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Zoom Afrique du 19 mai 2021

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Le Sommet de Paris : une nouvelle mascarade qui permettra plus à d’autres puissances comme les alliés européens et américains de mettre le couteau sous la gorge de l'Afrique.

 

Actualité en Afrique :

  • Guinée : vers la reprise imminente du transport passagers sur le train Conakry Express, à l’arrêt depuis 4 mois
  • Le Cameroun va planter 1 250 anacardiers à Sanguéré, berceau de cette culture de rente dans le pays
  • Offensive israélienne à Gaza : Le Niger réaffirme son soutien au peuple palestinien
  • Botswana et Zambie : un nouveau pont pour développer l’économie

 

Analyses de la rédaction :

1. Mozambique: l'Occident n'aime pas "un règlement des problèmes africains par les Africains" !

Au Mozambique, le règlement intra-africain du problème de terrorisme n’est aucunement toléré par l’Occident.

Depuis la récupération de Palma dans le nord du Mozambique par l’armée nationale et ses alliés, la présence militaire occidentale sur le continent africain a sérieusement été remise en doute.

Les médias mainstream se sont empressés de dire que Maputo a menti et n’aurait pas réussi à libérer Palma de l’emprise des terroristes de Daech à la solde occidentale. Les spéculations n’arrêtent pas, mais cette fois-ci, elle touche les Africains qui ont épaulé l’armée nationale mozambicaine.

À la suite de l'attaque menée pendant plusieurs jours par des terroristes contre la ville mozambicaine de Palma à la fin du mois de mars, le Dyck Advisory Group (DAG), un groupe militaire privé qui soutient l’armée nationale, nie les accusations selon lesquelles il aurait donné la préférence aux Blancs lors du sauvetage des personnes bloquées dans un hôtel.

Amnesty International prétend maintenant que le DAG a donné la préférence aux Blancs plutôt qu'aux Noirs lors de l'évacuation des personnes se trouvant à l'hôtel Amarula. "Des témoins nous ont parlé de discrimination raciale dans les décisions concernant les personnes à évacuer de l'hôtel Amarula", a déclaré Deprose Muchena, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique orientale et australe.

"Il s'agit d'allégations alarmantes selon lesquelles le plan de sauvetage faisait l'objet d'une ségrégation raciale, les entrepreneurs blancs bénéficiant manifestement d'un traitement préférentiel. L'absence totale de coordination entre les forces de sécurité du Mozambique et Dyck Advisory Group a entraîné des évacuations à caractère raciste, et doit faire l'objet d'une enquête approfondie", a-t-il ajouté.

Le Dyck Advisory Group a déclaré vendredi que ses hélicoptères ont secouru 24 personnes de l'hôtel, dont six étaient blanches et 18 autres étaient noires. "L'équipe du DAG n'a pas choisi qui serait évacué ou non. Ils ont sécurisé le site d'atterrissage et ont chargé les personnes qui leur ont été envoyées pour être évacuées par le directeur du lodge. Cela a été fait six personnes à la fois, à aucun moment notre personnel n'est entré dans le lodge pendant les évacuations", a déclaré le Dyck Advisory Group dans un communiqué.

"La plupart des personnes que nous avons secourues pendant les dix jours qu'ont duré nos opérations à Palma étaient des ressortissants mozambicains. En fait, sur les 240 personnes que nous avons mises en sécurité dans la péninsule d'Afungi, seules 12 étaient blanches, et deux d'entre elles étaient des corps que nous avons récupérés afin qu'ils puissent être rendus à leurs familles", indique le communiqué.

"Nous nous engageons à respecter nos obligations en matière de droits humains, tel qu'elles sont définies dans nos politiques d'entreprise, et nous sommes incroyablement fiers de notre équipe et des efforts qu'elle a déployés au cours de cette attaque pour soutenir et sauver le plus grand nombre possible de civils coincés au milieu des combats, et ce au péril de leur vie", ajoute le communiqué.

Une nouvelle manière de remettre en question le règlement, pourtant efficace, africain des problèmes africains. Montrer au monde entier que les armées nationales africaines, contrairement à ce que prétendent les médias mainstream sont tout à fait capable de mettre un terme au problème du terrorisme comme l’ont fait les pays de la région du Moyen-Orient. La bannière de la lutte contre le terrorisme serait donc définitivement bannie ! 

 

2. RDC: l'Occident veut une guerre inter-religieuse !

En RDC, les avancées de l’armée nationale congolaise (FARDC) continuent dans le processus de sécurisation de l’Est, mais les attaques sont de plus en plus ciblées.

Il est clair que les FARDC continuent de montrer leur efficacité dans le processus de sécurisation comme beaucoup d’armées nationales africaines le font régulièrement. Les pressions se multiplient donc sur la Monusco dont la passivité et la présence sont continuellement contestées en RDC.

D’ailleurs, les Congolais continuent de demander le départ de la Monusco. La population congolaise a réitéré la demande de départ de la mission de l’ONU en RDC pour le 30 juin.

La Monusco est accusée d’être à la base des violences dans l’est du pays en favorisant notamment le trafic d’armes. Les Congolais ont très bien compris que les groupes armés qui opèrent dans l’est de la RDC sont soutenus par la Communauté internationale en passant par la Monusco. Ils déclarent également que la Monusco a changé sa mission et est devenu directement l’ennemie des Congolais.

D’ailleurs, en si peu de temps, il semblerait que les leaders musulmans dans l’est de la RDC soient les cibles de ces groupes armés à la solde occidentale. Début du mois de mai, l’imam représentant la communauté islamique à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), cheikh Ali Amin, a été tué d'une balle dans la tête samedi soir en pleine prière à la mosquée. Des responsables militaires dans la région ont fait état de « sérieuses menaces » qui pesaient contre l’imam engagé contre le radicalisme et les groupes armés locaux.

Un imam a été assassiné, mardi, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où un état de siège est entré en vigueur depuis deux semaines pour permettre aux forces de sécurité de combattre les groupes armés.

Cheikh Djamali Moussa, imam connu dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) et président de la société civile de Mavivi a été tué par un commando non identifié à Mavivi, à 15 km de la ville de Beni, un cadre de la société civile de Beni.

Engagé contre l’islam radical, l’imam a été abattu dans la soirée à son domicile, selon la même source. Il était surtout connu pour ses alertes régulières sur le mouvement des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la région.

Cet imam est le deuxième prédicateur musulman assassiné dans la région en l’espace de deux semaines.

Début mai, cheikh Ali Amin, le numéro un de l’islam à Beni avait été tué en pleine prière vespérale dans la mosquée. C’était en plein ramadan.

Il était engagé contre la rébellion portée par les ADF, groupe d’origine ougandaise devenu le plus sanglant parmi les 122 actifs et recensé actuellement dans l'est de la RDC par des experts indépendants et les Nations Unies.

Le 11 mars, les États-Unis ont placé, les ADF, dont les combattants sont installés dans l'est de la RDC depuis 1995 après leur opposition au régime de Yoweri Museveni, parmi les « groupes terroristes » affiliés à Daech.

En décrétant l’état de siège, le président Félix Tshisekedi a nommé des généraux de l’armée et de la police à la tête des provinces du Nord-Kivu et Ituri frontalières avec l’Ouganda et le Rwanda.

La volonté de torpiller les processus de sécurisation dans l’Est est bel et bien là. Tous ceux qui s’opposent à la déstabilisation de l’est de la RDC sont liquidés surtout s’il s’agit de musulman.

En bref, la volonté est bel et bien là. La Monusco tente de mettre un plan B de déstabilisation en tentant de créer des conflits intercommunautaires et interreligieux. Le but étant de garder la déstabilisation de l’Est. Mais la population congolaise est bien décidée à mettre un terme à toute cette mascarade en s’attaquant directement à la racine du problème, à savoir, la présence onusienne. Ils savent que s’ils mettent la Monusco à la porte, la sécurité reviendra.

 

3. France/Afrique: la menace sous le visage de la charité ?

Le Sommet de Paris : une nouvelle mascarade qui permettra davantage à d’autres puissances comme les alliés européens et américains de mettre le couteau sous la gorge de l'Afrique.

Encore une manière d'humilier et de masquer la réalité sous une forme de forum de charité.

Les médias mainstream ont des versions assez variées de ce sommet. Certains titres disent que les États africains ont besoin d’argent pour la lutte anti-terroriste, d’autres parlent d’une demande de l’Afrique à accélérer la vaccination, et encore d’autres de la relance économique africaines qui a reçu un grand coup suite à la pandémie mondiale. Bref, les avis sont visiblement variés, mais il est clair que ce rideau économique cachait les vrais intentions européennes et même américaines.

Dans le numéro de Zoom Afrique du 18 mai, nous avons surtout relayé les avis de plusieurs experts qui se sont exprimés par rapport à ce Sommet au volet soi-disant économique. Pour rester dans le ton économique, il est clair que la seule manière de voir l’émergence économique en Afrique, c’est d’abord et avant tout suite à une indépendance monétaire et défensive. Les différents systèmes financiers mis en place pour entretenir l’indépendance des États africains vis-à-vis de l’Occident est un coup qui est bien pire que la pandémie mondiale.

Mais ce Sommet avait tout de même un autre visage. Vu les États africains qui y étaient invités, on aurait pu constater la présence d'autres États qui n’avaient strictement rien à voir avec les pré-carré français, comme entre autres le fameux Mozambique auquel la France accorde un intérêt particulier, l’Éthiopie, le Soudan. Lors de ce Sommet, le terme de « New Deal » a souvent été mentionné. Mais s’agissait-il d’un New-Deal « économique » ?

Ce Sommet avait plus l’air d’être une réunion pour des « arrangements » sous peine de menace en cas de refus.

Dans le numéro de Zoom Afrique de hier, certains experts avaient mentionné une tentative d’expansion et de rétablissement de la Françafrique grâce à ce sommet. Mais cela est peu probable vu que la Françafrique n’existe plus depuis la mise en place de la nouvelle stratégie américaine de reconquête de l’Afrique.

C’est pourquoi nous pouvons constater la présence de certains pays comme l’Éthiopie qui continue de repousser les ingérences étrangères quant à la gestion de sa politique intérieure et le Mozambique qui a tenu en échec le plan d’occupation de son pays.

Un New Deal, certes, mais à quel prix ? Il est clair que la menace est visible et que les pays invités ont plus l’air d’être exhortés à se plier aux diktats et adhérer aux futurs plans de déstabilisation des régions en Afrique. Sinon, beaucoup de pays d’Afrique auraient besoin d’une relance économique malgré que les sommes proposées et même qui sont plutôt ridicules et couvriraient à peine certaines dépenses sur le continent.

La veille, le président français Emmanuel Macron avait annoncé l’effacement de la dette soudanaise et ce n'était pas anodin. Cet effacement de la dette est surtout dû à sa position stratégique par rapport à l’Éthiopie, l’Érythrée, la Centrafrique, le Tchad et dans un proche avenir, l’Égypte et le Soudan du Sud.

Le président sénégalais Macky Sall a d’ailleurs déclaré dans son allocution, « Ce sommet sera une réussite s’il parvient à établir et porter une dynamique novatrice à trois niveaux : un, la réforme; deux, un nouvel état d’esprit de partenariat; et trois, de nouveaux paradigmes pour un New Deal, à défaut d’un Plan Marshall pour l’Afrique », a dit le président Sall.

Ce Sommet était plus une manière pour Paris de transmettre non seulement ses diktats et ceux de ses alliés, et dans le cas où les chefs d’États africains acceptent, il pourrait bénéficier d’une contrepartie financière. Dans le cas contraire, il faudra voir une nouvelle vague de déstabilisation dans les différentes régions d’Afrique.

Il ne faut pas également oublier une chose essentielle. C’est que les États africains se démènent de plus en plus pour récupérer leur indépendance et mettent pas mal d’initiative en route, dans droit fil. Les populations africaines sont également derrière ces initiatives, et c’est pourquoi la France et ses alliés ont de plus en plus recours à la violence directe envers le continent. La stratégie a certes changé du côté de l’axe occidental, mais elle a également changé du côté africain !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV