C’est un million de barils, mais de pétrole iranien ! Alors que le dialogue nucléaire bis à Vienne se trouve dans l’impasse et que la perspective d’un accord USA/Iran s’éloigne très rapidement, certaines informations font état d’une curieuse démarche américaine qui, toute raison garder, a l’air d’un guet-apens : pour la première fois depuis 43 ans, les États-Unis achètent du pétrole iranien tout en donnant son fret au gouvernement indonésien pour qu’il relâche le pétrolier iranien pris en otage. Que se passe-t-il ? Certains observateurs y voient l’écho d’une réelle crainte, celle de l’alliance irréversible entre la Chine et l’Iran. L’enjeu est majeur et vu la nette montée en puissance de la Résistance en Asie de l’Ouest, les États-Unis risquent gros surtout que Pékin continue de se rapprocher de l’Iran et de la Résistance adoptant même une rhétorique anti-israélienne.
Le pétrolier Horse appartenant à la flotte de la Compagnie nationale iranienne des pétroliers, saisi dans les eaux indonésiennes depuis le 24 janvier 2021 a été libéré vendredi.
La Compagnie nationale iranienne de transports pétroliers (NITC) a annoncé : « Dimanche 27 juin 2021, le pétrolier iranien Horse, appartenant à la Compagnie nationale des pétroliers iraniens, qui était détenu dans les eaux indonésiennes depuis le vendredi 26 février 2016, a été libéré. »
Après avoir passé avec succès le procès judiciaire, le navire a été libéré au bout de 125 jours grâce au plein soutien de hautes autorités iraniennes, au soutien et l’assistance consulaire du ministère iranien des Affaires étrangères et à la coopération de l’assistant spécial du ministre iranien des Affaires étrangères.
Le navire a maintenant repris sa mission et retournera en Iran après l’achèvement de sa mission.
C’est dans ce contexte que le département américain de l’Énergie a annoncé le premier achat du pétrole iranien depuis 30 ans. Il s’agit de 1,033 million de barils, un humble volume par rapport aux premiers fournisseurs d’or noir aux Américains. Plus tôt en octobre 2020, les États-Unis ont importé également environ 36 000 barils de brut iranien par jour.
L’Agence d’information sur l’énergie du département américain de l’Énergie (EIA) n’a pas donné d’explication spécifique sur la manière dont les États-Unis malgré les sanctions américaines contre Téhéran ont acheté cette quantité de pétrole à l’Iran.
L’ancien président américain, Barack Obama, a imposé de nouvelles sanctions en 2012 visant les exportations de pétrole iranien. Après que l’Iran a signé l’accord nucléaire iranien en 2015, Obama a levé les sanctions en 2016.
Deux ans plus tard, l’ex-président américain Donald Trump s’est retiré unilatéralement de l’accord nucléaire et a imposé de nouvelles sanctions contre l’Iran, qui, selon lui, visaient à réduire les exportations de pétrole à zéro et à exercer une pression maximale sur l’Iran. Suite à l’échec de ces politiques, l’actuel président américain Joe Biden a annoncé qu’il lèverait les sanctions à condition que Téhéran reprenne d’abord les engagements qu’il a suspendus en réaction au retrait des États-Unis de l'accord nucléaire en 2018, mais Téhéran exige cependant que les États-Unis lèvent d’abord toutes les sanctions.
Toujours est-il que les États-Unis ont accepté de lever des sanctions à l’encontre des secteurs pétrolier et maritime de l’Iran, aussi bien que des sanctions contre la Banque centrale e la République islamique d’Iran, d'après l'agence de presse russe Sputnik.