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Conseillers militaires russes chassés par le Sultan. Pourquoi?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Moscou accuse l'Occident de mener une guerre combinée contre la Russie et la Biélorussie. (Illustration)

Le directeur du Service de renseignement extérieur russe accuse les Occidentaux de mener une guerre combinée contre la Russie et la Biélorussie, dans un contexte où Ankara cherche à nouveau à se rapprocher de l’OTAN en joutant avec la carte de S-400 russe.

À l’issue d’une réunion avec les responsables du renseignement russe KGB, Sergueï Narychkine, directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), a souligné que Moscou et Minsk riposteraient aux actions agressives de l'Occident contre la Russie et la Biélorussie qui visent à saper leur souveraineté, d’après TASS News.

Le haut responsable russe a noté que l'utilisation du terme « actions hostiles » à cet égard était très indulgente et que les actions occidentales étaient littéralement agressives.

« La Russie et la Biélorussie considèrent les actions des pays occidentaux qui ne relèvent pas du droit international, comme agressives », a-t-il affirmé en ajoutant que les deux pays défendront résolument leurs intérêts nationaux et leurs droits humains et poursuivront la voie de l’indépendance choisie par les citoyens russes et biélorusses pour développer leur pays.

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Les propos du haut responsable russe interviennent alors que de l’autre côté des frontières, le gouvernement turc cherche à surmonter dans les plus brefs délais ce que de nombreux médias et cercles politiques en Turquie appellent la « crise S-400 ». Selon la presse turque, l’équipe d'Erdogan oeuvre inlassablement pour persuader le président américain et les membres de l'OTAN que l'achat d'un système de missiles à la Russie ne signifie pas qu’Ankara tourne le dos aux alliés occidentaux. L'équipe du président turc a maximum 10 jours pour finaliser le contenu des discussions sur l’achat du S-400 russe lors d’une prochaine rencontre Erdogan-Biden.

Pour envoyer un signal positif à Washington, Ankara est allé jusqu’à renvoyer à Moscou la délégation russe de conseillers militaires qui était arrivée en Turquie avec deux gros chargements de S-400. Or, les responsables russes ont démenti ces allégations, affirmant que le retour des officiers est basé sur un calendrier prédéterminé et n'a rien à voir avec les relations Ankara-Washington.

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Par ailleurs, la porte-parole du département d'État, Jen Psaki, a déclaré que Biden rencontrerait Recep Tayyip Erdogan lors du sommet de l'OTAN à Bruxelles le 14 juin et qu'en plus des relations bilatérales Washington-Ankara, certaines des questions régionales devraient également être discutées.

À cet égard, Hassan Basri Yalchen, analyste proche du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, fait noter que les tensions actuelles entre les États-Unis et la Turquie ne se limitent pas à la question arménienne ou la décision de Biden de reconnaître la revendication du génocide arménien, mais s’étendent sur au moins dix divergences sérieuses.

Et lui d’estimer que même si, grâce à l'initiative et à l'expérience diplomatique d'Erdogan, la rencontre avec Biden au sommet de l'OTAN a peu d'effet positif, les États-Unis continueront à maintenir leur position vague et agressive; il est donc naïf de s'attendre à un nouveau printemps entre les États-Unis et la Turquie.

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La situation actuelle montre qu'il y a eu des changements dans la politique étrangère de la Turquie, dont certains sont loin des attentes et des exigences réalistes d’Ankara. Les preuves montrent que l'équipe d'Erdogan était incapable d’anticiper les réactions de Washington par rapport au virage d'Ankara vers Moscou.

À noter que l'éloignement de la Turquie des États-Unis ne signifie pas une amitié profonde et étroite avec la Russie qui, lors des moments critiques, n’a pas laissé les actions de la Turquie sans réponse, et ce, en dépit de l'importance des intérêts communs.

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En effet, la politique étrangère de deux poids deux mesures que mène la Turquie envers les États-Unis et la Russie c'est tout comme marcher sur le fil de l’épée : elle tente de rester proche des deux puissances en même temps. Reste à savoir pour combien de temps la Turquie pourra-t-elle se tenir sur ce droit fil, alors que les preuves disponibles montrent que les États-Unis, l'OTAN et l'Union européenne ne sont pas satisfaits de l’approche d’Ankara.

C’est dans ce contexte que le conseiller du président russe, Vladimir Poutine, souligne que Moscou n'a d'autre choix que de s'allier avec l’Iran. Pour Karaganov, les investissements russes dans les secteurs de l'électricité, du pétrole et du gaz iraniens sont dans l’intérêt national de la Russie. Ce dernier estime qu’un rapprochement de la Russie avec l'Iran contribuera à créer un monde multipolaire.

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Dans une note intitulée « Une perspective mondiale du point de vue de la Russie », évoquant l'importance de l'Iran dans la politique étrangère de la Russie, Karaganov écrit : « Compte tenu de l'adhésion de l’Inde et du Pakistan ainsi que du projet d'adhésion de l'Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai, l'institution se transforme en un noyau favorisant la formation d’une Grande Communauté eurasienne dans laquelle la coopération sino-russe jouerait un rôle majeur. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV