerre psychologique de l’Iran et de ses alliés contre les troupes US au Moyen-Orient ».

Et l’article d’ajouter :

 «Puis le 2 mai, un autre essaim de drones a pris pour cible Aïn al-Asad et là, la frappe a pris encore de court les troupes US. Si à Erbil, les alliés irakiens de l’Iran ont attaqué un centre secret de la CIA, d’où partent les forces spéciales en mission de collecte de renseignement, à Aïn al-Asad, ils se sont droit dirigés contre les hangars des drones MQ-9 Reaper! Les appareils iraniens avaient réussi à localiser l’emplacement du parc des hélico Chinook, situé dans la partie orientale de la base et on se demande toujours comment ils l’ont fait parmi des dizaines de bâtiments et d’immeubles s’y trouvant. Surtout que l’interception US a commencé avant d’interrompre soudainement quand les drones iraniens sont arrivés à 10 miles de la base. Est-ce un autre concept de furtivité que le CGRI brandit sous le nez de l’Occident ? Il faut bien reconnaître que l’US Army connait là, un problème de décodage. Très récemment, les forces iraniennes ont dévoilé quelques-uns de leurs nouveaux acquis "dronesques". 

L’Iran a proprement redéfini pour ses drones la mission d'identifier et de perturber les systèmes radar occidentaux de façon à assurer "une furtivité parfaite". Il a dévoilé Tiam 1400 et Taha 1400, deux dispositifs originaux conçus pour être déployés sur les drones. Tiam 1400 est un système de détection et d'alerte d'ondes radar qui pèse moins de 5 kg et qui fonctionne avec une alimentation de ville directe de 12 V ou 220 V. Et après des opérations de reconnaissance et de détection, il transmet les informations relatives aux radars ennemies au système de guerre électronique Taha 1400. Le système Taha 1400, quant à lui, pèse environ 6 kg et, comme le système précédent, est alimenté par des courants de 12 ou 220 V.

Il est capable de perturber les radars ennemis. Grâce à leur poids léger et leur petite taille, ces deux systèmes peuvent être embarqués sur des hélicoptères et des chasseurs habités ou emportés n’importe où. Les bases US en Irak sont-ils attaquées par un assemblage comportant des éléments pareils ? Si oui, il faut bien reconnaître que l’Iran a réussi quelque chose que personne n’avait réussi auparavant. En Irak, les pro-Iraniens semblent d’ailleurs opérer suivant une logique de prévention. A chaque fois qu’il existe des informations concernant des raids américains à venir, une opération de drone a lieu, ce qui prive les Etats-Unis de toute initiative de riposte ! La crainte est permanente surtout que les troupes se croient totalement sans défense. Voilà que le concept même de "prévention" change de camp! A Aïn al-Asad, les drones iraniens se sont livrés à une forme de frappe préventive puisque des MQ-9 Reaper dotés de GBU-12, de AGM-114 Hellfire et de  AIM-92 Stinger ont à plus d’une reprise visé et attaqué le Kataëb Hezbollah. Mais c'était avant que les drones irakiens ne fassent pas leur apparition. Au fait, le même concept de guerre "préventive", Gaza l'a aussi appliqué quand il a déclenché la bataille de mai, dès le premier jour de la grande manoeuvre de l'armée israélienne»

Et  Foreign Policy ne croit pas si bien dire : Après Gaza où la Résistance a testé tactiques, armes et stratégie anti-US, anti-Israël, aucun jour ne passe sans que les troupes US et alliés n'aient à faire face à un " foyer de feu-surpris" à portée préventive : Irak, Yémen, Syrie, Gaza, ... ce sont des fronts où l'attaque préventive n'est plus menée par les Américains mais par leurs ennemis. Les troupes US tiendront-elles longtemps? A Tel-Aviv dont le ministre de la Guerre se trouve en visite d'explications aux USA, l'heure est à mettre de l'eau dans le vin guerrier; En Arabie, on n'entend plus parler de Ben Salmane qui craint de perdre un de ses quatre un premier port pétrolier à savoir Jizan dont 150 kilomètres carrés sont pris par Ansarallah. Quant à l'Irak une toute dernière information fait état du " feu vert US" pour un "redéploiement de troupes" en dehors de l'Irak... Le feu vert, avez-vous dit? non Sir... c'est la débandade... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV